Africa-Press – Burkina Faso. Du prix Pritzker, « Nobel de l’architecture », à la médaille d’architecture de la Fondation Thomas Jefferson en 2021, et aujourd’hui le Prix Praemium Imperiale japonais, l’un des prix les plus prestigieux au monde pour les architectes et autres artistes, Diébédo Francis Kéré a accumulé, ces dernières années, les distinctions internationales les plus prestigieuses. En effet, ce mardi 12 septembre, la Japan Art Association l’a distingué parmi les lauréats du 34e Praemium Imperiale, un prix considéré comme le « Nobel des arts », faisant de lui le premier architecte africain à recevoir un Praemium Imperiale depuis sa création en 1988, par la famille impériale du Japon au nom de la plus ancienne fondation culturelle nipponne.
« Les artistes sont reconnus et récompensés pour leurs réalisations, pour l’impact qu’ils ont eu au niveau international sur les arts et pour leur rôle dans l’enrichissement de la communauté mondiale », souligne l’association, qui distingue les artistes pour l’ensemble de leur carrière dans cinq domaines : peinture, sculpture, architecture, musique et théâtre-cinéma.
Une vision de l’architecture qui renforce les communautés et répond aux enjeux climatiques
Diébédo Francis Kéré est notamment connu pour son implication dans des projets au fort potentiel d’usage public, comme des écoles, et nombre d’ouvrages de Kéré sont situés sur le continent africain, notamment au Bénin, Burkina Faso, Mali, Togo, Kenya, et Mozambique. Né à Gando, un petit village du Burkina Faso, en 1965, Francis Kéré a étudié l’architecture à l’Université technique de Berlin à partir de 1995. Au cours de ces années, il a créé une fondation pour construire une école primaire à Gando, qu’il a achevée en 2001. Ce projet phare lui a valu un prix Aga Khan en 2004, un an après avoir terminé ses études, ce qui lui a permis de créer son cabinet éponyme à Berlin.
Francis Kéré a donné à voir sa philosophie, ainsi que sa vision et son approche de l’architecture à travers ce premier bâtiment. « On nous a enseigné qu’un bâtiment scolaire devait être comme en France, avec du béton et beaucoup de verre, mais nous n’avons pas l’argent pour le faire », a-t-il expliqué à la Japan Art Association. « Alors, j’ai dû me battre pour expliquer aux gens qu’il faut penser différemment. »
Mais l’architecte de 57 ans, qui possède également la nationalité allemande, est depuis longtemps reconnu au niveau international et s’est aussi vu commander des pavillons et installations en Europe et aux États-Unis. Le jury du prix Praemium Imperiale a souligné : « Ses références à ses racines africaines se retrouvent dans des éléments tels que les couleurs du pavillon Sarbalé Ke de Coachella (2019), les structures de bois de Xylem (2019) à Tippet’s Rise (États-Unis), mais aussi au travers de sa constante référence aux arbres – que ce soit pour leur rôle central d’ombrage (pavillon de la Serpentine Gallery, 2017), ou parce qu’ils favorisent une forme de débat démocratique. »
Les lauréats de l’édition 2023 du Praemium Imperiale :
Catégorie Peinture : Vija Celmins (États-Unis)
Catégorie Sculpture : Olafur Eliasson (Danemark, Islande)
Catégorie Musique : Wynton Marsalis (États-Unis)
Catégorie Architecture : Diébédo Francis Kéré (Burkina Faso, Allemagne)
Catégorie Théâtre-Cinéma : Robert Wilson (États-Unis)
Prix d’encouragement pour les jeunes artistes :
– Harlem School of the Arts (New York) (États-Unis)
– Rural Studio (Alabama) (États-Unis)
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