Africa-Press – Burkina Faso. Les élèves sous-officiers de gendarmerie de la 51e promotion ont effectué leur sortie de fin de formation ce vendredi 12 septembre 2025. Cette cérémonie marque la fin de deux années de formation exigeante et multidimensionnelle. L’événement était placé sous la présidence du général de brigade Célestin Simporé, ministre d’État, ministre de la défense et des anciens combattants, et sous le parrainage du colonel à la retraite Assane Sawadogo, ancien ministre de la sécurité. La cérémonie a connu aussi la présence du ministre de la sécurité, le commissaire divisionnaire de Police, Mahamadou Sana.
Cette cérémonie marquant la fin de la formation initiale a eu lieu au sein du Camp Ouézzin Coulibaly de Bobo-Dioulasso. Elle a réuni ainsi autorités militaires, coutumières, religieuses et civiles, témoignant de l’importance de l’événement. En effet, cette cérémonie symbolise non seulement l’aboutissement d’un parcours de formation, mais également l’engagement d’une nouvelle génération à défendre la sécurité nationale.
Dans un contexte où le Burkina Faso et l’espace de la confédération de l’Association des États du Sahel (AES) sont confrontés à de multiples défis sécuritaires, l’entrée en service de ces 502 nouveaux sous-officiers représente un renfort stratégique et moral. Comme l’a rappelé le général de brigade Célestin Simporé, « la nation compte sur chacun de vous pour incarner l’honneur et la dignité du soldat burkinabè ».
Entrés à l’École nationale des sous-officiers de la gendarmerie (ENSOG) le 18 octobre 2023, les 502 élèves, dont 16 femmes, ont traversé vingt-trois mois d’une formation intense. Venus d’horizons divers, ils ont été formés dans l’esprit de loyauté, de discipline et de solidarité, caractéristiques essentielles de la gendarmerie nationale. « Aujourd’hui, ces jeunes sont dignes de défendre l’image de cette armée d’élite et d’assurer la quiétude des populations », a souligné le commandant de l’ENSOG, le chef d’escadron Souleymane Coulibaly.
Une promotion au service de la protection de tous
Cette 51e promotion des élèves sous-officiers a eu pour nom de baptême « Nagou-Zanga ». Ce nom, issu de la langue mooré et signifiant « protéger tout, sans exception », symbolise l’engagement indéfectible de ces jeunes militaires à la défense de la patrie et à la protection des populations, sans distinction. Cet idéal traduit leur détermination à combattre le grand banditisme et le terrorisme, tout en respectant les droits humains.
Dans son allocution, le commandant de l’école a rappelé que la formation a reposé sur trois dimensions fondamentales à savoir la formation morale, destinée à inculquer discipline, éthique et maîtrise de soi ; la formation physique, axée sur l’endurance et la rusticité, en vue d’affronter les réalités opérationnelles ; et la formation intellectuelle, visant à former des gendarmes compétents, conscients de leur rôle dans un État de droit.
À ces volets se sont ajoutés des stages pratiques dans les brigades, en secourisme, en lutte contre les incendies, ainsi qu’un stage de mise en conditions opérationnelles. Le taux de réussite final a été de 100%, avec une moyenne générale de 16,127/20. Le major de la promotion, le maréchal des logis Da Sié, s’est distingué avec la note de 17,786/20.
Par ailleurs, la veille de la cérémonie, le 11 septembre, les nouveaux sous-officiers ont prêté serment devant le tribunal de Grande Instance de Bobo-Dioulasso. Cet acte marque leur engagement à respecter scrupuleusement les obligations attachées à leur fonction. Pour le délégué de promotion, le maréchal des logis Jules Minougou, « cette sortie officielle consacre des mois de sacrifice, de persévérance et parfois de douleur, mais aussi une fierté légitime d’être désormais des soldats de la loi », a-t-il laissé entendre.
S’adressant à ses camarades, il a insisté sur la lourde responsabilité qui les attend dans un contexte sécuritaire marqué par la lutte contre le terrorisme: « Nous n’avons pas le droit de faillir. Nos concitoyens attendent de nous courage, discipline et disponibilité », a-t-il poursuivi.
Des hommages et des doléances
La cérémonie a été également l’occasion de rendre hommage aux Forces de défense et de sécurité (FDS) tombées pour la patrie, ainsi qu’aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et aux civils victimes du terrorisme. Le commandant de l’ENSOG a, par ailleurs, formulé des doléances à l’endroit des autorités, notamment la construction de dortoirs et de salles de cours sur le nouveau site de Logofoursso, la reprise du permis de conduire au profit des élèves, la dotation en véhicules et motos, et la signature de l’arrêté portant statut et organisation de l’école.
Le colonel Assane Sawadogo, parrain de la promotion, a livré un discours marqué à la fois par la mémoire historique et par l’exhortation. Revenant sur les souffrances de l’Afrique de la traite négrière à la colonisation, en passant par les tirailleurs sénégalais, le parrain a rappelé ainsi que l’impérialisme continue de peser sur le continent, notamment à travers la guerre imposée aux pays du Sahel.
« 51e promotion, vous êtes désormais les garants de la souveraineté et de la liberté du Burkina Faso. La nation vous appelle. Répondez présent avec fierté et dignité », a-t-il lancé à ses filleuls. Citant le poète David Diop, il a invité ces jeunes gendarmes à « sauvegarder l’arbre de la liberté » et à rester fidèles à la devise de la gendarmerie: « Pour la Patrie, la Loi et l’Honneur ».
Au terme de la cérémonie, les familles, amis et proches des élèves ont partagé la fierté de voir leurs enfants arborer les épaulettes de maréchaux des logis. La promotion « Nagou-Zanga » entre désormais dans l’histoire de l’ENSOG, avec la mission de protéger la nation jusqu’au sacrifice ultime. La cérémonie a été ponctuée, entre autres, par des allocutions, la passation de fanion à la 52e promotion, des démonstrations, un défilé de troupes, etc.
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