Boeing Renforce Sa Position Face à Airbus en Afrique

Boeing Renforce Sa Position Face à Airbus en Afrique
Boeing Renforce Sa Position Face à Airbus en Afrique

Herald Aloo

Africa-Press – Burkina Faso. Avec sept appareils livrés en 2024 et quelque 88 commandes non honorées, le géant américain est sous pression pour tenir ses engagements sur le continent. Malgré la concurrence d’Airbus, il assure qu’il répondra présent pour ses clients incontournables, dont Ethiopian Airlines et Royal Air Maroc.

Avec seulement deux avions livrés en Afrique depuis le début de l’année, à Ethiopian Airlines et TAAG Angola Airlines en janvier, Boeing est confronté à une pression croissante pour tenir sa positition face à son rival Airbus. Les commandes non honorées du géant américain sur le continent s’élèvent à 88 appareils. Plus de la moitié d’entre elles concernent le modèle d’avion le plus vendu de la société, à savoir le 737 MAX.

En 2024 déjà, la situation était tendue avec seulement sept avions livrés sur le continent. L’avionneur, qui n’a livré au niveau global que 348 avions l’an passé, soit un chiffre au plus bas depuis 2021, a été confronté à des problèmes de qualité de sa production et à un conflit social, une grève dans l’État de Washington ayant paralysé ses deux principales usines pendant des semaines. Résultat, le groupe a annoncé une perte nette de 11,8 milliards de dollars pour 2024, multipliée par cinq en un an, quand son chiffre d’affaires (à 66,5 milliards de dollars) a reculé de 14 % sur la même période.

Sans calendrier de livraison précis, Henok Teferra, directeur général de Boeing Afrique, affirme pourtant que l’entreprise « travaille à stabiliser la chaîne d’approvisionnement » et qu’elle « surmontera ce défi ». « Nous livrerons les avions de manière à rattraper les retards, sachant que le retour au niveau d’approvisionnement d’avant la crise du Covid s’avère un défi pour l’ensemble de l’industrie. Nous représentons déjà 70 % du marché des avions commerciaux en Afrique. Notre objectif est de maintenir cette part de marché car nos modèles sont adaptés au marché africain », assure-t-il.

Ethiopian Airlines, son plus gros client et la compagnie aérienne la plus rentable d’Afrique, est la plus touchée car elle attend la livraison de 53 des 88 commandes non honorées. Les compagnies aériennes nigérianes Air Peace et Arik Air doivent encore recevoir 18 737 MAX, tandis que les compagnies aériennes sud-africaines Comair Limited et TAAG Angola Airlines en attendent huit à elles deux.

Ethiopian Airlines étudie l’offre d’Embraer comme d’Airbus

Globalement, l’Afrique ne représente qu’une petite partie des avions non livrés, ce qui s’explique principalement par la faible pénétration de l’industrie aéronautique sur le continent par rapport à d’autres régions. Toutefois, ces retards prolongés pourraient entraver les plans de croissance.

Boeing dort encore.

L’Éthiopie prévoit de faire passer la taille de sa flotte de 162 actuellement à 270 d’ici 2035. Le PDG d’Ethiopian Airlines, Mesfin Tasew, a déclaré à l’AFP en novembre dernier que « Boeing dort encore » et que les retards mettent en péril son plan d’expansion à long terme dans un contexte d’augmentation de la demande de voyages. Ethiopian Airlines, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 5,6 milliards de dollars au cours des neuf derniers mois, s’est tournée vers Airbus, grand rival de Boeing, lui ayant déjà commandé, à date, 12 appareils. Et, pour sa prochaine commande d’une vingtaine d’appareils moyen-courrier (d’une centaine de passagers), Mesfin Tasew a confié à Reuters qu’il regardait autant l’A220 d’Airbus, qui accuse aussi des délais de production allongés mais moins de retards de livraison, et l’E2 d’Embraer que le Boeing 737 MAX 7.

De son côté, Royal Air Maroc, qui exploite exclusivement des avions Boeing, a pour objectif de passer de 50 à 200 appareils d’ici 2037, tandis que Kenya Airways (KQ), qui dépend principalement du leasing, augmentera sa flotte d’au moins 50 appareils, principalement des Boeing, au cours des cinq prochaines années.

En mai, Allan Kilavuka, PDG de KQ, a déclaré que le conseil d’administration avait étudié les offres d’Airbus, mais, qu’en raison de la stratégie de mono-flotte qu’elle privilégie, la compagnie aérienne « continuera à rechercher des Boeing 737 et 787 au fur et à mesure qu’elle en trouvera ». « Nous augmentons délibérément la taille de notre flotte afin de répondre aux besoins du marché et d’être compétitifs », a expliqué le PDG. La nouvelle expansion de la flotte de KQ coïncide avec son récent retour à la rentabilité.

Boeing va consolider sa présence

« Nous accueillons favorablement la concurrence. Le marché est suffisamment grand et, surtout, il commence tout juste à décoller si l’on pense au nombre de personnes qui auront besoin de voyager dans les années à venir », estime Henok Teferra.

Malgré les problèmes au niveau de sa chaîne d’approvisionnement, Boeing continue d’intensifier sa présence en Afrique. En avril 2025, il a ouvert un nouveau bureau à Addis-Abeba qui servira de centre administratif et d’usine de fabrication des pièces. Le constructeur américain dispose déjà d’un bureau en Afrique du Sud et envisage d’en ouvrir un autre en Afrique de l’Ouest. Sans parler des représentants sur le terrain qui travaillent auprès de compagnies aériennes au Kenya, en Algérie, en Égypte, au Maroc, au Togo et en Tanzanie.

« Nous continuerons à investir en Afrique. Il s’agit d’un marché en pleine croissance qui nécessitera de 1 000 à 12 000 nouveaux appareils au cours des deux prochaines décennies, explique le directeur général de Boeing Afrique. L’intégration économique régionale ne peut se faire que par le biais du fret aérien, car le continent est tout simplement trop grand pour être relié par la route ou le rail. Mais cela prendra du temps. »

Source: JeuneAfrique

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