Nelly Fualdes
Africa-Press – Burkina Faso. Il n’est « aucunement question de quitter le Burkina Faso, où nous conservons nos activités de distribution automobile, CFAO Motors, et pharmaceutique, avec Laborex », prévient d’emblée l’entreprise, qui a entamé la semaine dernière les démarches de dissolution de sa filiale CFAO Technologies, installée sur l’avenue Boumédiène à Ouagadougou.
Comme l’ont appris nos confères d’Africa Business+, cette liquidation devrait être suivie de celles de quatre autres filiales de la division « Technology & Energy » du groupe diversifié : au Mali, au Niger, au Gabon et en RDC. La branche conservera trois filiales au Sénégal, au Cameroun et en Côte d’Ivoire.
Stratégie plus modeste
Le groupe, racheté en 2012 par le géant japonais Toyota Tsusho Corporation (TTC), poursuit la mue entamée il y a quatre ans par sa division retail. Passé d’une feuille de route prévoyant 80 magasins dans huit pays africains à une stratégie plus modeste, il s’est concentré sur les marchés les plus prometteurs à savoir, là encore, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Cameroun.
LA TAILLE DU MARCHÉ NE JUSTIFIAIT PAS LES CHARGES
« Le secteur technologique, qui comprend notamment des services de monétique ou de cybersécurité, demande une très forte expertise. Or la taille de certains de nos marchés ne justifiait pas les charges qui y afféraient, nous n’avons donc pas souhaité nous y maintenir », a expliqué à Jeune Afrique Cécile Desrez, directrice ressources humaines, communication et RSE de CFAO.
Selon cette dernière, CFAO Technology & Energy va également revoir son positionnement pour devenir CFAO Infrastructure, recentrée sur les services aux gouvernements, dans les secteurs de l’énergie et des télécoms notamment afin de permettre aux activités de services aux entreprises de se concentrer sur le facility management.
Une « certaine inquiétude »
Avec 30 collaborateurs, la filiale burkinabè était la principale pourvoyeuse d’emplois des cinq entités en cours de dissolution, qui comptaient en moyenne une quinzaine de salariés chacune. Environ 40 % d’entre eux devraient se voir proposer un reclassement au sein du groupe, précise la DRH, qui tient à rappeler que le groupe continue à employer « plus de 200 personnes au Burkina Faso, où il est présent depuis trois décennies ».
« Les activités de CFAO Motors et de Laborex ne sont menacées ni au Mali, ni au Burkina Faso », répète Cécile Desrez qui concède cependant une « certaine inquiétude que partagent tous les autres acteurs économiques », devant la situation politique de ces derniers mois.
La montée en puissance du sentiment contre la politique française en Afrique met à mal certaines entreprises de l’ancienne puissance coloniale, confrontées à l’arrivée en force de nouveaux acteurs venus notamment de Chine ou d’Inde. Une recomposition du paysage économique qui explique notamment le désengagement de BNP Paribas dans la région, avec la cession de ses filiales burkinabè, malienne et guinéenne en 2019.
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