Africa-Press – Burkina Faso. Le Burkina Faso n’est plus sur la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI). Cette décision, entérinée à l’issue de la plénière de l’institution internationale le 24 octobre 2025, marque une étape majeure dans le renforcement du dispositif national de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT).
Inscrit sur la liste grise en 2021 pour des « défaillances stratégiques » dans la prévention et la répression du blanchiment d’argent, le Burkina Faso figurait parmi les pays jugés à haut risque par le GAFI. Cette situation avait fragilisé la confiance des investisseurs, dégradé la notation souveraine du pays et complexifié l’accès aux financements internationaux.
Trois ans plus tard, le pays enregistre un revirement salué. Le GAFI a reconnu les progrès significatifs réalisés par les autorités burkinabè pour corriger les insuffisances relevées et aligner le dispositif national sur les standards internationaux.
La sortie du Burkina Faso de la liste grise, selon le ministre de l’Économie et des Finances, Dr Aboubakar NACANABO, est le résultat d’un engagement politique affirmé au plus haut niveau de l’État. Sous la coordination de la Cellule nationale de traitement de l’information financière (CELIF), un plan d’action global a été mis en œuvre, touchant les volets législatif, technique et institutionnel.
Parmi les avancées majeures, cite le ministre, figure l’adoption par l’Assemblée législative de transition d’une loi portant sur la lutte contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive. Le pays s’est également doté d’un registre électronique des bénéficiaires effectifs, un outil essentiel pour la transparence financière.
En août dernier, une mission du GAFI a séjourné à Ouagadougou pour vérifier sur le terrain la conformité des réformes et la réalité des engagements pris. À l’issue de cette mission, le groupe s’est déclaré « très satisfait » des progrès accomplis.
Cette réussite résulte d’un travail collectif impliquant plusieurs départements: Économie et Finances, Justice, Sécurité, Commerce et Urbanisme. Chacun a contribué à bâtir un cadre de gouvernance solide et cohérent.
A écouter Dr Aboubakar NACANABO, la sortie de la liste grise est perçue comme une victoire institutionnelle et diplomatique. Elle devrait rassurer les investisseurs, renforcer la crédibilité du pays sur les marchés internationaux et améliorer ses relations économiques.
Cependant, la CELIF rappelle que la vigilance reste de mise. Un nouveau plan d’action est en préparation pour consolider les acquis, renforcer les capacités des acteurs et garantir la pérennité du dispositif LBC/FT. Car, comme le résume le patron du département des Finances, « cette sortie n’est pas une fin en soi, mais le début d’une rigueur continue ».
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