La Banque africaine de l’énergie espère entamer ses activités d’ici mi-2025

La Banque africaine de l’énergie espère entamer ses activités d’ici mi-2025
La Banque africaine de l’énergie espère entamer ses activités d’ici mi-2025

Walid Kéfi

Africa-Press – Burkina Faso. Près de trois ans après l’annonce officielle de sa création, la banque supranationale spécialisée dans le financement de projets pétroliers et gaziers en Afrique tarde à voir le jour. Plusieurs pays membres n’ont pas encore apporté leurs contributions à son capital initial, qui s’élève à 5 milliards de dollars.

La Banque africaine de l’énergie (AEB), une nouvelle institution panafricaine dédiée au financement de projets pétroliers et gaziers en Afrique, espère entamer ses activités d’ici mi-2025, a annoncé le premier vice-président exécutif de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), Denys Denya (photo), le mardi 4 février.

« Nous en sommes à la phase de mobilisation des capitaux. Un certain nombre de pays ont déjà apporté de l’argent, et nous discutons avec d’autres pour qu’ils apportent le capital nécessaire pour que nous puissions démarrer nos activités », a-t-il déclaré à Reuters, en marge de la conférence Mining Indaba qui se tient cette semaine dans la ville sud-africaine du Cap. « Il est certain que nous serons opérationnels cette année. Nous espérons pouvoir le faire avant la fin du premier semestre », a-t-il ajouté.

La création de l’AEB avait été annoncée en mai 2022 par Afreximbank et l’Organisation des producteurs de pétrole africains (APPO). En juillet 2024, le Nigeria a été choisi pour accueillir le siège de la nouvelle institution qui disposera initialement d’un capital de 5 milliards de dollars.

Le secrétaire général de l’APPO, Omar Farouk Ibrahim, avait annoncé en octobre dernier que les pays africains producteurs d’hydrocarbures ont réuni 45% de ce capital initial.

Aucun détail n’a filtré sur les contributions des Etats et des institutions financières au capital de la banque, qui devrait contribuer à réduire la pénurie de financements des énergies fossiles en Afrique, dans un contexte de désengagement accru des bailleurs de fonds internationaux de ce secteur.

Durant la COP26 à Glasgow, une vingtaine de pays développés s’étaient engagés à mettre, dès fin 2022, un terme au financement à l’étranger de projets d’énergies fossiles sans techniques de capture de carbone.

Lors du sommet One Planet organisé en décembre 2017, le Groupe de la Banque mondiale avait annoncé la fin des financements des activités en amont du secteur pétrolier et gazier après 2019. Il a néanmoins précisé que le financement de projets gaziers serait exceptionnellement envisagé dans les pays les moins avancés s’il favorise indéniablement l’accès à l’énergie pour les pauvres, et si le projet est conforme aux engagements du pays au titre de l’Accord de Paris sur le climat.

De son côté, la Banque européenne d’investissement (BEI) s’est engagée à mettre fin au financement de projets liés aux énergies fossiles à partir de fin 2021. Soumises à une pression croissante de la part des ONG environnementales, les compagnies internationales spécialisées dans l’exploitation des hydrocarbures se désengagent, quant à elles, de plus en plus des actifs africains pour diverses raisons, dont les risques environnementaux, politiques et sécuritaires.

Dans le même temps, peu de compagnies pétrolières nationales africaines disposent des moyens pour combler le déficit croissant de financements alors que près de 600 millions d’Africains, n’ont pas encore accès à l’électricité.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Burkina Faso, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here