Au Burkina Faso, des projets de recherche-développement partagent leurs avancées, les réussites comme les échecs

Au Burkina Faso, des projets de recherche-développement partagent leurs avancées, les réussites comme les échecs
Au Burkina Faso, des projets de recherche-développement partagent leurs avancées, les réussites comme les échecs

Africa-Press – Burkina Faso. L’initiative européenne DeSIRA finance de nombreux projets d’innovation agricole à travers l’Afrique. Au Burkina Faso, douze sont actuellement opérationnels. Bioénergies, intensification agroécologique, nouvelles technologiques d’irrigation… : le secteur agricole burkinabè innove constamment. En juin, les parties prenantes des projets DeSIRA – agriculteurs, scientifiques, décideurs publics, membres d’ONG ou d’entreprises privées – se sont rassemblées à Ouagadougou pour partager leurs expériences. Leur objectif commun : apprendre des avancées de chacun et essaimer les graines de l’innovation dans l’ensemble du pays.

Organisations paysannes, décideurs publics, scientifiques, associations, etc. pas moins de 200 personnes ont participé à Ouagadougou du 14 au 16 juin aux « Journées nationales des innovations agricoles de l’initiative DeSIRA ». Ces trois jours ont rassemblé tous les secteurs impliqués dans les actions de développement agricole du Burkina Faso.

Au programme : les retours d’expérience de projets de recherche-développement de l’initiative DeSIRA, pour « Development of Smart Innovation through Research in Agriculture ». Ce programme européenne novateur est impulsé par la Direction générale « International Partnership » de la Commission européenne. Depuis 2020, il finance des projets d’innovation agricole à travers le monde. Douze projets DeSIRA sont en cours au Burkina Faso. Le Cirad est impliqué dans huit d’entre eux : quatre en tant que coordinateur, et quatre en tant que membre participant.

Se rencontrer, s’inspirer, diffuser les bonnes pratiques

Trois ans après le début des premiers projets DeSIRA, quelles leçons peut-on déjà tirer des innovations et résultats naissants ? Pour les participants aux « Journées nationales des innovations agricoles de l’initiative DeSIRA », l’objectif était d’abord la rencontre et le partage des expériences de chacun.

Au Burkina Faso, ces projets couvrent un large panel d’activités agricoles, de la bioénergie en passant par l’irrigation, l’agroécologie ou encore le pastoralisme. Après une foire aux projets pour présenter les axes de travaux de l’ensemble des partenaires, les échanges se sont concentrés sur des thématiques transversales et communes : quel rôle de la recherche dans la conception de nouvelles solutions innovantes ? Comment mesurer l’impact des projets ? Comment diffuser les réussites et les bonnes pratiques à l’échelle du pays, ou de la région ?

L’initiative DeSIRA soutient la transformation des systèmes agro-alimentaires, pour les rendre durables, viables, résilients, justes. A cette fin, l’ensemble des projets soutenus développe des approches innovantes et participatives. Si certaines activités sont couronnées de succès, d’autres doivent faire face à différentes problématiques : manque de coordination entre secteurs, défi d’adaptation des filières agricoles, insécurités sur certains terrains… Les participants ont pu mettre en avant leurs réussites comme leurs échecs, et s’inspirer des expériences des autres. A travers les rencontres, c’est la mise en réseau qui se joue et qui assure la diffusion des bonnes pratiques à d’autres secteurs d’activités ou d’autres terrains.

Motiver les décideurs publics et privés à soutenir l’innovation agricole

Les journées ont par ailleurs permis de mieux informer les décideurs politiques et financiers. Ceux-ci représentent un soutien crucial pour les projets DeSIRA et les enjeux dans lesquels ils s’insèrent. Le développement du numérique, le changement climatique, l’emploi rural ou encore la sécurité alimentaire : la région est en proie à des changements rapides qui impactent de plein fouet le secteur agricole.

Dans cette optique, les projets DeSIRA sont considérés comme déterminant pour booster l’innovation et les capacités d’adaptation de l’agriculture dans la région. L’ambassadeur de l’Union européenne au Burkina Faso et le représentant du ministère français de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) ont exprimé leurs positions et échangés avec les représentants du monde agricole, du développement et de la recherche, ainsi qu’avec les membres de la société civile et du secteur privé.

Des moyens supplémentaire et un dialogue renforcé

Il ressort de ces trois journées, la priorité de déployer des moyens humains, techniques et financiers supplémentaires, pour améliorer la diffusion des innovations auprès des bénéficiaires finaux. Plusieurs pistes sont déjà à l’étude, notamment la mise en place de canaux de communication rapides et efficaces entre recherche et organisations professionnelles agricoles.

Un second axe prioritaire concerne le renforcement du dialogue entre la recherche et le secteur politique. Les participants ont proposé d’organiser de nouvelles journées de rencontres, comme celles-ci, dédiées aux résultats obtenus ou encore de rédiger et diffuser de courtes notes à orientation politique. Il a par ailleurs été évoqué la possibilité d’une participation commune au FRSIT (Forum de la recherche scientifique et des innovations technologiques) et au SIST (Symposium International sur la Science et la Technologie), deux événements qui auront lieu à Ouagadougou en 2023.

Enfin, le processus de mise en réseau est en marche et prendra de l’ampleur. Cette dynamique sera stimulée par la mise en place de communautés de pratiques et l’existence de projets transversaux tels que DeSIRA LIFT (Tirer parti de l’initiative DeSIRA pour transformer les systèmes agroalimentaires) ou DissemInn (dissémination des innovations en zone sahélienne), susceptibles d’animer cette réflexion entre les projets.

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