CEDEAO : Quand les peuples décident d’imposer la voie à suivre !

CEDEAO : Quand les peuples décident d'imposer la voie à suivre !
CEDEAO : Quand les peuples décident d'imposer la voie à suivre !

Africa-Press – Burkina Faso. Le temps n’est plus où les peuples suivaient sans ‘’discernement’’, les décisions des institutions supra-nationales, auxquelles leur Etat a adhéré et censées exister pour leur bien-être. L’actualité de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans les situations malienne et guinéenne montre bien l’éveil des citoyens de cet espace communautaire.

La « CEDEAO des peuples » reste jusque-là un serpent de mer. Quand bien même elle est considérée comme l’une des organisations d’intégration les plus réussies du continent africain. En tous les cas, ces dernières années, des opinions au sein de ses propres citoyens sont de plus en plus acerbes et contestataires à son égard. Elle est perçue comme celle-là qui joue un mauvais rôle face aux crises ou potentielles crises, tant elle semble apte à lutter contre les conséquences plutôt que les causes des difficultés.

Face à cette perception, les citoyens ouest-africains ont amorcé un autre niveau avec la posture des peuples malien et guinéen dans la situation que vit leur pays. Cette perception est partagée par une bonne partie de l’opinion de l’espace communautaire. Si fait qu’aujourd’hui, on a une CEDEAO coincée entre ses propres règles, courant après sa propre légitimé. Elle qui évoque l’argument de « souveraineté » pour observer un silence complice, quand il s’agit de regarder des présidents tordre le cou à la constitution et qui se résout à vouloir taper le poing sur la table, lorsque le dictateur dandine. De quels peuples parle donc la CEDEAO, lorsque la « souveraineté » n’est pas interprétée au bénéfice de ceux-ci ?

Les conclusions de sa session extraordinaire de dimanche 7 novembre 2021 sur la situation politique en Guinée-Conakry et en République du Mali, viennent ajouter au fait que la CEDEAO est pressée par l’opinion publique, lasse d’attendre cette « CEDEAO des peuples ». Des sanctions individuelles et « ciblées » infligées aux dirigeants des deux pays, assorties de mesures d’accompagnement au processus en cours. D’une part, des dirigeants qui bénéficient de l’accompagnement de leur peuple et qui, de ce fait, impriment la cadence, et d’autre part, une CEDEAO qui se voit ainsi contrainte dans ses décisions de tenir compte de cette position des peuples.

Les peuples ouest-africains semblent donc, de plus en plus, devenir maîtres du jeu. Ils ne ferment plus les yeux sur les dérives constitutionnelles de leurs dirigeants, encore moins sur l’attitude de leurs institutions communautaires face à ces dérapages.

Les cas malien et guinéen, et l’actualité qui les nourrit, montrent que les peuples sont décidés à ne plus rester des spectateurs muets. Comme pour dire avec cet acteur que, « puisqu’on ne peut changer la direction du vent, il faut apprendre à orienter les voiles ».

On se souvient qu’en septembre 2015, la CEDEAO s’est vue contrariée sur sa propre démarche. En effet, pendant que l’institution sous-régionale avait la démarche tournée vers des actions de transition, le peuple, lui, s’est mobilisé pour imposer une dynamique de contestation du coup d’Etat et, partant, de restauration du pouvoir d’antan. Comme quoi, il arrive donc des moments où les leçons viennent de la base pour éclairer, ou mettre aux pas, ceux du haut. O.L

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