Africa-Press – Burkina Faso. Zakaridja Sawadogo a brillamment soutenu sa thèse en doctorat unique intitulée « Connaissance endogène et diversité génétique des espèces du genre corchorus » ce mercredi 23 juillet 2025 à Ouagadougou. Cette recherche novatrice met en lumière l’importance capitale de certaines espèces végétales locales, souvent sous-estimées, pour l’alimentation et le bien-être des populations.
Le Dr. Zakaridja Sawadogo a expliqué que le choix de son sujet est né d’une observation frappante: malgré l’existence de diverses espèces de légumes-feuilles au Burkina Faso, seule l’espèce corchorus, communément appelée « boulevankaa » ou « corètes potagères », est largement consommée et valorisée. Les autres espèces, pourtant présentes, sont malheureusement négligées par la population.
L’objectif de sa recherche était de déterminer la valeur ajoutée de ces espèces moins connues pour les habitants et de proposer des solutions endogènes afin de lutter contre les carences en micronutriments, s’inscrivant ainsi dans la promotion de la consommation de produits locaux.
« Il y a plusieurs espèces qui existent, mais les gens privilégient l’espèce corchorus, très populaire, tandis que les autres sont vraiment ignorées. Nous avons donc cherché à comprendre quelle était la réelle plus-value des autres espèces pour la population locale en général.
Les résultats montrent que d’autres espèces, bien que délaissées, sont très riches en éléments nutritifs. Nous sommes parvenus à prouver que ces espèces contiennent une grande quantité de sels minéraux et peuvent être très bénéfiques pour la population locale », a-t-il précisé.
Les travaux du Dr. Sawadogo ont démontré que la culture de ces variétés est loin d’être complexe, ce qui les rend facilement accessibles. Leur consommation pourrait ainsi contribuer à réduire de nombreux problèmes de santé, particulièrement en milieu urbain où la surconsommation d’aliments transformés entraîne souvent des apports insuffisants en minéraux.
Le président du jury, le Professeur Mahamadou Sawadogo, a d’ailleurs souligné que les conclusions de cette thèse pourront non seulement servir à valoriser ces espèces, mais aussi à favoriser l’atteinte de l’autosuffisance nutritionnelle du pays.
La directrice de thèse, la Professeure Kando Pauline Bationo, également professeure titulaire en génétique et amélioration des plantes, s’est montrée très satisfaite des résultats obtenus. Elle a lancé un appel vibrant aux décideurs, insistant sur la nécessité d’un accompagnement pour poursuivre ces études et encourager la culture des espèces actuellement sauvages.
Elle a expliqué que plus ces espèces sont cultivées, plus elles perdent leurs caractéristiques sauvages, devenant ainsi plus « présentables » et attrayantes pour les ménagères sur les marchés, ce qui stimulerait grandement leur adoption par la population.
Ce travail doctoral illustre parfaitement comment la recherche scientifique peut apporter des solutions concrètes aux défis majeurs de la sécurité alimentaire et de la santé publique au Burkina Faso, en valorisant des ressources endogènes souvent sous-estimées.
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