Africa-Press – Burkina Faso. Le ministre en charge de la santé, Dr Robert Kargougou, a annoncé ce lundi 26 mai 2025 l’entrée en vigueur de nouvelles mesures qui visent à rendre les médicaments et produits de santé plus accessibles à la population.
Dès ce jour, les prix de vente publics (PVP) des médicaments essentiels génériques, des consommables médicaux et de certains vaccins sont revus à la baisse sur l’ensemble du territoire.
À entendre le ministre, cette décision s’inscrit dans la volonté du chef d’État burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, d’alléger les dépenses de santé des Burkinabè. Elle intervient également dans un contexte où la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques (CAMEG), devenue société d’État depuis mars 2024, a intensifié ses efforts pour améliorer la disponibilité des produits pharmaceutiques. Ce qui a favorisé le passage du taux de disponibilité des produits traceurs de 45 % à 75 % en avril 2025, avec une cible de 90 % d’ici juin.
Le Dr Kargougou a expliqué que le processus ayant conduit à la baisse des prix s’est déroulé en plusieurs étapes.
« Il convient de noter que les prix de vente des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux essentiels fournis par la CAMEG sont des prix réglementés. Le processus d’élaboration des textes a débuté par une analyse des prix de cession 2025 de la CAMEG par un groupe technique de travail restreint, composé de l’Agence nationale de régulation pharmaceutique (ANRP), de la Direction générale de l’accès aux produits de santé (DGAP) et de la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux (CAMEG). Ensuite, les travaux de ce groupe ont été présentés au comité technique de fixation des prix, qui a procédé à l’analyse des prix de cession CAMEG et a proposé des prix de vente public de l’année 2025 pour chaque MEG et consommable médical essentiel afin de réduire les prix selon les orientations du gouvernement. Enfin, les propositions du comité ont été soumises à la commission nationale de fixation des prix composée du ministère du Commerce, du ministère de la Santé, de la CAMEG, du Réseau d’accès aux médicaments essentiels (RAME), de la Ligue des consommateurs, du syndicat des pharmaciens, de l’ordre national des pharmaciens et de la Caisse nationale de l’assurance maladie universelle (CNAMU) pour avis et validation avant d’être envoyées sous forme de projets d’arrêtés conjoints aux ministères concernés pour adoption et signature. Ces arrêtés sont intitulés, respectivement, « arrêté portant fixation des prix de vente des médicaments essentiels génériques sous dénomination commune internationale (DCI) au Burkina Faso » et « arrêté portant fixation des prix de vente des consommables médicaux essentiels », comportant chacun 12 articles, a-t-il expliqué.
Parmi les mesures annoncées, une réduction des marges commerciales a été instaurée. Les dépôts répartiteurs de districts voient leurs marges passer de 7,5 % à 6 %, tandis que celles appliquées dans les formations sanitaires publiques chutent de 30 % à 25 %.
Côté prix, les baisses sont palpables. Jusqu’à 46 % de réduction sur les comprimés ; 55 % sur les formes injectables ; entre 1 % et 20 % sur les sirops et jusqu’à 25 % pour d’autres formes pharmaceutiques.
Des exemples concrets montrent l’impact de ces ajustements. Le Captopril 25 mg passe de 140 FCFA à 75 FCFA, ce qui favorise une économie de 1 200 FCFA sur trois mois de traitement. L’insuline injectable baisse de 2 750 FCFA à 2 500 FCFA, soit 22 500 FCFA d’économie sur la même période. Le sirop de carbocystéine diminue de 700 FCFA à 625 FCFA et les gants d’examen passent de 75 FCFA à 40 FCFA.
Les vaccins et sérums ne sont pas en reste. Le sérum antivenimeux chute drastiquement de 21 833 FCFA à 2 000 FCFA, soit une réduction de 90,84 %. Le vaccin antiamaril connaît une baisse de 15 %. Le vaccin antiméningococcique ACYW-135, de 16,62 %, et le vaccin antirabique, de 72,14 %.
Afin d’accompagner les efforts du gouvernement, le ministre en charge de la santé a rassuré quant au suivi du respect de ces différents prix.
« Je puis vous rassurer que de très hautes instructions nous ont été données au plus haut sommet de l’État par le chef de l’État et par le Premier ministre pour que nous nous assurions que cette réduction des prix est observée. Le ministre en charge de la santé et le ministre en charge du commerce sont chargés de travailler ensemble pour faire en sorte que ces prix soient observés et nos équipes techniques vont se déployer sur le terrain pour s’assurer du respect de ces nouveaux prix », a laissé entendre le ministre en charge de la santé, Dr Robert Kargougou.
Avant de clore ses propos, le Dr Kargougou n’a pas manqué de rassurer la population sur la qualité des médicaments génériques qui sont accessibles à moindre coût.
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