Africa-Press – Burkina Faso. À l’Université Norbert Zongo de Koudougou, Céraphin Pegdwende OUÉDRAOGO, membre de la communauté des Clercs de Saint Viateur, a soutenu une thèse portant sur les « Effets de la capsule vidéo sur les performances des élèves dans les écoles urbaines post-primaires et secondaires au Burkina Faso ». Un travail jugé « solide » par le jury, qui lui a décerné la mention « très honorable ».
Cette recherche s’inscrit dans un contexte marqué par la révolution numérique, qui transforme progressivement les pratiques pédagogiques. Pour le chercheur, l’école ne peut rester en marge d’un monde où l’écran est omniprésent. D’où la nécessité d’examiner, de façon scientifique, si l’usage de la capsule vidéo peut améliorer la performance des apprenants. « Il s’agissait de rejoindre l’élève sur son terrain familier pour renforcer l’efficacité de l’enseignement », explique-t-il.
L’étude repose sur une recherche quasi-expérimentale, suivant les protocoles des sciences de l’éducation. Elle a été menée dans les classes de 5e et de 2nde au Groupe Scolaire Saint-Viateur. Deux groupes équivalents ont été constitués: un groupe expérimental, utilisant les capsules vidéo, et un groupe contrôle, suivant l’enseignement classique. L’expérimentation a porté sur des notions clés en français, notamment le participe passé, la nominalisation et les homophones grammaticaux.
L’analyse s’est effectuée à travers un protocole pré-test/post-test, complété par une approche qualitative via un entretien semi-directif afin de recueillir l’expérience vécue par les apprenants. Les résultats montrent qu’il existe une différence de gains entre les deux groupes, à l’avantage du groupe ayant utilisé la capsule vidéo.
Toutefois, cette différence n’est pas statistiquement significative. La nuance est importante: les capsules vidéo ne garantissent pas automatiquement une amélioration des performances, mais elles créent un contexte propice à l’apprentissage. De manière globale, 79,67% des élèves ont enregistré une progression entre le pré-test et le post-test, tandis que seuls 9,32% ont vu leurs résultats diminuer.
Selon le chercheur, l’impact de la capsule vidéo dépend fortement du contexte, des méthodes d’enseignement et du profil des apprenants. « Le numérique n’est pas une solution miracle, mais un outil qui demande une ingénierie pédagogique adaptée », souligne-t-il.
Le travail ouvre des pistes de réflexion pour les politiques éducatives. Il invite notamment à renforcer la formation numérique des enseignants et à encourager des expérimentations pédagogiques contrôlées. M. OUÉDRAOGO prévoit d’ailleurs d’étendre ses recherches à d’autres établissements et régions afin d’observer plus finement les usages réels de la vidéo en classe.
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