Education au Burkina Faso : L’appel de la F-SYNTER

Education au Burkina Faso : L’appel de la F-SYNTER
Education au Burkina Faso : L’appel de la F-SYNTER

Africa-PressBurkina Faso. La F-SYNTER suit avec une grande attention le développement de la situation de crise que traverse le secteur de l’éducation, ces derniers temps, en lien particulièrement avec les mesures antipopulaires et anti-éducatives prises par les autorités et relatives à l’organisation des examens.

Les élèves, de façon légitime et courageuse, ont engagé des actions de lutte qui gagnent en ampleur au fil des jours. Les premières conséquences dramatiques de cette nouvelle offensive contre les droits des acteurs éducatifs engagé par Monsieur Stanislas OUARO, Ministre de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales (MENAPLN) sont le décès d’une élève à Kongoussi suite à un mouvement de foule d’élèves et de nombreux blessés d’élèves, du fait de l’intervention violente des forces de répression qui assiègent des établissements scolaires comme des camps ennemis.

Notre Fédération présente ses sincères condoléances à la famille de la victime et exprime ses vœux de prompts rétablissements aux blessés. Pendant que le gouvernement abat une répression sauvage sur les élèves, son ministre fait la tournée des institutions de l’Etat pour faire la promotion d’assises sur l’éducation devant se tenir en septembre prochain. On peut se demander pourquoi les « réformes » contre lesquelles s’insurgent les élèves ne pourraient-elles pas attendre ces fameuses assises ?

Pour bien comprendre la logique du ministre OUARO et de son gouvernement, il importe de situer le contexte et les enjeux qui sous-tendent leur démarche. En effet, la rentrée scolaire 2018-2019 marquée par les affectations de plusieurs dizaines de militants et responsables syndicaux a constitué le début dans le secteur éducatif de la vaste offensive du gouvernement MPP et associés contre les droits démocratiques et les acquis sociaux chèrement arrachés par notre peuple à travers, entre autres, les luttes des travailleurs, élèves et étudiants pendant plusieurs décennies et notamment lors de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et la résistance héroïque au putsch de septembre 2015.

Ces luttes qui ont mis à mal divers pans de la politique de l’Etat néocolonial du Burkina Faso, ont dans le domaine éducatif, connu une étape importante avec la grande action revendicative de la Coordination Nationale des Syndicats de l’Education (CNSE) sanctionnée par un protocole d’accord historique qui a mobilisé des dizaines de milliers de travailleurs avec le soutien des parents des élèves et de l’opinion et contraint le gouvernement à concéder des pistes de solutions sur certains grands problèmes du système éducatif dans ses volets enseignements préscolaire, primaire, post-primaire et secondaire.

La mission du ministre OUARO a consisté à vider les acquis du protocole de leur contenu tout en tentant de détruire les organisations syndicales combatives et de poursuivre les politiques imposées par les institutions internationales en l’occurrence la Banque mondiale et le FMI. Les réformes qui touchent les examens du BEPC et du Baccalauréat s’inscrivent dans cette dynamique. Leurs premières victimes sont indiscutablement les élèves. Il est donc heureux qu’ils aient perçu les enjeux de cette forfaiture et qu’ils aient pris leur responsabilité, et ce, à travers une lutte dans un cadre organisé.

Succédant à Monsieur Jean Martin COULIBALY moins adroit mais qui a tenté d’atteindre les mêmes objectifs funestes, le ministre OUARO bien qu’enseignant d’université lui-même se distingue comme l’un des plus grands fossoyeurs que le système éducatif de notre pays ait connu. Les méfaits suivants, en un peu plus de trois ans de fonction, l’attestent amplement :

A la lumière de cette longue liste non exhaustive, il apparait que la trajectoire du système éducatif impulsée par le régime de Roch Marc Christian KABORE et mise en œuvre par Stanislas OUARO est fondamentalement contraire aux intérêts des acteurs sociaux que sont les élèves, les travailleurs de l’éducation et les parents d’élèves. C’est pourquoi, conformément à ses prises de position depuis les premières velléités de ces réformes des examens, la F-SYNTER réaffirme que :

Dans le cadre des assises annoncées sur l’éducation, le ministre OUARO fait la tournée de tous ceux qui peuvent l’aider dans les forfaitures qu’il prépare donnant ainsi le sentiment à l’opinion nationale qu’il s’inscrit dans une démarche démocratique, qu’il est un démocrate. Ce qui est loin d’être le cas et les forfaits listés ci-dessus permettent à toute personne honnête de s’en convaincre. Et s’il était besoin de preuves supplémentaires, il suffit de se référer à l’audio qui a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux où Monsieur le ministre s’adressant aux militants du MPP des secteurs structurés de l’éducation reproche au dictateur gambien Yaya DJAME d’avoir perdu le pouvoir alors qu’il a l’appareil d’Etat. Des assises sur l’éducation sous la houlette d’un Ministre qui se réfère à un dictateur de la trempe de DJAME seront loin d’être démocratiques.

Ces questions de réformes sont venues s’ajouter à une situation déjà difficile au niveau de l’éducation en terme de manque d’infrastructures et d’équipements, de manque de personnels, d’effectifs pléthoriques, de mauvaise gestion des établissements et services, de mauvaise conditions de vie des élèves et de leurs encadreurs, de réponses peu appropriées à l’impact des crises sécuritaire et sanitaire sur l’éducation (plus de 300 000 élèves exclus de l’école), de non-respect des engagements signés avec les organisations des travailleurs à travers des protocoles d’accord, etc.

En conséquence de ce qui précède, la F-SYNTER : Vive la F-SYNTER ! Vive l’unité entre élèves, étudiants et travailleurs de l’éducation et de la recherche ! Pain et liberté pour le peuple ! Pour le Bureau national fédéral Souleymane BADIEL Secrétaire Général

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