Analyse de la solidarité islamique par la zakat

Analyse de la solidarité islamique par la zakat
Analyse de la solidarité islamique par la zakat

Africa-Press – Burkina Faso. La zakat à Ouagadougou au Burkina Faso: essai sur la solidarité en islam à travers quelques associations humanitaires ». C’est sur ce thème que Miédom Kam a soutenu sa thèse de doctorat en socio-anthropologie, dans l’après-midi du mardi 15 juillet 2025, à l’université Joseph Ki-Zerbo (UJKZ). Au terme des échanges avec le jury présidé par Pr Alkassoum Maïga, avec à ses côtés le directeur de thèse de l’impétrant, Pr Ludovic Kibora, l’examinateur de la thèse, Pr Evariste Bambara, sans oublier les Pr Edwige Traoré et Sylla Almamy comme rapporteurs, son travail a été sanctionné par la mention « très honorable ». Était présent à cette soutenance de thèse le directeur général de la Zakat House, Issoufou Konaté.

« Pour être un bon chercheur, il faut avant tout être un bon observateur de la société », disait Pr Alkassoum Maïga. Miédom Kam n’avait sûrement pas envisagé de soutenir sa thèse de doctorat sur la zakat il y a des dizaines d’années en arrière, lorsqu’il observait les mendiants dans les mosquées du quartier Dagnoën, se posant tout un tas de questions sur leur vie. Au moment de choisir la thématique qui lui octroierait le grade de docteur en socio-anthropologie, l’homme, de confession religieuse catholique, n’a pas dû chercher loin ; il s’est penché sur ce que ses yeux observaient, ce que son esprit analysait. « La zakat à Ouagadougou au Burkina Faso: essai sur la solidarité en islam à travers quelques associations humanitaires », voilà le thème qu’il a abordé dans sa thèse d’environ 300 pages.

Une pratique de don pour venir en aide aux pauvres

Pour l’accomplissement de son travail, l’impétrant a réalisé des entretiens. Son échantillon était composé de 25 personnes, de confessions religieuses islamique, mais aussi chrétienne. Le Centre d’étude, de recherche et de formation islamique (CERFI), la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB), l’Association des élèves et étudiants musulmans du Burkina (AEEMB) lui ont été d’un appui considérable, pour faire le parallèle entre ce que dit la littérature en la matière, et ce qui se fait dans la pratique. Comme résultats, le doctorant est parvenu à la conclusion selon laquelle la zakat est, dit-il, « une pratique de don pour apporter une aide humanitaire aux pauvres, aux populations nécessiteuses et dépendantes ». Aussi, qu’au Burkina, l’institution de la Zakat House a légalisé cette pratique pour la rendre plus crédible.

Un sujet pertinent

Dans le fond, les jurés de cette soutenance ont tous apprécié et salué la qualité du travail mené par l’étudiant. « Je suis musulman pratiquant, mais j’ai beaucoup appris de son document », a reconnu Pr Almamy Sylla. Selon son directeur de mémoire, la thématique abordée est intéressante, car plusieurs éléments gravitent autour de ce terme. « Il y a par exemple des groupes terroristes qui font des prélèvements, disant qu’il s’agit de la zakat », a-t-il cité, comme pour montrer la nécessité qu’il y avait à clarifier les notions de sorte à décoloniser les mentalités. « L’analyse est riche et empiriquement fondée. Les données recueillies sont nombreuses et contextualisées, a salué Pr Mori Edwige Traoré.

Une œuvre perfectible malgré tout

« Toute œuvre humaine est perfectible », a-t-on coutume de dire, et le document de M. Kam ne déroge pas à cette règle. Quand bien même les éléments de fond ont été appréciés par le jury, son travail de façon unanime pêche par le non-respect de certaines règles de forme, selon le jury, qui lui a fait quelques suggestions.

Évoluer au sein de l’INSS

« Après le travail, vient le repos », dit-on. Après des années de travail sur cette thèse qui, selon les dires du Pr Ludovic Kibora, est le fruit de la ténacité et de la résilience du désormais docteur en socio-anthropologie Miédom Kam, entend dans un premier temps savourer cet instant qui couronne ses efforts de succès. « À un moment il était découragé. Il voulait abandonner. Mais il allait et venait quand même. J’ai fini par lui dire: à partir du moment où tu t’es engagé une première fois, il faut aller jusqu’au bout », se rappelle son directeur de thèse, Pr Ludovic Kibora. « Doctorat en poche, je vais rentrer d’abord à la maison », dira le désormais Dr avec un brin d’humour, avant de se confier: « j’exerce déjà à l’Institut des sciences des sociétés. Il faut évoluer. Je verrai donc comment cela pourra se faire ».

Erwan Compaoré

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