Burkina: «(…) des menaces sérieuses sur les libertés individuelles et collectives»

Burkina: «(…) des menaces sérieuses sur les libertés individuelles et collectives»
Burkina: «(…) des menaces sérieuses sur les libertés individuelles et collectives»

Africa-Press – Burkina Faso. Ceci est la déclaration du Parti Le Faso Autrement à l’occasion du 9e anniversaire de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 qui a emporté le pouvoir de Blaise Compaoré.

«Notre pays, le Burkina Faso, commémore ces 30 et 31 octobre 2023, le 9e anniversaire de l’insurrection populaire qui a mis fin au pouvoir du Président Blaise Compaoré.

Notre parti, Le Faso Autrement, a contribué, comme d’autres formations politiques et organisations de la société civile, à faire échec aux velléités de modification de l’article 37 de la Constitution par le régime Compaoré et le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP).

Et le Président Blaise Compaoré a rendu sa démission pour laisser la place à une Transition, dirigée par le Président Michel Kafando et le Premier Ministre Yacouba Isac Zida.

Cette Transition, jouant de ruse et de malice, a favorisé l’avènement au pouvoir des anciens compagnons de Blaise Compaoré qui ont perpétué des pratiques rétrogrades de mal gouvernance. A l’analyse, l’insurrection a été inachevée et surtout confisquée.

Nonobstant cela, nous sommes restés convaincus qu’un vrai vent de changement soufflerait sur le Burkina Faso. Sans frémir, nous avons joué notre partition, à travers des conseils, des suggestions et des critiques, diversement perçus, pour corriger la trajectoire et remettre le pays sur les rails du développement, avec la contribution de toutes ses filles et fils. C’est ainsi que le Faso Autrement n’a pas hésité à appeler à la réconciliation nationale.

Nous nous sommes employés, avec forte conviction, à interpeller le régime du MPP à s’inscrire résolument dans la voie de la réconciliation nationale. Face à ses hésitations et à son inertie, le Faso Autrement est maintes fois monté au créneau pour demander aux Burkinabè de se départir de l’esprit d’exclusion et d’insurrection permanente et de s’engager dans le processus de la réconciliation nationale.

L’espoir de réconciliation suscité par le Président de la Transition d’alors, le Lieutenant-colonel, Paul Henry Sandaogo Damiba, qui a évincé le Président Roch Marc Christian Kaboré pour son incapacité manifeste à faire face efficacement à la dégradation de la situation sécuritaire, a été écourté par un groupe de capitaines qui sont en train de lézarder et de chiffonner le tissu social, avec l’amplification des théories divisionnistes. Toutes les voix discordantes, les organisations démocratiques de masse et les partis politiques sont écrasés sur l’autel des intérêts partisans qui entament les intérêts supérieurs de la Nation.

On note tout naturellement que la commémoration du 9e anniversaire de l’insurrection populaire intervient dans un contexte d’extinction de l’Etat de droit dans notre pays, avec des menaces sérieuses sur les libertés individuelles et collectives, se traduisant, entre autres, par la suspension des activités des partis politiques, le musèlement de la presse, des enlèvements et des disparitions forcées de citoyens burkinabè, des arrestations extrajudiciaires et des entraves à une bonne administration de la justice etc.

C’est insoutenable, surtout que les nôtres, patriotes sincères, ne sont pas tombés sur le champ d’honneur pour que nous en venions à vivre, neuf (9) ans seulement après, sous la férule et le diktat de jeunes officiers qui, sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme, aplatissent tous les acquis démocratiques, arrachés de haute lutte, au prix du sang et de la sueur de dignes fils.

Ces 30 et 31 octobre 2023 doivent sonner le réveil et l’union du peuple burkinabè, épris de paix, de liberté et de justice et marquer le début de la lutte pour l’avènement d’une société républicaine, démocratique, prospère, unie, de paix, solidaire, et réconciliée avec elle-même.

Le Faso Autrement croit en la capacité de l’héroïque peuple burkinabè à trouver les ressorts nécessaires, dans le pardon et la tolérance, pour envisager l’avenir, ensemble réconciliés et unis. Ainsi, nous pourrons léguer à nos enfants et à nos héritiers un pays prospère, dans ces limites actuelles.

Puisse notre pays renouer avec la paix durable et la sécurité et redevenir le havre de paix que nous avons connu il n’y a pas encore si longtemps!

Vive le Burkina Faso, démocratique et prospère!

«Rien n’arrête une idée arrivée à son heure»

Dr Ablassé OUEDRAOGO

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