Ouagadougou / Vente de fourrage : Une activité qui « prend l’herbe », selon Charles Nikiema et ses collègues

Ouagadougou / Vente de fourrage : Une activité qui « prend l'herbe », selon Charles Nikiema et ses collègues
Ouagadougou / Vente de fourrage : Une activité qui « prend l'herbe », selon Charles Nikiema et ses collègues

Africa-Press – Burkina Faso. Dans plusieurs artères de la capitale burkinabè se sont formés des marchés de vente de foin pour animaux. Fourrages secs, frais, ou son de céréales, tout ce qui alimente le bétail s’y retrouve. À Karpala, près de la mairie, existe un marché depuis plus de 20 ans uniquement dédié à cette activité.

Sur environ un espace d’un hectare, on retrouve toutes sortes d’aliments pour le bonheur des ruminants et des herbivores. Installés sous des tentes de fortunes le vieux Charles Nikiéma et ses collègues proposent des aliments pour bétail aux éleveurs. C’est une activité qu’ils pratiquent en majorité depuis plusieurs années. “ Les prix sont généralement à 500 francs CFA par lot. Ça fait plus de 30 ans que je suis dans ce domaine.

Nous avons de l’herbe fraîche et de l’herbe sèche mais aussi du son. La différence entre le fourrage sec et le fourrage frais est que le sec fait grossir les animaux parce que ça les emmène à boire beaucoup d’eau ” nous fait savoir Charles Nikièma. Selon lui, leurs clients sont les éleveurs qui viennent s’approvisionner pour leurs animaux. Le sexagénaire affirme que l’activité n’est plus aussi développée qu’auparavant en raison de l’urbanisation.

“ L’élevage en ville est difficile en raison du manque d’espace donc les éleveurs se retrouvent beaucoup plus dans les zones reculées. Avant je cherchais moi-même les herbes en brousse, mais maintenant je n’ai plus de force. Ce sont des gens qui m’en apporte et j’achète pour fixer mon prix et avoir un bénéfice” ajoute-t-il.

Abourahamane Samandoulgou est vendeur de fourrage ici depuis plus de 25 ans. Il indique qu’au début, ils n’étaient pas nombreux à faire cette activité. Ensuite, des femmes sont venues s’installer avec eux pour vendre du son de céréales et de l’herbe fraîche. Il indique aussi que le marché connaît une baisse en intensité car trouver l’herbe verte est devenu compliqué. “ Moi je m’approvisionne à plusieurs endroits. Mon herbe verte vient de Komsilga ou de Saponé. Avant cet endroit était une référence en matière de vente de fourrage mais maintenant un peu partout il y en a en vente” déplore le vieux Samandoulgou assis devant son fourrage. Selon lui, ce sont les petits éleveurs qui sont les plus grands.

Les mains scarifiées certainement par l’utilisation de la faucille à herbe, Mariam contrairement aux hommes vient ici à partir de l’après-midi avec son sac d’herbe fraîche. Elle a débuté la vente d’herbe pour bétail il y a 6 ans environ. “ Ça ne s’achète pas et nous avons du mal à écouler. Elle ne s’éloigne pas pour trouver la matière. C’est dans les jardins autour du barrage de Tanghin qu’elle trouve son herbe. Ça ne lui rapporte pas grand chose mais elle préfère venir vendre ici que de rester à la maison” déclare-t-elle.

Malgré la précarité de l’activité, ces commerçants de fourrages ne désespèrent pas. Ils ont plusieurs fois fait l’objet de déguerpissement sur cet espace. “ Plusieurs fois, la mairie est venue ramasser nos affaires et nous a demandé de partir. Alors que si ce n’est pas en ville, on ne peut pas aller vendre le fourrage dans les villages. L’année dernière ils sont venus mais on ne sait pas quand ils vont revenir encore” raconte le vieux Charles pour clore.

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