Litige à Panzani : Les avocats exigent l’exécution « stricte des décisions de justice rendues contre l’Etat »

Litige à Panzani : Les avocats exigent l'exécution « stricte des décisions de justice rendues contre l'Etat »
Litige à Panzani : Les avocats exigent l'exécution « stricte des décisions de justice rendues contre l'Etat »

Africa-PressBurkina Faso. Après l’intersyndicale des magistrats, c’est au tour du syndicat des avocats du Burkina de condamner, dans un communiqué, la décision du gouvernement dans l’affaire du terrain litigieux à Panzani.

Pour les hommes et femmes en robe noire, cette irruption du Gouvernement est « une remise en cause frontale des fondements mêmes de l’Etat et du Contrat Social ».

Dans ce communiqué dont nous vous proposons l’intégralité, les avocats ont appelé à la mise en place d’un cadre interprofessionnel de suivi de l’exécution des décisions de justice rendues contre l’Etat.

COMMUNIQUÉ DU SYNDICAT DES AVOCATS DU BURKINA FASO (SYNAF) SUITE AU COMMUNIQUE DU MINISTRE D’ETAT, MINISTRE DE L’ADMINISTRATION TERRITORIALE ET DE LA DECENTRALISATION DU 06 MAI 2021

Le Bureau Exécutif du Syndicat des avocats du Burkina Faso, réuni en session extraordinaire ce vendredi 07 mai 2021, constate pour le regretter ce qui suit :

Par un communiqué du MATDS daté du 06 Mai 2021, le Gouvernement a informé l’opinion publique de ce qu’il a, dans l’affaire dite de la mosquée de Pazani, procédé à
« 1) l’expropriation du terrain litigieux pour cause d’utilité publique ;

2) l’attribution dudit terrain à la Fédération des Associations Islamiques du Burkina (FAIB) à l’effet de permettre la réalisation de toute infrastructure ou toute activité en faveur de la communauté islamique ;

3) la cession d’un autre terrain à Monsieur OUEDRAOGO Jacques, attributaire légal du terrain litigieux en guise de compensation ».

Ainsi, le Gouvernement a mis à exécution sa Résolution de faire échec à l’exécution d’une décision de justice qu’il n’a pas craint de désapprouver sans équivoque le 07 octobre 2020.

Cette irruption du Gouvernement, en plus d’être une grave atteinte à l’indépendance du pouvoir judiciaire est sans nul doute, une remise en cause frontale des fondements mêmes de l’Etat et du Contrat Social pour l’ancrage desquels des Burkinabè ont consenti jusqu’au sacrifice suprême.

Cette attitude est en passe de ne plus être surprenante, le Gouvernement et à sa suite, de nombreux agents publics, étant devenus coutumiers de la condescendance notoire vis à vis des décisions qu’il doit lui-même exécuter. C’est à croire que pour le Gouvernement, n’est décision de justice que celle qui plaît et correspond parfaitement aux desseins de ses animateurs.

Le SYNAF qui a toujours eu pour préoccupation majeure, le respect des règles de droit et le rejet des abus de pouvoir d’où qu’ils viennent, rappelle que ce genre de libertés prises avec les principes qui gouvernent l’Etat de Droit fait le lit des frustrations et constitue une source d’insécurité.

C’est pourquoi, le SYNAF : condamne avec fermeté cette aventure scandaleuse du gouvernement qui n’a rien d’une expropriation pour cause d’utilité publique.

Rappelle ultimement au Gouvernement qu’il est de sa responsabilité de concourir à la bonne exécution des décisions de justice et non à leurs dechiquetage. Exige l’exécution stricte des décisions de justice rendues contre l’Etat.

Appelle les avocats à, désormais, initier systématiquement des procédures pénales sans désemparer, contre toute personne qui prétexte de ses fonctions administratives pour ne pas exécuter une décision de justice, car le refus d’exécuter une décision de justice ne saurait guère être le fait d’une personne investie d’une autorité administrative.

Appelle à la mise en place d’un Cadre interprofessionnel de suivi de l’exécution des décisions de justice rendues contre l’Etat. Défendre, se défendre, toujours servir Fait à Ouagadougou le 08 mai 2021

 

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