Aziz Dabo, vice-président de la NAFA : « Il faut toujours avoir du respect et de la considération pour ses adversaires »

Aziz Dabo, vice-président de la NAFA : « Il faut toujours avoir du respect et de la considération pour ses adversaires »
Aziz Dabo, vice-président de la NAFA : « Il faut toujours avoir du respect et de la considération pour ses adversaires »

Africa-PressBurkina Faso. « Jeunesse et engagement politique ». C’est autour de ce thème que le vice-président de la Nouvelle alliance du Faso (NAFA), Aziz Dabo, par ailleurs porte-parole du parti, a échangé avec des jeunes d’un établissement supérieur de la capitale, le samedi 20 février 2021.

Cette sortie, qui se voulait également une occasion de partage d’expériences « avec des jeunes frères », s’inscrivait dans le cadre des « journées des logisticiens (Logistique et responsabilité sociétale des entreprises) » dudit établissement supérieur.

Le jeune leader politique, Aziz Dabo, a amorcé son sujet en « soumettant » aux participants, un exercice sur les connaissances du paysage national et des institutions de la République. Il a ensuite dressé une situation générale, en relevant entre autres qu’au Burkina, et selon l’INSD (Institut national de la statistique et de la démographie), 77,9% de la population a moins de 35 ans ; et 45%, moins de quinze ans. Une réalité qui ne se traduit cependant pas dans la vie politique. A titre illustratif, le gouvernement burkinabè (gouvernement Dabiré II, ndlr) ne compte aucun jeune (les standards internationaux indiquant que le jeune est celui dont l’âge est compris entre quinze et 35 ans).

A l’Assemblée nationale, il relève une faible représentativité de la jeunesse avec quatorze députés (sur les 127) dont l’âge est compris entre 30 et 40 ans.
« Déjà, à la publication des candidatures pour les élections législatives de 2020, on a vu que très peu de jeunes occupaient des places de choix au sein des différents partis et formations politiques. Je l’ai perçu comme un échec déjà, au vu de la composition de la population et au regard du fait que les jeunes ont été de tous les combats. En même temps, je me dis que c’est un message qui est lancé à la jeunesse, afin qu’elle comprenne que personne ne lui fera de cadeau et qu’elle sera toujours exploitée, utilisée ; à elle de voir comment se soutenir entre jeunes pour pouvoir émerger », a relevé Aziz Dabo, directeur national adjoint de la NAFA pour la campagne électorale de novembre 2020.

Pourtant, dans certains pays, les actes de candidature coûtent moins cher pour les jeunes (au Burkina, certains partis politiques ont exigé 200 000 F CFA à chacun de ses militants souhaitant faire acte de candidature ; ce qui n’est pas abordable pour nombre de jeunes). « Au Kenya par exemple, la liste nationale est réservée aux jeunes et aux femmes », étaye le candidat aux législatives de 2015, Aziz Dabo.

L’engagement politique…, une nécessité pour la jeunesse !

Aziz Dabo, un des membres-fondateurs de la NAFA, dit noter que même dans les instances décisionnelles des partis politiques, il n’y a pratiquement pas de jeunes.
Selon M. Dabo, les raisons qui peuvent expliquer le non-engagement des jeunes en politique sont, entre autres, les considérations sociologiques (droit d’aînesse), les clichés (la politique est considérée comme un monde sans morale), le manque de culture et de formation des jeunes, le manque de moyens financiers, le poids de la société (poids de la vie quotidienne), les aînés qui ne facilitent pas la tâche à une insertion politique des jeunes, l’image de violences qui ont émaillé la politique, etc.
La jeunesse se doit pourtant de s’intéresser davantage à la vie politique, ce d’autant que, pour lui, l’opportunité de pouvoir changer les choses passe, pour l’instant, par la politique.

« Peut-on faire le bonheur des jeunes sans eux ? Bien qu’ayant les connaissances, les vieilles personnelles sont souvent obligées de se référer aux jeunes pour certains usages de leur téléphone. C’est que chaque époque a ses réalités… et que, sans l’implication des jeunes, certaines décisions peuvent paraître bonnes, mais se révéler inefficaces pour eux dans la réalité », oppose-t-il.

Cette communication, qui a également ouvert une parenthèse de témoignages de jeunes candidats aux dernières législatives, a été couronnée par un volet de conseils. « C’est en prenant part à la vie politique qu’on pourra impacter positivement les changements que nous cherchons pour notre pays, le Burkina Faso », galvanise Aziz Dabo, insistant, dans cet esprit, sur la nécessité de la formation et de la culture personnelle.

« Partout où je suis passé, j’ai essayé d’être actif dans le monde associatif des Burkinabè, au Sénégal comme en France », partage-t-il. En même temps qu’il faut s’engager politiquement, il faut bosser dur, travailler à un meilleur confort socio-professionnel pour être en adéquation avec la société, suggère le panéliste.
Aziz Dabo invite également ses « admirateurs » à cultiver les valeurs sociales dans leur engagement politique. « Il faut toujours avoir du respect et de la considération pour ses adversaires », a-t-il invité.

Le panel, activité-phare de ces journées, a, en plus du jeune leader politique, réuni des panélistes d’horizons divers, tels l’entreprenariat, le transport et la logistique, le leadership jeune.

Parmi les panélistes, l’ancien ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Abdoul Karim Sango. Entre témoignages et analyses du contexte national, M. Sango a prodigué de nombreux conseils aux étudiants.

Toutes ces interventions ont suscité de nombreuses réactions au sein des participants, qui ont voulu savoir l’inconvénient pour un jeune de faire la politique, l’état des lieux de l’engagement des femmes en politique, comment concilier études et militantisme…, les qualités pour être un bon entrepreneur, etc.

« L’activité est d’un grand intérêt pour nous, car ça a été de grands conseils. On a remarqué que les jeunes ne s’impliquent pas en politique et que même dans le gouvernement, on n’a pas de jeunes à proprement dit, si on veut tenir compte de la définition conventionnelle. On a aussi retenu que la politique doit se faire dans la courtoisie, qu’il faut savoir être humble et respecter l’autre. (…).

On a compris que les relations humaines sont très importantes dans la vie. On a beaucoup aimé aussi les propos du ministre Sango, qui nous a parlé de jeunesse et avenir. Il nous a donné des conseils sur comment réussir nos études, comment se concentrer sur l’essentiel… », félicite le président du bureau des filières transport et logistique, David Siéba.

 

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