Marie Toulemonde
Africa-Press – Burkina Faso. En marge de la COP28, décryptage en infographies des enjeux derrière les poêles de cuisson propre, qui visent à limiter les émissions de gaz à effet de serre et la déforestation, tout en promettant de préserver la santé des Africains et de favoriser l’autonomie de ces derniers.
Bioéthanol fabriqué à partir de la mélasse (un déchet des raffineries de sucre est-africaines), minipanneau solaire, bombonne de GPL (gaz de pétrole liquéfié ; LPG en anglais), réchaud amélioré en brique de boue séchée… Les initiatives pour cuisiner de manière plus propre se multiplient partout sur le continent. Et le marché des combustibles domestiques de cuisson, d’une valeur estimée à 40 milliards de dollars en Afrique, apparaît stratégique à plus d’un titre.
Près d’un milliard d’Africains utilisent encore du bois ou du charbon pour cuisiner. Sur le plan sanitaire, ces poêles traditionnels produisent des fumées nocives qui conduisent chaque année à la mort prématurée de 400 000 femmes et enfants. Cette pratique constitue également un frein à l’autonomie des femmes qui consacre en moyenne deux heures chaque jour à la collecte de combustible et trois heures à la préparation du feu et du repas. Elle serait également le moteur de près de la moitié de la dégradation des forêts du continent.
Offrir l’accès à un mode de cuisson plus durable semble donc essentiel et pourrait permettre d’éviter l’émission de 900 millions de tonnes de CO2 équivalent en Afrique subsaharienne, comme le mentionne l’Agence internationale de l’énergie (IAE) dans son rapport « A Vision for Clean Cooking Access for All », publié en juillet 2023.
À l’heure où les chefs d’État, ministres, patrons de grandes entreprises, lobbyistes et activistes du climat sont réunis à Dubaï pour la Conférence des parties sur le climat de l’ONU (COP28), Jeune Afrique vous propose, pour le dernier volet de notre série sur les quatre éléments – eau, terre, air, feu – de se pencher sur le feu en tant que vecteur d’énergie, à travers la combustion du bois et du charbon.
Crédits carbone, mobile money et microcrédit
Pour atteindre « un accès universel à la cuisson propre d’ici à 2030 » – l’un des objectifs de développement durable fixé par l’Organisation des Nations unies (ONU) –, un investissement de 4 milliards de dollars par an est nécessaire sur le continent, dont 80 % pour les équipements individuels et 20 % pour les infrastructures.
Mais les avantages environnementaux et climatiques indéniables des projets de cuisson propre font d’eux de bons candidats pour attirer les financements climatiques et les crédits carbone, et ainsi mobiliser des capitaux privés internationaux. Ainsi, le français Aera Group, l’un des leader du marché du négoce de crédit carbone en Afrique, soutient des projets de cuisson améliorée au Ghana, en RDC et au Burundi, où près de 400 000 poêles améliorés ont déjà été distribués.
Pour toucher les ménages les plus pauvres – et les plus concernés –, plusieurs entreprises du secteur ont rendu leur dispositif accessible au microcrédit et payable en mobile money. C’est le cas du réchaud solaire ACE One de l’African Clean Energy, vendu avec un microprêt qui s’étale sur 12 à 15 mois. Les clients utilisent les économies d’énergie réalisées avec le réchaud pour rembourser l’investissement.
Source: JeuneAfrique
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