Africa-Press – Burkina Faso. La disparition tragique de l’activiste burkinabè Alain Christophe Traoré, plus connu sous le nom d’Alino Faso, continue de susciter une vive émotion. Ce jeudi 31 juillet 2025, à Ouagadougou, la Confédération Nationale de la Culture (CNC) a tenu une conférence de presse pour exprimer son indignation face aux circonstances troubles de sa mort, survenue en détention à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
Incarcéré depuis le 10 janvier 2025, Alino Faso a été retrouvé mort, selon la version ivoirienne, suite à un suicide par pendaison. La nouvelle, révélée seulement le 27 juillet 2025 via les réseaux sociaux, a provoqué stupeur et incompréhension dans le milieu culturel burkinabè.
« Comment comprendre, à fortiori accepter, que six mois et demi après son arrestation, on publie sur les réseaux sociaux son décès suite à un prétendu suicide par pendaison? », s’est indigné Télesphore Bationo, président de la CNC.
L’organisation culturelle remet en cause la thèse du suicide et pointe du doigt un traitement inhumain et un mépris institutionnel manifeste, tant dans les conditions de détention que dans la gestion de la communication autour de sa disparition. Elle déplore l’absence d’un procès équitable, soulignant qu’Alino Faso n’a jamais eu l’occasion de se défendre publiquement contre les accusations portées à son encontre.
« Comment expliquer qu’un justiciable, une demi-année après son arrestation, n’ait pas été jugé avec la possibilité de se défendre, comme l’exigent les fondements d’un État dit de droit? », a martelé la CNC, exigeant que lumière soit faite sur les véritables circonstances de sa disparition.
Dans un esprit de responsabilité, la Confédération a toutefois appelé ses membres, ainsi que l’ensemble du peuple burkinabè, à faire preuve de retenue, tout en rendant un hommage digne à l’illustre disparu. Elle a présenté ses sincères condoléances à la famille, aux amis et aux proches d’Alino Faso, profondément affectés par ce drame.
La CNC dit maintenir sa confiance aux autorités burkinabè et exhorte celles-ci à user de tous les moyens diplomatiques et judiciaires pour que justice soit rendue.
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