Africa-Press – Burkina Faso. Le Burkina Faso a produit environ 67 tonnes d’or en 2021. La production d’or a depuis enregistré une baisse continue, dans un contexte sécuritaire difficile. Malgré les nouveaux projets, les perspectives de croissance du secteur restent incertaines.
Le Burkina Faso a enregistré en 2024 une troisième baisse consécutive de la production industrielle d’or. Alors que les chiffres consolidés de l’année dernière ne sont pas encore disponibles, les données officielles montrent que la production à fin novembre 2024 s’est établie à 47,7 tonnes d’or, contre 50,9 tonnes pour la même période en 2023. Et les perspectives d’amélioration de la situation en 2025 restent incertaines, malgré les nouveaux projets en cours.
Les facteurs à l’origine de la baisse
La baisse continue de la production d’or au Burkina Faso s’explique par une combinaison d’évènements liés de près ou de loin à la situation sécuritaire. À fin 2022 déjà, le ministre des Mines d’alors, Simon-Pierre Boussim en faisait l’aveu devant les députés de la Transition. Il a attribué la baisse d’environ 14 % de la production enregistrée cette année-là à « l’insécurité générale aggravée par le terrorisme ».
Le rapport publié en décembre 2024 par l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) abonde dans ce sens, et note « l’arrêt des activités de production, suite aux attaques des groupes armés terroristes » sur cinq mines d’or en 2022. À cela il faut ajouter la vente des mines d’or Boungou et Wahgnion par Endeavour Mining en 2023.
La compagnie n’a pas attribué directement cette transaction à la situation sécuritaire. Elle indique néanmoins dans son rapport 2023 que la cession d’actifs « plus coûteux, plus risqués et à durée de vie plus courte, en particulier au Burkina Faso », fait partie de sa stratégie d’atténuation des risques. Or, les deux mines vendues par Endeavour en 2023 peinent désormais à contribuer à la production nationale du Burkina Faso, en raison notamment d’un litige ayant opposé Endeavour à l’acheteur Lilium Mining.
Le gouvernement a trouvé un accord avec les deux parties en 2024 pour intégrer les mines au portefeuille de l’État, mais n’a donné aucune précision sur les plans d’exploitation à moyen terme. Rappelons que les mines d’or Boungou et Wahgnion ont livré environ 7 tonnes d’or en 2022 (240 000 onces).
Un avenir incertain, mais…
Malgré le départ de certaines compagnies du Burkina Faso, le pays reste attractif pour d’autres investisseurs, qui ont débloqué ces dernières années des financements pour de nouvelles mines ou pour agrandir leurs installations.
C’est le cas du canadien Orezone Gold, qui a mis en service fin 2022 sa mine d’or Bomboré et met en œuvre depuis un plan d’agrandissement de cette dernière. Fin 2025, la capacité de production annuelle de Bomboré devrait dépasser 170 000 onces, contre une production d’or de 118 746 onces en 2024. La deuxième phase du plan d’agrandissement encore à l’étude devrait ensuite porter la production annuelle dans la fourchette de 225 000 à 250 000 onces.
On peut aussi mentionner l’australien West African Resources et sa mine d’or Kiaka, dont l’entrée en production est attendue au troisième trimestre 2025. Elle devrait ajouter annuellement 234 000 onces à la production d’or du Burkina Faso sur au moins 20 ans.
our le moment il n’est toutefois pas possible d’estimer dans quelle mesure ces nouveaux projets pourraient enrayer la tendance baissière de la production industrielle d’or au Burkina Faso.
Rappelons que cette situation a un impact sur l’économie nationale. Alors que le secteur extractif représente 73,3 % des exportations du Burkina Faso en 2022, l’or contribue à 96 % des exportations du secteur extractif. Le gouvernement obtient également 20,9 % de ses recettes grâce au secteur, qui contribue enfin à 14,5 % du PIB.
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