Africa-Press – Burkina Faso. Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, Karamoko Jean-Marie Traoré, a pris part les 11 et 12 octobre 2025 à la 2e édition du Lomé Peace and Security Forum. Devant ses pairs africains et les partenaires internationaux, le chef de la diplomatie burkinabè a livré un message fort sur la nécessité pour l’Afrique de changer de paradigme dans sa relation avec le reste du monde.
Dans une intervention, le ministre Karamoko Jean-Marie Traoré a plaidé pour la construction de partenariats équilibrés, fondés sur le respect mutuel et la valorisation des atouts du continent.
« Nous avons connu des partenariats aliénants, comme l’a évoqué mon doyen du Niger, qui ont créé les situations que nous vivons aujourd’hui. Une ampoule sur quatre est peut-être alimentée par une source d’énergie venant d’un pays où, pourtant, il y avait des coupures d’électricité pendant une semaine. Ce n’est pas acceptable. Il faut un minimum de justice », a-t-il déclaré.
Le ministre a appelé à un changement de regard des Africains sur eux-mêmes, exhortant les nations du continent à se présenter sous leur meilleur jour.
« Il faut que nous, Africains, changions de regard sur nous-mêmes. Nous avons trop souvent vendu la faim au lieu de vendre nos terres fertiles. Nous avons vendu le chômage au lieu de vendre l’expertise de nos jeunes. Désormais, il faut aller dans une dynamique où l’on vend ses capacités, pas ses défauts », a-t-il précisé.
Pour lui, l’Afrique dispose d’atouts considérables, jeunesse, ressources naturelles, terres fertiles et potentiel énergétique, qu’elle doit désormais mettre au cœur de ses échanges internationaux.
Dans un ton affirmé, Karamoko Jean-Marie Traoré a insisté sur la volonté des États africains de bâtir des relations économiques gagnant-gagnant, loin de toute dépendance.
« Oui, nous avons besoin de financement. Mais nous ne venons pas dire: “Nous avons faim, donnez-nous à manger.” Nous venons dire: “Nous avons des terres fertiles, de l’eau, des ressources minières.” C’est cela que nous vendons, pas la misère », a-t-il soulevé.
À travers cette vision, le Burkina Faso et ses partenaires de l’Alliance des États du Sahel (AES) affirment leur ambition de réinventer la coopération internationale, en mettant en avant la dignité, la souveraineté et la valorisation des potentialités africaines.
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