Soutenances à l’ISTIC : Tania Tindano, la première étudiante malvoyante obtient son diplôme d’assistante

Soutenances à l’ISTIC : Tania Tindano, la première étudiante malvoyante obtient son diplôme d’assistante
Soutenances à l’ISTIC : Tania Tindano, la première étudiante malvoyante obtient son diplôme d’assistante

Africa-Press – Burkina Faso. Tania Tindano est désormais assistante en sciences et techniques de l’information et de la communication de l’Institut des sciences et techniques de l’information et de la communication (ISTIC). Sa soutenance a eu lieu le mardi 21 juin 2022, au sein de l’institut.

C’est à travers le thème « L’enseignement du braille au primaire et au secondaire une alternative pour une éducation inclusive au Burkina Faso » que Tania Tindano (Tani pour ses amis) a obtenu son diplôme d’assistante en sciences et techniques de l’information et de la communication à l’ISTIC. Elle a été sanctionnée par les membres du jury avec la note de 18/20 après avoir écouté son magazine radiophonique.

Première étudiante malvoyante inscrite à l’Istic, elle a porté son choix sur l’enseignement du braille au Burkina Faso, car il résulte d’une expérience personnelle. Elle a été victime de tentative de rejet en classe de sixième en 2011 et en classe de seconde en 2016, parce que les enseignants ne maîtrisaient pas l’alphabet braille.

« J’ai vraiment été surprise quand je suis venue pour composer le bac à Ouagadougou, de trouver des professeurs qui ignoraient complètement l’existence de cette forme d’écriture en posant la question de savoir ce que nous sommes venu chercher dans un centre de composition du baccalauréat. Et donc quand l’occasion m’a été donnée de faire du journalisme, j’ai voulu travailler sur ce sujet pour mettre en lumière cette forme d’écriture. C’était aussi un moyen pour interpeller le système éducatif sur l’importance de travailler pour que cette écriture soit connue par tous afin de faciliter le travail aux personnes vivants avec un handicap visuel », a laissé entendre l’impétrante.

Selon son directeur de mémoire, Baba Hama, la collaboration avec l’impétrante a été tout à fait normale parce qu’il n’a pas tenu compte de son handicap. A l’entendre, elle avait déjà les rudiments, les b a ba du journalisme. Elle connaissait les différents genres rédactionnels et avait la maîtrise des techniques rédactionnelles.

« Peut-être là où elle a eu beaucoup plus de difficultés, c’est au niveau du déplacement parce lorsqu’on prend rendez-vous avec un directeur ou n’importe quelle personne ressource, il faut y aller. Donc, il lui fallait un accompagnant. Il lui fallait également un accompagnant sur le plan technique pour manipuler le dictaphone parce que, malheureusement, les équipements dont nous disposons ici ne sont pas encore adaptés », a déclaré M. Hama.

« Le matériel technique n’est pas adapté parce que c’est une première expérience. Tani est notre premier produit de personnes handicapées visuelles à l’ISTIC. Nous sommes en discussions avec l’APBAM pour qu’il nous aide à avoir du matériel parce qu’il y a des spécifications qu’il faut donner pour qu’on puisse commander le matériel. Nous avons trouvé quelqu’un qui reconfigure les ordinateurs et nous sommes en discussions avec lui pour voir quelle reconfiguration ils peuvent faire parce que nous avons deux autres avec nous en première année. Nous allons essayer de performer avec d’autres matériels de façon à ce qu’ils se sentent tout comme les autres », a expliqué le secrétaire général de l’institut, Arsène Evariste Kaboré.

Pour Tani Tindano, entrer dans le journalisme était un moyen pour elle de faire comprendre aux gens que le handicap n’est pas une fatalité et qu’on peut travailler et servir son pays malgré cette situation. Hanifa Koussoubé

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