Européens tués : l’est du Burkina Faso, une région gangrenée par les trafiquants et les groupes djihadistes

Européens tués : l’est du Burkina Faso, une région gangrenée par les trafiquants et les groupes djihadistes
Européens tués : l’est du Burkina Faso, une région gangrenée par les trafiquants et les groupes djihadistes

Africa-PressBurkina Faso. Les recherches ont été fastidieuses pour les forces de sécurité burkinabées, tant l’insécurité règne, dans l’est du Burkina Faso, sur l’axe reliant les villes de Fada et Pama, cerné par les groupes terroristes. Mardi 27 avril, les corps des trois Occidentaux – deux Espagnols et un Irlandais – disparus lundi après une attaque dans la zone, ont finalement été retrouvés en pleine brousse, criblés de balles.

La ministre espagnole des affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, a confirmé la mort de deux ressortissants : les journalistes David Beriain, 43 ans, et Roberto Fraile, 47 ans. Le duo réalisait un documentaire sur la lutte contre le braconnage dans la région et suivait une patrouille composée de militaires, de forestiers et de formateurs de l’ONG américaine Chengeta Wildlife.

Poursuite d’opérations de « ratissage »

L’Irlandais Rory Young, président et cofondateur de l’ONG, a également été tué dans l’attaque, comme l’a confirmé l’organisation sur son site Internet. Un Burkinabé était toujours porté disparu mardi soir, selon les autorités, tandis que des « opérations de ratissage » se poursuivaient.

Les deux journalistes espagnols étaient arrivés une semaine plus tôt dans la réserve de Nazinga, dans le sud du Burkina Faso, où ils suivaient la fin d’une formation de six mois pour le lancement d’une nouvelle unité de lutte antibraconnage dispensée par Chengeta Wildlife. La sortie de lundi était la première opération de l’unité sur le terrain.

Une mission consistant « à patrouiller dans la forêt et vérifier la présence de la faune, en suivant les traces des éléphants », rapporte un militaire, blessé pendant la mission et qui préfère garder l’anonymat. Selon cette même source, le groupe, parti lundi matin de Natiaboani, l’une des dernières villes avant la réserve naturelle de Pama, était composé d’une « trentaine » de militaires, de deux pick-up surmontés de mitrailleuses PKMS et d’une escorte de « douze motos ».

« Il y avait un drapeau noir »

« C’est vers 9 heures, peu après le départ, qu’on est tombés sur un camp de terroristes dans la forêt. Il y avait un drapeau noir avec une inscription en arabe, ils étaient très nombreux et très équipés »

, raconte ce soldat. Les djihadistes se mettent à tirer à l’arme lourde. La patrouille se retrouve prise au piège, avec les deux journalistes dans un pick-up au milieu du convoi. Les combats auraient duré environ trois heures. « Les assaillants nous ont encerclés, ils ont même pris un de nos pick-up pour nous mitrailler, on a commencé à manquer de munitions », poursuit cette même source. « Les Occidentaux sont sortis du véhicule pour tenter de fuir dans la forêt, c’est là qu’on les a perdus », indique ce dernier, ajoutant qu’un Suisse faisait également partie de la mission. Plusieurs sources sécuritaires affirment qu’il aurait été retrouvé blessé.

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