Nomination de Zéphirin Diabré : « C’est une marque de confiance », Moussa Zerbo, porte-parole de l’UPC

Nomination de Zéphirin Diabré : « C’est une marque de confiance », Moussa Zerbo, porte-parole de l’UPC
Nomination de Zéphirin Diabré : « C’est une marque de confiance », Moussa Zerbo, porte-parole de l’UPC

Africa-PressBurkina Faso. Le président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), Zéphirin Diabré, a été nommé ministre d’Etat auprès du président du Faso, chargé de la réconciliation nationale. Le porte-parole du parti, Moussa Zerbo, donne sa lecture de cette nomination.

Sidwaya (S) : Le nouveau gouvernement vient d’être formé. Quelle lecture en faites-vous ?

Moussa Zerbo (M.Z.)

: C’est un gouvernement qui était attendu de tous les Burkinabè. A travers sa composition, nous avons vu un certain nombre de départs et de nouveaux arrivants. Ce qui est de l’ordre normal des choses. Certains ministres ont maintenu leurs portefeuilles, ce qui montre que le premier responsable qui les avait mandatés est satisfait de leur rendement. C’est un fait que nous ne pouvons pas qualifier ou juger. Nous avons remarqué l’entrée d’autres femmes au gouvernement, ce qui est une belle chose. Pendant longtemps, la question du quota genre a été posée aussi bien à l’Assemblée nationale qu’à l’Exécutif. De façon globale, nous apprécions positivement la composition de ce gouvernement.

S : Comment accueillez-vous l’appel au gouvernement de votre mentor, Zéphirin Diabré comme ministre d’Etat en charge de la réconciliation nationale ?

M.Z.

: Nous accueillons la nomination du président de l’UPC, Zéphirin Diabré, au gouvernement avec beaucoup de fierté pour la simple raison que nous sommes tous fils et filles de ce pays. Au-delà de nos chapelles politiques, il y a l’Etat-nation qui compte pour nous. Que le chef de l’Etat sollicite des compétences dans d’autres formations politiques pour l’accompagner, cela est une très bonne chose dans la mesure où la question de la réconciliation nationale a toujours tenu à cœur le Dr Zéphirin Diabré.

Qui mieux que lui si le chef de l’Etat estime qu’il peut apporter une touche particulière à ce niveau-là ? Il ne faudrait pas qu’on reste dans des calculs politiciens. Notre pays passe avant nos intérêts et nos visions personnels. Lorsque le pays a besoin de ses fils et filles, je pense qu’on doit être en mesure de se mettre à sa disposition afin de pouvoir apporter notre contribution. Lorsque vous êtes sollicité de cette manière, c’est une marque de confiance et nous ne sommes pas opposés au fait que Zéphirin Diabré soit appelé au gouvernement.
C’est une preuve d’humilité de sa part. Bien qu’ayant été le principal challenger du président, il a accepté d’aller au gouvernement. C’est aussi une preuve de patriotisme dans la mesure où la question de la réconciliation est le socle sur lequel, nous devons nous reposer pour permettre à notre pays de décoller tant sur le plan économique que social.
Il y a des gens qui sont partis de ce pays de manière peu orthodoxe et il y a des voies pour permettre à ces derniers de regagner le bercail en toute quiétude. Nous sommes pour la réconciliation qui valorise chacun de nous. Il n’est pas question d’humilier quelqu’un, c’est cela qui est le plus important.

S : Hier principal opposant au chef de l’Etat, aujourd’hui son allié. Est-ce que Zéphirin Diabré ne fait pas des déçus ?

M.Z.

: Nous ne voyons pas les choses de cette façon. Nous ne sommes pas déçus dans la mesure où nous estimons qu’il ne part pas pour gérer un ministère. Il a été nommé ministre d’Etat en charge de la réconciliation nationale, donc ce ne sont pas des questions de gestion de pouvoir qui nous intéressent. C’est une mission ponctuelle qu’il est appelé à assumer. Si c’était pour aller dans le but de gérer un pouvoir, je pense qu’on aurait pris un ministère plein avec tout ce qu’il y a autour. Zéphirin Diabré a répondu à une sollicitation du chef de l’Etat dans le but d’apporter sa contribution au chantier de la réconciliation nationale. Ceux qui diront qu’ils sont déçus devraient faire une lecture profonde de la situation, puisque le Burkina Faso passe avant nos considérations.

S : Le chantier de la réconciliation nationale est très vaste et complexe. Est-ce que ce n’est pas une patate chaude qu’on a refilé à Zéphirin Diabré ?

M.Z. :

Pas du tout ! Observez le parcours de l’homme. C’est lui qui a mené tous les Burkinabè, société civile comme partis politiques, en bonne intelligence pour aboutir à l’insurrection populaire. Ceux qu’il a combattus hier sont revenus travailler en bonne intelligence avec lui au sein du Chef de file de l’opposition. Ce n’est pas une patate chaude qu’on lui tend puisqu’il a toujours travaillé dans cette perspective. Il a toujours dit qu’il n’y a pas d’ennemis éternels en politique.

Pendant la campagne électorale, il a soutenu qu’il ne serait pas gêné de gouverner avec le MPP à droite et le CDP à gauche. Cela veut dire que l’homme était déjà dans une prédisposition à travailler avec tout le monde. Quel est le bord politique qui dira qu’il a un problème avec Zéphirin Diabré ? C’est un homme de consensus au sein de la classe politique.

Il n’a jamais eu de positions qui puissent mettre à mal le vivre-ensemble au Burkina. Si on confiait ce rôle à certains, ils allaient refuser parce qu’ils n’incarnent pas la personnalité qui le porterait. Il aura eu le mérite qu’on aura reconnu en lui, celui qui peut mener à bien le chantier de la réconciliation nationale. Sur le terrain, il faudrait qu’il ait les coudées franches avec toutes les composantes de la société pour qu’on puisse y arriver ; parce que c’est une question de survie nationale. Il a la carrure pour relever ce défi.

Interview réalisée par

 

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