Chine-Afrique – Deng Li : « L’amitié sino-africaine est sortie consolidée de la crise sanitaire »

Chine-Afrique – Deng Li : « L’amitié sino-africaine est sortie consolidée de la crise sanitaire »
Chine-Afrique – Deng Li : « L’amitié sino-africaine est sortie consolidée de la crise sanitaire »

Africa-Press – Burkina Faso. Accès au vaccin, engagements pris lors du Focac de Dakar, question de la dette, déséquilibre des échanges commerciaux… Le vice-ministre des Affaires étrangères de la République populaire de Chine aborde les grands enjeux qui sont au cœur de la relation entre son pays et le continent.

Entré au ministère chinois des Affaires étrangères en 1987, Deng Li occupe depuis 2021 le poste de vice-ministre en charge de l’Asie de l’Ouest et de l’Afrique, de l’Europe, ainsi que des affaires consulaires et des archives. Ce diplomate de 56 ans a notamment été en poste en Mauritanie, en Algérie et en Turquie, mais aussi en Belgique et en France.

Pour Jeune Afrique, il évoque les grands sujets au cœur de la relation sino-africaine, et détaille les engagements pris par son pays lors du forum de coopération organisé à Dakar à la fin de novembre 2021.

Jeune Afrique : Trois ans après l’édition 2018 du Forum sur la coopération sino-africaine (Focac), qui s’était tenue à Pékin, comment la relation entre votre pays et le continent a-t-elle évolué, notamment dans le contexte du Covid-19 ?

Deng Li :

Face à la pandémie de Covid-19, survenue avec une grande soudaineté, la Chine et l’Afrique se sont soutenues mutuellement et ont engagé un combat solidaire et vigoureux contre le virus. L’amitié sino-africaine en est sortie consolidée. Il s’agit d’une nouvelle illustration de l’essence même d’une « communauté d’avenir partagé Chine-Afrique ». En juin 2020, le sommet extraordinaire Chine-Afrique sur la solidarité contre le Covid-19 s’est tenu avec succès, faisant de la Chine le premier pays du monde à avoir organisé avec l’Afrique un sommet consacré à la réponse sanitaire. Une nouvelle impulsion a ainsi été injectée dans la lutte sanitaire africaine et dans la promotion de la coopération internationale contre l’épidémie.

Lorsque la Chine traversait des moments difficiles dans son combat contre le virus, les pays africains, l’Union africaine (UA) et d’autres organisations régionales ont exprimé par divers moyens une solidarité forte et apporté un soutien actif à la riposte sanitaire chinoise. Quand l’Afrique a été touchée par l’épidémie, la Chine, en mobilisant les ressources des collectivités locales, des entreprises et des associations populaires, a fourni à 53 pays africains et à l’UA 120 lots de matériel médical pour l’aide d’urgence, dont des kits de test, des combinaisons de protection, des masques, des lunettes de protection et des respirateurs. Elle a partagé activement ses expériences avec les pays africains, envoyé à 17 d’entre eux des groupes d’experts médicaux ou des équipes médicales en mission de courte durée, et œuvré afin que le projet du siège du CDC Afrique soit mis en chantier plus tôt que prévu.

En fournissant des aides anti-­Covid-19 aux États africains et aux autres nations du monde, notre pays a réalisé l’opération d’aide humanitaire la plus vaste et la plus difficile à mettre en œuvre depuis la fondation de la Chine nouvelle.

Estimez-vous, comme beaucoup sur le continent, que les grands pays occidentaux ont fait preuve d’égoïsme ?

Le Covid-19 est une pierre de touche. Quand certains pays accaparent un nombre de doses de vaccin largement supérieur à leurs besoins réels, de nombreux pays africains se battent pour en acquérir le minimum nécessaire. C’est extrêmement injuste et totalement inacceptable. Dès la mise sur le marché de ses vaccins, la Chine, elle, a commencé à faire des dons de vaccins à l’Afrique, malgré les difficultés dans l’approvisionnement pour sa propre population, et appelé à faire des vaccins un bien public mondial. Jusqu’ici, elle a fourni à 45 pays africains et à la Commission de l’UA plus de 200 millions de doses de vaccin et développé avec l’Égypte, l’Algérie et le Maroc des projets de production conjointe.

La lutte contre le Covid-19 met en jeu les intérêts de toute l’humanité. Aucun pays ne pourra s’en sortir seul

Lors de la 8e conférence ministérielle du Focac, qui s’est tenue à la fin de novembre 2021, le président Xi Jinping a annoncé que la Chine fournirait à l’Afrique 1 milliard de doses de vaccin supplémentaires, dont 600 millions sous forme de don et 400 millions sous forme de production conjointe entre des entreprises chinoises et les pays africains concernés. Il s’agit du plus important projet d’assistance en vaccins destiné à l’Afrique, et il est assuré par un seul pays depuis l’apparition du Covid-19. Une façon de contribuer énergiquement à la réalisation de l’objectif fixé par l’UA de vacciner 60 % de la population africaine d’ici à la fin de 2022.

L’insécurité d’une région mettra en danger le monde entier. La lutte contre le Covid-19 met en jeu les intérêts de toute l’humanité. Aucun pays ne pourra s’en sortir seul, et l’égoïsme ne mènera nulle part. La Chine se battra côte à côte avec l’Afrique pour triompher de cette épreuve. La communauté internationale doit également renforcer la solidarité, soutenir et aider les pays aux systèmes de santé vulnérables à relever leurs défis, en vue de bâtir ensemble une communauté de santé pour tous.

De plus en plus de pays s’intéressent à l’Afrique et cherchent à y proposer leurs services, à y nouer des partenariats. Est-ce une forme de concurrence pour la Chine ?

Ces dernières années, l’Afrique a travaillé à accélérer son intégration et a réalisé d’importants progrès dans la construction de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Son potentiel de développement n’a cessé de se libérer, et son poids sur la scène internationale grandit chaque jour. Elle s’affirme aujourd’hui comme un « continent d’espoir » et une « terre de développement ». De plus en plus de pays tournent leur regard vers elle et y ont augmenté leurs investissements. C’est une bonne chose pour le développement local, et nous nous en félicitons.

La coopération sino-africaine n’a jamais été une coopération fermée ni exclusive

Soutenir le développement de l’Afrique est une responsabilité commune de la communauté internationale. La coopération sino-africaine n’a jamais été une coopération fermée ni exclusive. Pékin considère depuis toujours que l’Afrique doit être le terrain d’une coopération internationale, et non le théâtre d’une bataille entre les grandes puissances. Nous adoptons une attitude d’ouverture et d’inclusion à l’égard de la coopération internationale avec l’Afrique, et nous rejetons le jeu à somme nulle et l’approche « gagnant-perdant ». En 2021, le président Xi Jinping a lancé l’initiative pour le développement mondial, et la Chine et l’Afrique ont lancé conjointement l’initiative sur le partenariat pour le développement de l’Afrique. L’un des objectifs est de consolider le consensus international sur la coopération avec l’Afrique et de former une synergie pour soutenir le continent.

La Chine, fidèle au principe de sincérité, de résultats effectifs, d’amitié, de bonne foi et de recherche du plus grand bien et d’intérêts partagés, continuera de développer le dialogue et les échanges avec ses partenaires africains. Nous serons heureux de voir différents acteurs de la communauté internationale développer leur coopération avec le continent, en respectant sa souveraineté et en écoutant sa voix. Chacun a à valoriser ses atouts respectifs pour apporter des bénéfices réels aux peuples africains et aider la zone à vaincre rapidement l’épidémie tout en mettant en œuvre la reprise économique.

L’initiative pour le développement mondial et celle sur le partenariat pour le développement de l’Afrique ont été chaleureusement saluées et soutenues par les pays concernés. Nous espérons que les différentes parties engagées dans la coopération internationale avec le continent pourront y prendre une part active afin de donner ensemble une forte impulsion au développement durable sur place.

La question de la dette est un point sensible entre certains pays africains et la Chine. Est-ce un sujet de préoccupation côté chinois, et voyez-vous des solutions afin d’améliorer la situation des pays concernés ?

Ces dernières années, l’Afrique a œuvré activement à son développement économique et social, mais l’insuffisance financière constitue le principal goulot d’étranglement qui freine son redressement.

En tant qu’amie et partenaire sincère de l’Afrique, la Chine attache une haute importance à la soutenabilité des dettes locales, et a développé avec la partie africaine une coopération pragmatique et efficace sur l’investissement et le financement, selon le principe du développement intensif, dans le respect de la volonté des Africains et en fonction des besoins réels du continent. Ce qui a été salué unanimement par les pays africains.

Notre pays attache une grande importance à la question de la dette africaine et travaille avec la communauté internationale à mettre pleinement en œuvre l’initiative du G20 sur la suspension du service de la dette (ISSD). Elle a signé des accords ou trouvé des consensus successivement avec 19 pays africains sur la suspension du service de la dette, et participé activement au traitement des dettes du Tchad et de l’Éthiopie dans le Cadre commun du G20 pour le traitement de la dette. Nous sommes le premier pays en matière de suspension des remboursements parmi les membres du G20, avec un montant s’élevant à 1,3 milliard de dollars américains jusqu’à la fin de 2020.

Lors de la 8e conférence ministérielle du Focac, le président Xi Jinping a annoncé que Pékin annulerait les dettes non remboursées liées aux prêts intergouvernementaux sans intérêts arrivant à échéance à la fin de 2021 des pays les moins avancés de l’Afrique, et serait prêt à réallouer aux pays africains 10 milliards de dollars américains de sa nouvelle allocation de droits de tirage spéciaux émis par le FMI. Cela illustre pleinement la volonté sincère de la partie chinoise d’aider les pays africains à alléger la pression de la dette et à promouvoir leur reprise économique.

Au fond, la question de la dette africaine est une problématique du développement qui ne peut être réglée qu’à travers ce dernier, avec l’accent mis sur le renforcement des capacités de développement autonome des pays concernés.

La Chine mettra activement en œuvre les acquis de la 8e conférence ministérielle du Focac et travaillera avec la communauté internationale, conformément au principe d’action commune et de partage équitable des charges, à bien gérer les dossiers africains dans le cadre de l’ISSD et du Cadre commun du G20. Mais aussi à pousser les institutions financières multilatérales et les créanciers privés à prendre des actions plus énergiques pour accroître leur soutien à l’Afrique. Nous appelons le FMI à mettre en place une procédure d’allocation de prêts plus flexible en faveur du continent et à promouvoir la réforme institutionnelle nécessaire pour aider les pays africains à réaliser au plus tôt un développement autonome et durable, et à éliminer les causes profondes de la question de la dette.

Le soutien financier à l’Afrique annoncé en 2018 était impressionnant. En 2021, à Dakar, de nombreuses mesures d’aide ont également été présentées, mais de façon plus éparse et selon des modalités plus variées. Comment l’interpréter ?

La conférence de Dakar a adopté quatre documents finaux, soit plus que lors de toutes les conférences précédentes, ce qui traduit la forte volonté de la Chine et de l’Afrique de travailler ensemble pour surmonter les défis, promouvoir le développement et bâtir un avenir meilleur. Cela montre également l’énorme potentiel et les vastes perspectives de la coopération sino-africaine. Les « neuf programmes » annoncés à Dakar s’inscrivent dans la continuité des « dix programmes de coopération » du sommet de Johannesburg et des « huit initiatives majeures » du sommet de Beijing, mais ils présentent aussi des dimensions nouvelles.

La Chine et l’Afrique continueront de renforcer la coopération dans les domaines traditionnels tels que le commerce, l’investissement, le développement vert, les échanges humains et culturels, la paix et la sécurité. Mais la priorité sera accordée aux domaines de la santé, de la réduction de la pauvreté et de l’agriculture. Quant à l’innovation numérique, elle constituera un nouveau pôle de croissance dans la coopération. Autant de mesures proposées qui répondent parfaitement au souhait ardent de l’Afrique de combler le fossé vaccinal et de réduire son déficit de développement, et qui correspondent tout à fait au besoin réel d’une montée en gamme de la coopération sino-africaine.

Lors de la cérémonie d’ouverture de la conférence de Dakar, l’annonce de mesures majeures par le président Xi Jinping, comme la fourniture de 1 milliard de doses de vaccin supplémentaires à l’Afrique, a été hautement appréciée par les délégués des membres africains du forum. L’une des meilleures preuves de notre volonté de nous engager pleinement dans la collaboration.

Dans le cadre de ces « neuf programmes », la Chine exécutera 80 projets d’aide. Elle mettra en place une plateforme Chine-Afrique pour la promotion des investissements privés, encouragera ses entreprises à investir au moins 10 milliards de dollars américains sur le continent dans les trois ans à venir et accordera à l’Afrique une ligne de financement du commerce extérieur ainsi qu’une ligne de crédit, de 10 milliards de dollars américains chacune, pour soutenir le développement des exportations et des PME africaines.

Ces mesures concrètes répondent aux besoins les plus urgents des pays locaux en matière de développement, ainsi qu’à la tendance générale de la coopération internationale pour le développement. Elles traduisent la forte volonté de la Chine de maintenir l’intensité de ses investissements en Afrique et l’élan de sa coopération avec elle. Cela permettra certainement d’impulser une nouvelle dynamique à la reprise économique en Afrique dans l’après-Covid-19.

La Chine travaillera de concert avec l’Afrique à bien mettre en œuvre les acquis de la conférence de Dakar, pour apporter sa part de contribution au développement durable de la zone dans l’après-Covid-19. Voire pour réaliser de nouveaux progrès encore plus importants dans le développement des relations sino-africaines.

Plusieurs pays africains demandent un meilleur équilibre des échanges commerciaux sino-africains. Comment répondre à cette attente ?

La Chine et l’Afrique sont des partenaires commerciaux importants. Pékin poursuit depuis toujours le principe du bénéfice mutuel dans le renforcement de sa coopération économique et commerciale avec le continent, et ne recherche jamais d’excédents commerciaux. Notre pays œuvre activement à importer plus de produits africains, notamment des produits en dehors des ressources naturelles, pour promouvoir un développement équilibré du commerce sino-africain.

Ces dernières années, la Chine a adopté bon nombre de mesures concrètes pour importer plus de produits africains en dehors des ressources naturelles. Première d’entre elles : l’élargissement des canaux d’importation. Tous les deux ans, nous organisons l’exposition économique et commerciale Chine-Afrique avec les pays africains, et nous avons mis en place un centre de distribution, d’échange et de transformation des produits africains en dehors des ressources naturelles à Changsha, au Hunan, ainsi qu’un centre d’exposition des produits africains à Yiwu, au Zhejiang.

Deuxième point, la facilitation des échanges commerciaux. Nous avons accordé un taux de tarif douanier nul à 97 % des produits des 33 pays africains les moins avancés, et, à l’avenir, nous élargirons la couverture de ce traitement. La Chine et l’Afrique ont coopéré activement en matière de normes, de contrôle de la qualité et de reconnaissance mutuelle. Grâce à la mise en place de « corridors verts », les procédures d’accès au marché chinois pour les produits agricoles africains seront encore accélérées.

Troisième mesure essentielle, la mobilisation des soutiens financiers. Dans le cadre des « huit initiatives majeures » annoncées au sommet de Beijing, nous avons créé un fonds spécial de 5 milliards de dollars américains pour le financement des importations en provenance de l’Afrique. Il apportera un soutien financier à toute entreprise désireuse d’importer des produits africains dans notre pays.

Les produits issus de l’agriculture africaine bénéficieront d’une aide particulière en vue de l’exportation vers la Chine. Et des agronomes vont être envoyés sur le continent, comme dans ce village kényan, en 2018. © Wang Shengwei/XINHUA via AFP

Beaucoup de producteurs du continent aimeraient pouvoir accéder plus simplement au marché chinois. Qu’est-ce qui peut être fait dans ce domaine ?

C’est le quatrième point que je voulais aborder : nous allons mettre en place de nouvelles plateformes d’e-commerce. Nous encourageons les producteurs africains à utiliser ces plateformes de vente en ligne pour vendre aux consommateurs chinois des produits locaux de qualité tels que café, fleurs, fruits et vin. Lors de la saison de promotion en ligne des produits africains, qui s’est tenue au second semestre de 2021 en Chine, de nombreux produits africains ont été vendus très vite, et le chiffre d’affaires a été de plus de 50 millions de yuans RMB [7 millions d’euros]. Quant au domaine des services, les exportations africaines vers la Chine ont connu une hausse annuelle de 20 % en moyenne depuis 2017.

La Chine adopte une attitude active quant à l’ouverture de son marché aux pays africains, afin de les aider à accroître la valeur ajoutée des produits exportés et à passer du rang de fournisseurs de matières premières à celui de fabricants dans la chaîne industrielle mondiale.

Lors de la cérémonie d’ouverture de la 8e conférence ministérielle du Focac, Xi Jinping a annoncé que la Chine et l’Afrique mettraient en œuvre ensemble un programme pour la promotion du commerce et un programme pour la promotion de l’investissement. Ces mesures concrètes répondent à la demande répétée de l’Afrique d’augmenter ses exportations vers la Chine et constituent une preuve éloquente des efforts chinois en vue d’un développement équilibré du commerce sino-africain. Je suis convaincu que, avec la mise en œuvre des mesures annoncées à Dakar, les échanges commerciaux sino-­africains atteindront un niveau plus élevé et apporteront plus de bénéfices aux peuples africains.

Comment évoluera la coopération sino-africaine dans les domaines de la sécurité et du militaire ? La poussée de la menace terroriste au Sahel peut-elle inciter la Chine à accroître sa coopération ?

La paix et la sécurité sont le préalable et la garantie pour le développement du continent. Dans le contexte épidémique, les instabilités s’accentuent en Afrique, et les menaces sécuritaires non conventionnelles comme le terrorisme et la piraterie pèsent lourd sur le Sahel et le golfe de Guinée.

Depuis de longues années, la Chine soutient les efforts des pays africains pour promouvoir des solutions locales aux problèmes locaux. Elle a tenu la première édition du Forum Chine-Afrique sur la paix et la sécurité et le Dialogue sino-africain sur la mise en œuvre de l’initiative pour la paix et la sécurité, et travaillé activement à honorer son engagement de fournir à l’UA 100 millions de dollars américains d’aide militaire sans contrepartie, et 80 millions de dollars américains d’aide militaire supplémentaire, dont 300 millions de yuans RMB ont été alloués pour soutenir la force conjointe du G5 Sahel.

Dans le même temps, elle a appelé les Nations unies à fournir des soutiens financiers durables aux opérations autonomes de maintien de la paix dans les pays africains. Elle a ainsi joué un rôle unique et constructif pour la paix et la sécurité sur le continent.

Les dirigeants chinois insistent toujours sur le fait qu’ils ne veulent intervenir dans le domaine sécuritaire que dans un cadre multilatéral, généralement sous l’égide des Nations unies. Ce principe reste-t-il d’actualité ?

Lors du dernier Focac, le président Xi Jinping a annoncé les « neuf programmes » à mettre en œuvre dans la coopération avec l’Afrique pour les trois ans à venir, dont celui pour la paix et la sécurité. Dans le cadre de la mise en œuvre des acquis de la conférence, la Chine réalisera pour l’Afrique dix projets dans les domaines de la paix et de la sécurité, mènera des échanges et de la coopération dans des domaines tels que l’éducation, l’entraînement et la médecine militaires, ou encore la logistique ainsi que la sécurité en mer. Notre pays soutiendra aussi les efforts africains visant à réaliser l’initiative Faire taire les armes.

La Chine est le deuxième contributeur au budget des opérations onusiennes de maintien de la paix, et le premier pourvoyeur de Casques bleus en Afrique parmi les cinq membres permanents du Conseil de sécurité. Elle continuera de participer aux opérations de maintien de la paix sur le continent, mais aussi de faire progresser la coopération en matière d’exercices conjoints et de formation sur place.

Des Casques bleus chinois en poste à Djouba, au Soudan du Sud, en 2017. © Samir Bol/REUTERS

Par ailleurs, nous appelons la communauté internationale à travailler, dans la perspective d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité et à la lumière de la vision d’une sécurité commune, intégrée, coopérative et durable, à accompagner les pays africains dans la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’UA et du Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations unies. Nous les appelons également à persévérer dans leurs efforts visant à développer l’économie, à éliminer la pauvreté et à améliorer le bien-être social, en vue d’établir une paix et une sécurité durables en Afrique, et d’éradiquer les causes profondes qui sous-tendent les questions de la paix et de la sécurité.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Burkina Faso, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here