Auguste Robert Nébié alias Mounir : un érudit dans «l’air du temps»

Auguste Robert Nébié alias Mounir : un érudit dans «l’air du temps»
Auguste Robert Nébié alias Mounir : un érudit dans «l’air du temps»

Africa-PressBurkina Faso. Inspecteur de l’enseignement secondaire à la retraite, Auguste Robert Nébié dit Mounir collabore avec Sidwaya, depuis près de quatre décennies à travers la fameuse rubrique «L’air du temps» qui paraît tous les lundis. Portrait.

«Mounir» ou Auguste Robert Nébié à l’état civil, est l’unique ancienne signature encore présente dans les colonnes de Sidwaya, depuis la création du « journal de tous les Burkinabè » en avril 1984. Né le 16 mai 1938 à Léo (province de la Sissili), il connaît au milieu de ses six frères et sœurs, « une enfance heureuse » mais sous la « férule » d’une éducation rigoureuse.

Dans le milieu des années 1940, il fréquente l’école primaire d’Odienné (Côte d’Ivoire), mais Cora Boukary Felix Nébié, son père, « premier médecin voltaïque de l’époque », est affecté à Diébougou (province de la Bougouriba). Au gré des affectations de son père, il se retrouve, à partir de la classe de CM1, dans la belle cité de Sya où il achève son cycle primaire et entame ses études secondaires au collège moderne de Bobo -Dioulasso (1952 – 1955). Son Brevet d’études du premier cycle (BEPC) en poche, le jeune Robert foule le sol de la capitale voltaïque et fréquente le Collège moderne de Ouagadougou (actuel lycée Philippe- Zinda- Kaboré) de 1956 à 1960.

Parmi ses amis de jeunesse, Auguste Robert Nébié retrouve à nouveau son ancien camarade de classe au collège moderne de Bobo-Dioulasso, un certain…Alassane Dramane Ouattara. «Il s’appelait Alassane Ouattara. Le Dramane a été ajouté plus tard. Nous avons fait le même établissement de la 6e à la 3e, puis le Collège moderne de Ouagadougou jusqu’en classe de terminale. Nous nous sommes retrouvés aussi lors d’une colonie de vacances d’un mois à Biarritz (France).

Au regard de ses hautes fonctions et des contraintes protocolaires, nous ne nous sommes jamais rencontrés quand il venait à Ouagadougou », regrette, l’ancien camarade de classe d’ADO (acronyme formé des initiales du nom du chef de l’Etat ivoirien, Ndlr). Auguste Robert Nébié passera une année seulement à l’Université d’Abidjan, en propédeutique Lettres (1961), le président Maurice Yaméogo ayant décidé d’envoyer les étudiants voltaïques vers Dakar (Sénégal) ou la France. C’est ainsi qu’il se retrouve à l’Université de Dijon, en France, entre 1962 et 1963 où il décroche sa Licence en Lettres modernes.

Rentré au bercail, il devient Professeur de français au Collège moderne de Bobo-Dioulasso (actuel lycée Ouézzin-Coullibaly) de 1965 à 1969. Au regard de son dynamisme doublé d’une conscience professionnelle aiguë, il est affecté dans la cité du Paysan noir, où il occupe de 1969 à 1974 le poste de Directeur du CEG de Banfora cumulativement avec celui du proviseur du Lycée municipal de Banfora. Il est nommé Directeur des Examens et Concours à Ouagadougou de 1974 à 1979.

Au cours des deux années suivantes, il fréquente l’Ecole normale de Saint Cloud (France) à l’occasion d’une formation des inspecteurs de l’Enseignement secondaire (1979-1981).

A son retour en Haute-Volta, deux années avant la Révolution d’août 1983, il exerce en qualité d’inspecteur de français de l’Enseignement secondaire à Ouagadougou jusqu’ en mai 1998, année de son départ à la retraite. C’est sous la Révolution de Thomas Sankara, qu’il est sollicité par David Barry, le premier directeur de Sidwaya, pour animer une chronique hebdomadaire, «L’air du temps », qui devait au départ paraître de manière quotidienne.

Il s’agit d’un billet à cheval entre morale, ironie et satire et laisse entrevoir entre les lignes une vaste et solide culture générale de son auteur. Né d’un couple catholico-musulman, il reçoit, de sa mère, fervente pratiquante musulmane, outre, ses autres prénoms,

le prénom « Mounir ». «Mounir» deviendra, jusqu’à ce jour, sa signature sous « L’air du temps » à Sidwaya. Hormis l’animation de cette rubrique, vieille de près de quatre décennies, Mounir consacre la majeure partie de sa retraite bien méritée à la lecture de chefs-d’œuvre de la littérature.

« C’est une sorte de séance de rattrapage. Car, je n’ai pas eu l’occasion, au cours de ma vie professionnelle, de m’adonner corps et âme à cette passion pour la lecture », glisse, un brin joyeux, celui qui avoue être également passionné de musique Jazz. « Tolérant et généreux », Mounir dit donc détester «naturellement » l’ingratitude des hommes, même s’il reconnaît et déplore chez lui-même son manque quelquefois d’humilité. Autres traits de caractère, Mounir fait montre d’une ponctualité à nulle autre pareille, et tel un bon élève, d’une indéfectible assiduité.

« L’air du temps » est en effet toujours parvenu et continue de l’être dans les délais requis à la rédaction. Un exploit pour un homme qui a soufflé ses 83 bougies en mai 2021. «Bonne gâchette », la chasse a été l’un de ses passe-temps préférés avant la retraite. Auguste Robert Nébié est chevalier de l’Ordre des Palmes académiques et Officier de l’Ordre national. Il est marié et père de deux enfants (un garçon et une fille).

 

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