« Complot » contre Traoré au Burkina : les dessous de l’opération qui a ciblé les quatre capitaines

« Complot » contre Traoré au Burkina : les dessous de l’opération qui a ciblé les quatre capitaines
« Complot » contre Traoré au Burkina : les dessous de l’opération qui a ciblé les quatre capitaines

Africa-Press – Burkina Faso. Ils avaient accompagné le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba en exil à Lomé après sa chute, début octobre. Les capitaines Sidsoré Abdoul Kader Ouédraogo, Hassan Salem Diallo et Didas Charles Ouédraogo, de l’armée de l’air, et le capitaine Ahmed Kinda, des forces spéciales, faisaient partie des hommes de confiance de l’ancien président de transition. Le 3 novembre, ces quatre officiers ont été placés en résidence surveillée à leur retour à Ouagadougou.

D’après l’Agence d’information du Burkina (AIB), ils seraient accusés de « vol d’aéronef et de désertion » – ils avaient quitté le pays avec Damiba à bord d’un hélicoptère de l’armée – ainsi que de « préparer un complot contre les nouvelles autorités burkinabè depuis le Togo ». Trois semaines plus tard, aucune procédure n’a été ouverte à leur encontre par la justice militaire.

Dans le viseur de Traoré
Les quatre hommes sont toujours en résidence surveillée dans la même villa de Ouaga 2000, où ils sont privés de leurs téléphones et dont ils n’ont pas le droit de sortir.

Le cas de ces proches de Damiba préoccupait les nouvelles autorités burkinabè depuis plusieurs semaines. Rapidement après son arrivée au pouvoir, le capitaine Ibrahim Traoré a souhaité les faire revenir au Burkina Faso car il redoutait qu’ils tentent de saboter son action, notamment en interférant auprès de leurs corps d’origine. « Il ne voulait pas les savoir à l’extérieur, et encore moins dans un pays voisin », résume une source militaire.
Des démarches sont alors entreprises par le colonel-major David Kabré, le chef d’état-major général des armées, pour essayer de les faire rentrer. Contact est aussi pris par les nouvelles autorités burkinabè avec leurs homologues togolaises pour leur expliquer la situation.

Garanties reçues
Le 1er novembre, une délégation burkinabè, conduite par le général Honoré Nabéré Traoré et composée de plusieurs officiers, est envoyée à Lomé. Sur place, elle rencontre les quatre capitaines, en présence de haut gradés togolais. Il leur est alors expliqué qu’ils doivent rentrer au pays et regagner leurs rangs pour participer à la lutte contre les groupes jihadistes. Les quatre hommes reçoivent, surtout, la garantie que rien ne leur arrivera une fois à Ouagadougou.

Deux jours, plus tard, le 3 novembre, les capitaines Ouédraogo, Diallo et Kinda prennent place à bord d’un hélicoptère sur la base aérienne de Lomé pour rentrer au Burkina Faso. Avant de décoller, les neuf gendarmes burkinabè qui les escortent leur retirent leurs téléphones. Une fois à Ouaga, ils sont placés directement en résidence surveillée. Contactées par JA, les autorités togolaises n’ont pas souhaité s’exprimer sur cette affaire.

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