Africa-Press – Burkina Faso. Le Réseau National de Lutte Anti-corruption (REN-LAC) a organisé, du 7 au 11 juillet 2025, la 20e édition de ses Journées Nationales du Refus de la Corruption (JNRC). Cette année, l’événement a mis en lumière un thème « Corruption et action humanitaire au Burkina Faso ». Un panel de discussion s’est tenu le vendredi 11 juillet 2025, en collaboration avec l’ASCE-LC, le CGD, le LEJEAPAD et le RBJLI, pour explorer les défis et les solutions face à ce fléau.
Le Burkina Faso est confronté depuis plus d’une décennie à une crise sécuritaire et humanitaire sans précédent, engendrant un nombre croissant de Personnes Déplacées Internes (PDI) et accentuant la vulnérabilité des populations. Dans ce contexte, l’action humanitaire est vitale, mais elle est également exposée à des risques élevés de corruption.
Les JNRC 2025 visaient à examiner comment éradiquer la corruption dans ce domaine essentiel, alors que le pays traverse une période sombre. Le panel a permis d’approfondir le thème principal de cette édition, avec des interventions clés de la part d’experts. M. Bako, du Ministère de l’Action Humanitaire et de la Solidarité Nationale, a présenté le « Dispositif de prévention dans l’action humanitaire: Cas du ministère de l’action humanitaire et de la solidarité nationale ».
Il a rappelé ainsi le rôle fondamental de son institution. « Coordonner, mettre en œuvre et évaluer les actions humanitaires, en s’assurant de leur conformité aux principes humanitaires et aux besoins des populations vulnérables. Le ministère œuvre également à la réduction de la vulnérabilité, au renforcement des capacités communautaires et à la protection des droits des personnes affectées par les crises », a-t-il indiqué.
Me Prospère Farama, du REN-LAC, a quant à lui partagé les enseignements tirés du « procès Tiegnan », une affaire dans laquelle il a joué un rôle déterminant. Dans son exposé intitulé « Affaire Tiegnan, quelles leçons pour le renforcement de la lutte contre la corruption dans l’action humanitaire? ».
Pour Me Farama, ce procès met en lumière trois aspects essentiels. « C’est d’abord les formes de la corruption; ensuite l’interrogation sur l’efficacité des mécanismes de prévention et répression mis en place par le pouvoir public, aussi sur l’efficacité de la répression judiciaire dans la lutte contre la corruption; et enfin, ce procès nous a interpellés sur certaines questions, c’est la place des pesanteurs sociologiques et culturelles dans notre lutte contre la corruption ».
Ces discussions soulignent la nécessité d’une approche multidimensionnelle pour combattre la corruption dans le secteur humanitaire, combinant des mesures préventives robustes, une répression efficace et une prise en compte des spécificités socio-culturelles du pays.
En poursuivant ces efforts de sensibilisation et de renforcement des capacités, le Burkina Faso espère garantir que l’aide humanitaire parvienne véritablement à ceux qui en ont le plus besoin, sans être détournée par des actes de corruption.
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