Africa-Press – Burkina Faso. En marge de sa participation à la 80e Assemblée générale des Nations Unies, le Premier ministre burkinabè, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a rencontré la communauté burkinabè vivant aux États-Unis le 27 septembre 2025 à New York. Dans une atmosphère fraternelle mais empreinte de gravité, il a livré un message fort sur la gouvernance, la sécurité, le civisme, et la place de la diaspora dans la construction d’un Burkina Faso souverain et digne.
Évoquant le décès tragique du jeune Burkinabè Alino Faso, survenu dans des circonstances encore floues, le chef du Gouvernement a exprimé une « tristesse indescriptible » et rappelé que la justice suit son cours.
« L’autopsie a été réalisée, l’affaire est en instruction. Nous attendons la vérité, car il y a des coupables », a déclaré le Premier ministre.
Un message d’apaisement mais aussi de fermeté, pour rassurer la diaspora quant à la détermination des autorités à défendre la vie et la dignité de chaque Burkinabè, qu’il soit au pays ou à l’étranger.
Jean Emmanuel Ouédraogo a insisté sur le lien indissociable entre civisme, sécurité et développement. Il a dénoncé les comportements d’incivisme urbain, notamment à Ouagadougou, et appelé à une prise de conscience collective:
« Nos rues ne sont pas des sites d’accueil pour les déplacés. Chaque Burkinabè doit contribuer à l’ordre public, à la propreté et à la discipline sociale ».
Sur la question de la mendicité et des déplacés internes, il a réaffirmé la volonté du gouvernement de redonner la dignité par le travail. Des programmes de réinsertion à travers l’agriculture sont en cours pour permettre aux plus vulnérables de « vivre à la sueur de leur front ».
Au cœur de son intervention, le Premier ministre a exhorté les Burkinabè de l’extérieur à s’impliquer davantage dans la construction nationale. Un guichet unique pour la diaspora sera bientôt opérationnel afin de faciliter les démarches administratives et encourager l’investissement sans tracasseries.
« Ceux qui ont travaillé dur pour se bâtir à l’étranger ne doivent pas souffrir encore pour investir au pays », a-t-il martelé.
Pour lui, la nouvelle page du Burkina Faso doit s’écrire à deux mains: celles du peuple de l’intérieur et celles de la diaspora, unies par la même vision de souveraineté.
Sur la gouvernance, le Premier ministre a réaffirmé la poursuite du chantier d’assainissement administratif et moral. Des révocations ont déjà été prononcées dans le cadre de la lutte contre les faux diplômes, et d’autres suivront.
« Ce travail se poursuivra sans sentiment. Des Burkinabè honnêtes et compétents sont prêts à servir la Nation ». Cette rigueur, a-t-il ajouté, s’inscrit dans un projet plus vaste: restaurer l’éthique du travail, le respect de la vérité et la valeur de l’effort, piliers de la révolution populaire progressiste.
Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a défendu la vision du Capitaine Ibrahim Traoré en matière d’autosuffisance et d’indépendance économique. Les brigades d’infrastructures récemment créées illustrent la volonté du pays de rompre avec la dépendance aux marchés étrangers et de miser sur les capacités nationales.
Côté éducation, il a annoncé la révision des curricula scolaires pour valoriser l’histoire et les héros africains, estimant qu’il est temps de “désintoxiquer nos manuels” et de “former des ingénieurs capables de créer nos propres solutions”.
Face à la diaspora rassemblée, le Premier ministre a clôturé son discours sur un appel vibrant: « Restons unis, solidaires et dignes. La révolution burkinabè n’est pas une affaire de gouvernement, c’est un devoir collectif. Le civisme, la discipline et la justice sont les armes de notre souveraineté ».
À travers cette rencontre, le gouvernement burkinabè réaffirme sa ligne: une révolution fondée sur la vérité, la dignité et la participation de tous les Burkinabè, où qu’ils soient, pour un Burkina souverain, juste et prospère.
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