Africa-Press – Burkina Faso. En cette soirée du mercredi 4 juin 2025, le marché à bétail de Fada N’Gourma résonne encore des négociations de dernière minute. À moins de 48 heures de la célébration de la Tabaski, vendeurs et acheteurs se côtoient dans une ambiance particulière, marquée par les réalités d’un secteur qui s’adapte aux contraintes actuelles.
Sous les derniers rayons du soleil couchant, le Directeur Provincial des ressources animales, présent sur le terrain dans le cadre de sa mission de collecte d’informations, dresse un bilan nuancé de la situation. Ses observations révèlent une hausse générale des prix par rapport à l’année précédente, avec une fourchette qui oscille désormais entre 100 000 et 400 000 francs CFA.
« De façon générale, nous constatons une hausse des prix par rapport à l’année dernière. Les prix vont de 100 000 à 400 000 francs, avec des béliers vendus ce matin à 400 000 et 425 000 francs », explique le responsable provincial.
Il note également que « nous constatons qu’il y a des animaux dont le gabarit est là, mais on sent que les animaux sont maigres ». Cette situation s’explique en partie par les difficultés d’approvisionnement en fourrage que rencontrent les éleveurs.
Près des enclos, Abdou Diallo, président de l’association des Taxi-Moto et acteur du marché à bétail, confirme cette tendance haussière. « Cette année, le prix des moutons sont un peu élevé par rapport à l’année passée.
Tu ne peux même pas avoir un mouton de moins de 100 000 francs. Il faut aller de 150 000 F CFA à 250 000 francs CFA en allant », précise-t-il avec le pragmatisme de celui qui connaît bien les rouages du marché, ajoutant que « on a vendu un à 300 000 Francs et un autre mouton à 350 000 francs ».
Cette évolution tarifaire résulte d’une adaptation des circuits d’approvisionnement, les éleveurs locaux jouant désormais un rôle prépondérant dans l’offre disponible. « C’est ceux qui avaient élevé seulement à Fada, qui peuvent faire ressortir leurs moutons », explique Abdou Diallo, soulignant la résilience des producteurs locaux qui ont su s’organiser pour maintenir l’approvisionnement du marché.
Du côté des acheteurs, l’adaptation est également de mise. Patrice Koudougou, vient tout juste de finaliser son achat. Avec le sourire malgré la facture plus salée qu’attendue. « Nous avons payé ce mouton à 137 500 francs. Cette année, c’est un peu cher par rapport à l’année passée. Ce genre de moutons l’année passée ça ne dépassait pas 70 000 francs à 100 000 francs » témoigne-t-il démontrant la capacité des familles à s’adapter aux nouvelles conditions du marché pour ne pas renoncer à cette fête.
Malgré ces ajustements tarifaires, la mobilisation autour de la Tabaski reste forte. Le marché de Fada N’Gourma continue de jouer son rôle central dans l’approvisionnement de la région, et même au-delà, témoignant de la détermination des communautés à préserver leurs traditions religieuses.
Alors que la nuit tombe sur Fada N’Gourma, la célébration de la Tabaski ce vendredi 6 juin 2025 s’annonce sous le signe de l’adaptation et de la résilience, les acteurs du secteur ayant su développer des stratégies pour répondre aux attentes des populations malgré les contraintes actuelles.
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