Pourquoi le burkinabè Fidelis Finance songe à devenir une banque

Pourquoi le burkinabè Fidelis Finance songe à devenir une banque
Pourquoi le burkinabè Fidelis Finance songe à devenir une banque

Nadoun Coulibaly – à Ouagadougou

Africa-Press – Burkina Faso. Siège flambant neuf à Ouagadougou, nouvel actionnariat, doublement du capital… Le leader burkinabè du leasing et de l’affacturage peaufine en toute discrétion les ingrédients de sa mue en banque traditionnelle.

Tout est prêt pour la transformation de Fidelis Finance en une future banque. Les organes statutaires de la société ont autorisé en septembre dernier la soumission aux autorités réglementaires et monétaires d’une demande de licence bancaire.

Selon nos sources, les dirigeants de Fidelis escomptent, par ce projet, mieux mobiliser l’épargne et, à travers une offre de produits financiers enrichie, assurer le financement des besoins des PME et des économies des pays d’implantation. « Notre objectif est de rester concentrés sur le financement des PME, explique un porte-parole de Fidelis. Grâce à l’expérience et à l’expertise acquises et, forts des nouvelles capacités, nous pourrons davantage financer les besoins des entreprises, des États et, partant, le développement de nos pays de présence ». Cette mue vers la banque traditionnelle entre dans le cadre de la stratégie de développement de l’enseigne dénommée Cap 25.

Ce plan vise à consolider ses activités au Burkina Faso, son principal marché aussi bien en termes d’encours de crédit qu’en taille de bilan, et surtout à accélérer la pénétration du marché ivoirien en concourant pour des appels à projets rentables. Objectif : conquérir des parts de marché à Abidjan, dont le potentiel de crédit-bail est estimé à plus de 400 milliards de FCFA (610 millions d’euros environ), avant, peut-être, d’envisager son développement dans d’autres pays de la sous-région.

Augmentation du capital

En attendant, l’établissement dirigé par l’homme d’affaires Abdoulaye Kouafilann Sory a porté son capital de 6 à 14 milliards de FCFA. Cette opération, qui permet à AfriCapital Partners – fondé par Abdoulaye Kouafilann Sory – de demeurer l’actionnaire de référence, voit l’arrivée d’institutionnels comme certaines caisses de retraite de la région et, surtout, d’un fonds d’investissement et d’investisseurs privés locaux et régionaux. Jusqu’ici, le tour de table de Fidelis Finance était constitué d’AfriCapital Partners (29,14 %), de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD, 15 %), du Fonds de solidarité africaine (FSA, 15 %), du Fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES, 15 %), du groupe Sunu Assurances (10 %) et de la Banque d’investissement et de développement de la Cedeao (BIDC).

En septembre dernier, Fidelis Finance avait sollicité le marché financier régional via un emprunt obligataire par appel public à l’épargne dénommé Fidelis Finance Cap 25, qui a permis de lever 15 milliards de FCFA auprès d’investisseurs (personnes morales et physiques) résidant ou non dans l’espace Uemoa. « Réussir une telle opération pour un nouvel entrant est une prouesse. Cette somme va permettre de financer l’économie à travers le financement des capacités de production des entreprises » se réjouit Ababacar Diaw, patron d’Impaxis, arrangeur de l’opération. Selon nos sources, 1,5 million de titres émis via cette levée seront cotés avant la fin de décembre prochain sur le marché financier régional.

2 350 projets d’investissement

Créé en 1996 sous l’appellation Burkina Bail, devenu en 2013 Fidelis Finance Burkina Faso SA, l’établissement financier à caractère bancaire est présent au Burkina Faso et détient une succursale en Côte d’Ivoire. Spécialisé dans les opérations de financement des équipements liés à l’exploitation des PME et PMI au travers des solutions structurantes comme le crédit-bail, l’affacturage, les escomptes d’effets et les cautions, l’établissement a mobilisé depuis sa création plus de 100 milliards de FCFA au profit de 2 350 projets d’investissement, principalement au Burkina.

Fidelis a également créé une filiale consacrée à la microfinance, AfriCred, qui finance les besoins des très petites entreprises (TPE) ainsi que les autoentrepreneurs au Burkina. Fidelis Finance affichait ainsi l’an dernier un bilan de plus de 70 milliards de FCFA, dont 50 milliards au profit de la clientèle. Au Burkina Faso, l’entreprise est numéro un pour ce qui est des encours de crédits, et numéro deux en ce qui concerne la taille du bilan parmi les établissements financiers à caractère bancaire.

Affichant un produit net bancaire de 3,3 milliards de FCFA en 2022, en hausse de 13,5 % sur un an, Fidelis Finance dispose d’un niveau confortable de fonds propres estimé à 7,7 milliards de FCFA en 2022 avec un ratio de solvabilité de 22 % conforme à la norme (11,5 %) permettant de soutenir la croissance des encours de crédits.

Source: JeuneAfrique

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