Université Nazi Boni : Les étudiants en quête d’un retour aux sources culturelles

Université Nazi Boni : Les étudiants en quête d'un retour aux sources culturelles
Université Nazi Boni : Les étudiants en quête d'un retour aux sources culturelles

Africa-PressBurkina Faso. L’Université Nazi Boni, à travers la délégation générale des étudiants de l’UFR/SH (Unité de Formation et de Recherche en Sciences Humaines), en collaboration avec le club littéraire, le club des anthropologues et le Club des historiens, a organisé le samedi 19 juin 2021 à l’INSSA (Institut Supérieur des Sciences de la Santé) la première édition de ’’Café littéraire’’. Elle est placée sous le thème ’’Retour aux sources : Quelle implication de la jeunesse ?’’.

Cette première édition de ’’Café littéraire” est patronnée par le ministre de l’Enseignement supérieur, Pr Alkassoum Maïga, et placée sous la présidence du Pr Macaire S. Ouédraogo, président de l’Université Nazi Boni et le parrainage de Mgr Anselme Titiama Sanon. A cette occasion, ce sont des personnes ressources de la culture africaine, en particulier burkinabè, qui ont été invitées pour animer le panel abordant le thème de ce retour aux sources de la jeunesse. Il s’agit de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Dr Melegué Traoré, également ambassadeur du Centre parlementaire panafricain ; de l’écrivaine Bernadette Dao chargée de disséquer le rôle de la femme dans ce retour aux sources.

Il y a également Dr Patrice Toé, vice-président des enseignements et des innovations pédagogiques de l’Université Nazi Boni, qui fera une analyse anthropologique du thème, et Léon Sanou, enseignant des Lycées et Collèges qui fera une analyse littéraire du thème.

Le ministre de l’Enseignement supérieur, Pr Alkassoum Maïga, a remercié tous les panélistes et invités d’honneur pour leur mobilisation, le président de l’université et son équipe, et aussi les étudiants, qu’il a qualifiés de promotion extraordinaire, qui ont pu finir leur cycle de formation dans les délais et qui démontrent une fois de plus qu’ils sont concentrés sur leurs études en invitant à la réflexion à travers un café littéraire sur la question de retour aux sources.

De l’analyse du ministre, la rencontre entre les cultures africaines et l’Occident a projeté les Africains dans l’acculturation qui fait qu’ils sont en manque de repères par rapport à leur processus de développement. Pour effectuer ce retour aux sources, il a exhorté les étudiants d’être à l’écoute des panelistes pour avoir les éléments nécessaires d’un retour à ces sources.

Pour le délégué général de l’Unité de Formation et de Recherche en Sciences Humaines, Lettres, Arts et Médias, le thème “retour aux sources” est très interpellateur pour marquer une identité qui autrefois reflétait une image qui était propre à l’Afrique, au Burkina. C’est pourquoi, dit-il : « Nous avons choisi ce thème afin d’interpeller les jeunes à faire un retour aux sources non pas pour rompre avec la modernité mais de retrouver l’identité perdue. C’est cette identité qui nous démontre réellement qui nous sommes et qui permet de nous situer dans nos faits et gestes ; c’est ce qui nous a guidés vers des personnes ressources. L’activité est authentique car c’est une première et nous voulons que les universités de Bobo-Dioulasso et du Burkina Faso s’en inspirent afin que cette jeunesse puisse faire bouger les lignes ».

Selon Dr Melegué Traoré, ambassadeur du Centre parlementaire panafricain, « cette thématique est vielle et nouvelle en même temps. Vielle, parce qu’aucun peuple n’a avancé sans se référer à ce qu’il était avant. L’idée des étudiants est lumineuse car lorsque j’ai créé cette université, l’idée était des filières techniques, nous n’avions pas pensé qu’il y aurait les lettres ici. La filière littéraire est donc innovante de même que ce café littéraire ; ce qui est rare dans les universités africaines en particulier avec ce thème ».

Du constat de Dr Melegué Traoré, aujourd’hui le Burkina, l’Afrique tourne en rond, car ayant oublié la religion des ancêtres, le savoir-vivre… Par ailleurs, des professeurs et des docteurs d’universités donnent des citations européennes automatiquement au détriment des pensées des vieux mossi, bobo… Il suggère de communier avec ce qu’on était avant, pas de manière mécanique en rejetant tout en bloc mais de puiser dans les sources ancestrales et l’employer intelligemment avec la modernité pour avancer. Il a pris en exemple le Japon, une des grandes puissances économiques du monde qui s’est développé sur la base de sa culture. Ils vont au temple le matin faire des sacrifices avant d’aller au travail mais en Afrique on considère certaines pratiques comme de la sauvagerie. Il faut donc un changement de mentalités à ce niveau, a-t-il conclu.

L’écrivaine Bernadette Dao pour sa part s’est réjouie de la création de cet événement avec la dénomination “café littéraire” parce que pour eux littéraires, c’est le lieu d’être encore plus créatif au-delà des livres et de tout ce qu’ils peuvent dire au-delà des écrits. Elle souligne en ce sens que « le passé perdure, se consolide, se diversifie et permet l’expression de tout le talent littéraire au service de la culture du Burkina ».

Pour clore ce café littéraire, il se tiendra dans la soirée la grande finale de la compétition du débat parlementaire sur le thème : ‘’L’homosexualité, la légalisation, pour ou contre au Burkina Faso ?”

 

 

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