Banque africaine de développement : le soutien d’Alassane Ouattara, un « game changer » pour l’entrée en lice de Sidi Ould Tah

Banque africaine de développement : le soutien d’Alassane Ouattara, un « game changer » pour l’entrée en lice de Sidi Ould Tah
Banque africaine de développement : le soutien d’Alassane Ouattara, un « game changer » pour l’entrée en lice de Sidi Ould Tah

Fatoumata Diallo
et Thaïs Brouck

Africa-Press – Burkina Faso. À quelques jours de la clôture, le Mauritanien s’apprête officiellement à déposer sa candidature pour briguer la présidence de la BAD. Pour mener campagne, Sidi Ould Tah peut compter sur l’appui de son pays et de la Côte d’Ivoire.

À moins d’un an de l’élection du nouveau président ou de la nouvelle présidente qui remplacera le Nigérian Akinwumi Adesina à la tête de la Banque africaine de développement (BAD), Jeune Afrique décrypte et analyse la feuille de route de l’institution pour les quatre années à venir. Stratégies, tractations, portraits, coulisses… Zoom sur les grands défis de ce futur rendez-vous.

Il aura tenté de garder l’information secrète jusqu’au bout. Alors que la limite de dépôt des candidatures est fixée au 31 janvier à 17 heures, selon nos informations, Sid’Ahmed Ould Bouh, le ministre mauritanien de l’Économie et des Finances, doit se rendre au siège de la Banque africaine de développement (BAD) d’ici à la fin de la semaine pour déposer la candidature de son compatriote Sidi Ould Tah. Le profil de l’actuel président de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea) a été préféré par le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani à l’ancien ministre de l’Économie Ousmane Kane.

Comme révélé par Jeune Afrique en mai 2024, la candidature de Sidi Ould Tah était une éventualité qui s’est progressivement confirmée ces derniers mois. C’est entre autres le soutien du chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara, qui a conforté la décision du président de la Badea de se lancer dans la course.

Soutien de poids

Le Mauritanien est arrivé samedi 25 janvier à Abidjan, où il a rencontré la très influente Nialé Kaba. La ministre ivoirienne de l’Économie, du Plan et du Développement préside aussi le conseil des gouverneurs de la BAD, l’instance suprême de décision de l’institution. Il y a cinq ans, elle fut l’une des chevilles ouvrières ayant permis la réélection d’Akinwumi Adesina, alors acculé par des accusations de « népotisme » et très contesté par les actionnaires non régionaux, États-Unis en tête.

Le président ivoirien, avait reçu, le 25 septembre 2024, le Mauritanien à Abidjan. Nialé Kaba et Masséré Touré-Koné, la secrétaire générale de la présidence avaient également pris part à l’entretien. Sollicitée, la présidence ivoirienne n’avait pas formellement confirmé l’information à l’heure du bouclage de cet article. Mais alors que la campagne électorale pour la présidence de la BAD n’a pas encore démarré, l’appui du président ivoirien pourrait déjà rebattre les cartes de l’élection, notamment au niveau sous-régional.

Des investissements multipliés par dix

Discret, Sidi Ould Tah est néanmoins un habitué des palais présidentiels du continent. Depuis qu’il a pris la tête de la Badea il y a une dizaine d’années, les investissements de l’institution, qui se concentrent sur les pays du continent non-membres de la Ligue des États arabes, ont été multipliés par plus de dix. En 2023, ils ont atteint un montant record de 2,2 milliards de dollars. Une bouffée d’oxygène bienvenue pour certains pays dont les finances publiques sont particulièrement exsangues.

L’institution financière est aussi une porte d’entrée pour le Mauritanien, qui se constitue un carnet d’adresses solide. En décembre dernier, la Badea, dont l’actionnaire principal est l’Arabie saoudite, a adopté son plan quinquennal 2025-2030 avec un budget d’environ 18,4 milliards de dollars, en hausse de 120 %.

La liste définitive des candidats à la présidence de la première institution de financement du développement en Afrique commence donc à prendre forme. Les candidatures du Tchadien Mahamat Abbas Tolli, du Zambien Samuel Munzele Maimbo, du Sénégalais Amadou Hott et de la Sud-Africaine Swazi Tshabalala ont été déposées au siège de la BAD. En revanche, le doute subsiste pour celle de Romuald Wadagni. Le ministre béninois de l’Économie et des Finances avait pourtant confirmé ses ambitions à Jeune Afrique en juillet, mais, depuis, il entretient le flou. L’élection du prochain président de la BAD aura lieu le 29 mai à Abidjan, lors des assemblées annuelles de l’institution.

Source: JeuneAfrique

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Burkina Faso, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here