Faso Mébo: Initiative pour rebâtir le Burkina uni

Faso Mébo: Initiative pour rebâtir le Burkina uni
Faso Mébo: Initiative pour rebâtir le Burkina uni

Africa-Press – Burkina Faso. Sous un soleil de plomb, des centaines de bras se lèvent chaque jour à Ouagadougou pour transformer poussière et gravats en routes pavées. Faso Mêbo, l’initiative présidentielle devenue cri de ralliement national, n’est pas seulement un chantier: C’est une ode au patriotisme, où chaque coup de pelle écrit une page d’espoir pour le Burkina Faso.

À Ouagadougou, l’impossible devient réalité. Des citoyens ordinaires, unis par la vision d’un pays debout, pavent leurs propres routes et bâtissent l’avenir. Faso Mêbo n’est pas qu’un projet, c’est le symbole d’un continent qui croit en sa force et refuse d’attendre des sauveurs. Ici, chaque Burkinabè devient l’architecte d’un destin collectif.

Chaque jour, le lycée Philippe Zinda Kaboré se transforme en fourmilière humaine. Des centaines de volontaires, vieux, jeunes et moins jeunes, se pressent au quartier général de « Faso Mêbo », animés par la même volonté: construire leur ville et leur pays.

Partout, le travail ne connaît pas de pause: certains dosent et malaxent le béton, d’autres vibrent et moulent la pâte à pavés, tandis que d’autres encore s’occupent des finitions. Chaque action est un maillon dans la grande chaîne de l’édification de Ouagadougou.

Parmi eux, Karim Ouédraogo, la trentaine, a troqué l’ennui du chômage technique contre la fierté d’un chantier citoyen. Pelle à la main, il mêle sable, gravier et ciment, sous les consignes des chefs, ponctuées de rires et d’encouragements des autres volontaires.

Ici, chaque pavé fabriqué n’est pas qu’une pierre: C’est un morceau de ville, un fragment de fierté et un témoignage vivant de l’engagement burkinabè.

Sous le soleil brûlant, les coups de pelle martèlent le sol et les gouttes de sueur glissent sur le visage de Karim. Pourtant, son énergie reste intacte. « Faso Mêbo est une initiative exceptionnelle », affirme-t-il, le regard vif. « Ce qui m’a motivé, c’est le Président lui-même. C’est un jeune qui se bat pour son pays. Sa vision t’oblige à donner quelque chose pour le Faso.

Aujourd’hui, tu ne peux pas hésiter. Le Président et son gouvernement travaillent sans relâche, alors nous, en tant que Burkinabè, devons leur prêter main forte pour réussir cette mission », explique-t-il, la voix emplie de fierté et de détermination.

C’est un vendredi 11 juillet 2025, poussés par la curiosité, que nous décidons de voir par nous-mêmes ce qui se passe entre les murs du lycée Zinda. Il est environ 10 heures lorsque nous coupons le moteur de notre véhicule à l’entrée. Devant les forces de défense et de sécurité, nous déclinons notre identité et l’objet de notre visite, prêts à pénétrer dans ce lieu où se construit, littéralement, l’avenir du Burkina Faso.

Une fois le feu vert obtenu, le lycée Zinda s’ouvre devant nous, révélant l’ampleur de son activité. La première impression est saisissante: une véritable marée humaine s’active sous le soleil.

Se frayer un passage pour garer notre engin devient un défi face à cette foule déterminée. Une fois sur place, nous parcourons le site, témoins d’une leçon de cohésion sociale que le Burkina Faso offre au monde.

Partout, les groupes se forment naturellement: certains trient les pavés déjà prêts pour embellir la ville, tandis que d’autres, majoritairement des femmes, s’emploient à nettoyer les moules qui serviront au moulage des prochaines pierres.

Plus loin, le vacarme des machines résonne, signe que la pâte à pavé est prête. Le travail ne s’interrompt jamais ; chacun donne le meilleur de lui-même, animé par la même philosophie, la même fierté et le même cri qui revient sans cesse: « Le Faso d’abord ».

Au milieu de l’effervescence, Issouf Guira, technicien en génie civil, s’active avec ses anciens camarades de classe. Brouette à ses côtés, pelle à la main, il assure le va-et-vient incessant du gravier nécessaire à la fabrication des pavés. Le rythme est soutenu, presque hypnotique, et témoigne d’une énergie collective impressionnante.

« Nous sommes ici pour la construction du Faso d’abord », explique-t-il, le souffle rythmé par l’effort. « La construction du Faso, c’est nous-mêmes avant tout. Certes, c’est une initiative présidentielle, mais elle ne réussira que si nous nous unissons pour bâtir notre patrie.

Quand tu es ici et que tu observes la motivation de chacun, tu ne peux qu’y mettre tout ton cœur. C’est une fierté, un acte de patriotisme. J’invite toute la population à s’approprier Faso Mêbo, car c’est le Faso qui en sort gagnant ».

À quelques pas, Béatrice Kaboré, la trentaine révolue, avec un groupe de femmes, nettoie les moules à pavés. Elle explique être venue apporter son soutien à l’initiative. « Quand je suis arrivée, j’ai constaté que le travail est fait convenablement.

Si l’initiative n’existait pas, il fallait vraiment la créer. Nous sommes plus que fiers du Président et nous prions pour qu’il puisse poursuivre son œuvre. Quand tu viens ici, c’est vraiment impressionnant et nous construisons véritablement le pays ensemble », confie-t-elle, entre deux nettoyages de moule.

À Faso Mêbo, le patriotisme ne connaît pas d’âge. Les aînés ne restent pas en marge: ils veulent, eux aussi, participer à la construction de la nation. Alassane Nayaogué, teinturier de plus de soixante ans, manie la pelle aux côtés de jeunes qui pourraient être ses petits-fils. Le visage ruisselant de sueur, il confie avec admiration: « Le Capitaine Ibrahim Traoré est un véritable génie d’avoir lancé un projet aussi constructif.

Nous sommes profondément fiers de notre Président. Il a réussi à fédérer toutes les énergies, à rassembler fils et filles du pays pour travailler ensemble au développement du Burkina Faso.

Beaucoup apportent des dons matériels, mais moi, n’ayant pas assez de moyens financiers, j’offre ma force physique. C’est ma manière de contribuer à la construction de mon pays ». Chaque coup de pelle qu’il donne résonne comme un symbole: ici, chaque citoyen, jeune ou âgé, bâtit le Faso avec son cœur et ses bras.

Abdoul Razack Ilboudo est le chef d’équipe de la confection de pavés. Il explique que le travail se déroule très bien, avec beaucoup d’engouement. Il précise qu’il a intégré l’équipe permanente de « Faso Mêbo » grâce à un recrutement de jeunes volontaires lancé par le gouvernement. Son rôle est de veiller à la discipline dans les quantités d’agrégats utilisées pour la production de pavés.

« De façon générale, on fait la production et la pose des pavés. Ça se passe très bien. Tout le monde est le bienvenu à Faso Mêbo, car comme son nom l’indique, tout Burkinabè doit mettre sa main pour construire notre cher Faso. Je lance un appel à tous les patriotes du pays. Chaque personne doit apporter sa touche pour la construction de notre chère patrie », exhorte-t-il.

Certes, cette initiative a besoin de main-d’œuvre pour atteindre ses objectifs, mais la nécessité des matières premières n’est pas non plus négligeable. Pour les Burkinabè d’ici et de la diaspora, cela ne constitue qu’un problème mineur.

En effet, depuis le lancement de cette initiative présidentielle, les dons matériels ne cessent d’arriver: des milliers de tonnes de ciment, des brouettes, des gants, des moules à pavés… tout ce qui entre dans les prérogatives de « Faso Mêbo » fait l’objet de dons.

Que ce soient des citoyens lambda, des artistes, des influenceurs, des entreprises étatiques et privées, des associations, des ONG, des médias,… chacun démontre sa détermination pour la patrie.

Durant notre présence, nous assistons à la remise d’agrégats par l’association Club Sportif de Solidarité Naaba. Selon son président, Maxime Zongo, ils ne pouvaient rester silencieux et inactifs suite à l’appel du Capitaine Ibrahim Traoré pour la construction du pays. De ce fait, « Faso Mêbo » reçoit sur-le-champ une dotation de dix tonnes de ciment.

« Nous sommes des Burkinabè, nous sommes patriotes, donc les membres de l’association ont cotisé pour pouvoir répondre à cet appel. Quand tu es dehors, tu entends Faso Mêbo, si tu n’arrives pas sur le site même, tu ne peux pas bien comprendre.

Quand je suis arrivé, j’étais très ému et j’ai pensé à beaucoup de choses. Si tu arrives ici, sincèrement, tu vas participer. Ce n’est pas pour bâtir le pays pour quelqu’un d’autre. Je n’appelle pas ça un don, j’appelle ça une contribution parce qu’on fait ça pour nous-mêmes », déclare-t-il.

Dans la même dynamique, un groupe de jeunes apparaît, chargé de 40 tonnes de ciment et 80 tonnes de granites. Il s’agit du groupe Dounia Agro, composé de jeunes commerçants exerçant au marché de Sankar Yaar. « Nous sommes là pour répondre à l’appel du Président pour Faso Mêbo. Nous aussi, on est venus faire notre petit geste pour encourager les autres à emboîter le pas.

C’est à nous de construire le pays ; donc chacun doit essayer de faire de son mieux. Même si c’est un sac de ciment, une tonne de ciment, ce n’est ni petit ni beaucoup. C’est pour le pays et chacun doit faire sa part. Si on a la même vision, je pense qu’on peut aller très loin », explique Issa Kindo, PDG du groupe.

À « Faso Mêbo », le travail est continu. En plus des volontaires qui travaillent d’arrache-pied, des travailleurs permanents sont également sur place pour guider et coordonner les opérations. Pour comprendre le processus, nous tendons notre micro à l’adjudant Jérôme Ouédraogo, un des responsables.

Il explique que « Faso Mêbo » est un projet d’envergure nationale qui concerne toutes les villes du Burkina Faso. Il précise que le site du Zinda peut accueillir au maximum 200 volontaires et un minimum de 50 par jour.

Il affirme par ailleurs avoir été touché par les dotations de certaines personnes. « Il y a une vieille de 95 ans qui est venue ici, ça nous a marqués. Comme le vieux qui a quitté Saponé pour venir ici. Il y a un vieux aussi qui a quitté Manga à vélo pour venir faire une dotation. Tous ces gestes sont vraiment marquants », reconnaît-il.

Peu bavard, il émet juste un souhait: la contribution de tout un chacun, qu’elle soit opérationnelle, financière, logistique ou humaine. « Ce que nous demandons, c’est de contribuer pour l’embellissement de nos villes, contribuer pour que nos villes soient belles en donnant du ciment, du sable, du granite, de l’oxyde, des huiles, des brouettes, des moules et des machines pour la fabrication du pavé…

Parce que tout cela nous sert à travailler. C’est nous qui devons construire nos villes. Les financements ne doivent pas venir d’ailleurs. Personne d’autre ne viendra construire le Burkina Faso, c’est nous qui devons le faire », exhorte-t-il.

Fort de ce succès à Ouagadougou, l’élan citoyen de Faso Mêbo ne s’arrête pas là. À Bobo-Dioulasso, deuxième ville du pays, volontaires et habitants reprennent le flambeau pour poursuivre la construction et l’embellissement de leur cité.

L’équipe locale a installé son quartier général au village artisanal situé à Dindougousso, un lieu où la mobilisation citoyenne ne faiblit pas. Lors d’un court séjour à Bobo-Dioulasso, nous décidons de nous rendre sur place pour être témoins de l’engouement de la population.

Malgré la pluie battante du jeudi 14 août 2025, une foule de volontaires s’est rendue sur place dès le matin, témoignant d’un fort esprit patriotique. Bien que la météo ait empêché la fabrication de nouveaux pavés, les participants continuent de s’investir en triant les pavés déjà secs et en préparant les moules.

Des volontaires, comme Ayouba Guira, expliquent leur engagement par un sentiment de fierté nationale. « L’initiative de notre leader nous a donné l’occasion de participer concrètement à la construction de la nation », confie-t-il. Il ajoute que même sous la pluie, leur motivation reste intacte, car « le pays se construit sous le soleil comme sous la pluie ».

Seydou Sourabié, un autre bénévole, partage le même enthousiasme. Il explique sa présence par la vision du Capitaine Ibrahim Traoré, et affirme qu’il préfère agir concrètement pour le développement de son pays plutôt que de rester passif.

Tout compte fait, Faso Mêbo est plus qu’une simple idée, c’est une réalité. En effet, l’embellissement de la ville est perceptible. Par exemple, la voie longeant le ministère des Affaires étrangères jusqu’au secrétariat permanent de la lutte contre le SIDA est embellie par des pavés et des bancs signés « Faso Mêbo ». Le côté sud de la base aérienne a également reçu les premières retombées de l’initiative.

Rappelons que l’initiative Faso Mêbo a été adoptée en Conseil des ministres le 16 octobre 2024. Selon le ministre d’État de l’époque, Jean Emmanuel Ouédraogo, désormais Premier ministre, elle est structurée autour de deux composantes: « La première concerne la construction d’infrastructures routières par des brigades de la route à des coûts moins élevés.

La deuxième fait référence à l’aménagement et à l’embellissement urbain à travers la construction de logements décents, l’assainissement et la création d’espaces publics verts », avait-il expliqué. En parallèle de Faso Mêbo, la Brigade Laabal a également été mise en place le 15 juin 2025 avec pour vocation de faire du Burkina Faso une terre prospère.

Mais au-delà des plans et des chiffres, c’est dans les quartiers généraux, où se croisent jeunes et moins jeunes, que se lit l’âme du projet. Là, règnent la cohésion sociale, le panafricanisme, le patriotisme et l’entraide. Chaque pavé posé, chaque moule nettoyé, chaque sourire échangé est une brique supplémentaire pour un Burkina Faso qui se reconstruit, de fil en aiguille, dans l’espoir d’un avenir plus juste et plus paisible.

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