Africa-Press – Burkina Faso. L’Agence française pour le développement a organisé un déjeuner de presse le samedi 30 octobre 2021 à Ouagadougou pour discuter avec la presse de ses activités de financement. Le principal animateur de ce déjeuner de presse était le nouveau directeur du département Afrique, Christian Yoka, en visite de terrain dans la capitale. Pour certaines questions les autres membres de l’agence sont également intervenus pour corroborer les propos de M. Yoka. Il s’agit de Jilles Chausse, directeur pays de l’AFD et Bruno Leclerc, directeur régional de l’AFD.
L’Afrique constitue une priorité pour l’action de l’AFD qui consacre 50% de son financement à ce continent. Au sein de l’Afrique, le Sahel est une zone importante pour la mise en œuvre des activités de financement de l’agence. Le Burkina fait partie des pays d’intervention traditionnelle de cette agence. Sur les cinq dernières années, les montants d’investissement ont considérablement augmenté et se situent à près de 100 millions d’euros par an. C’est ce qui justifie d’ailleurs que le nouveau directeur du département Afrique au Sahel, Christian Yoka, ait choisi ce pays pour entamer la tournée.
Le samedi 30 octobre 2021, à la suite de la visite des projets urbains financés par son agence, ce dernier était entouré de journalistes à l’occasion d’un déjeuner de presse. Christian Yoka a voulu ce cadre convivial et détendu pour échanger autour de leurs activités de développement et de la solidarité internationale. Depuis quelques années, le Burkina, à l’instar d’autres pays est la cible d’attaques terroristes doublée d’une crise sanitaire marquée par la pandémie à coronavirus. Une situation qui a amené l’AFD à réorienter ses financements.
Ainsi, dès le début de la pandémie, la France a pris une initiative forte dénommée « santé en commun ». Dans le cadre de cette initiative, 1,02 millions d’euros ont été mobilisés, en 2020, en réponse à la crise provoquée par le covid-19. « Cela a pris différentes formes à la fois en appuyant des Etats, des ONG et en essayant de traiter les conséquences économiques de cette crise ou en étant directement sur la réponse sanitaire en renforçant les systèmes de santé ou en s’appuyant les mécanismes de filets sociaux partout où c’était possible », a précisé Christian Yoka.
Mais force est de constater que cette pandémie dure et se poursuit. De ce point de vue, l’AFD maintient ses réformes en soutien aux pays bénéficiaires. C’est ainsi que l’initiative santé II a été lancée en 2021. Outre ces actions, la situation sécuritaire au Burkina a conduit l’agence qui n’a pas pour mandat de travailler de manière spécifique sur des questions de sécurité, à ajuster ses outils pour continuer à être présente en faveur des populations les plus défavorisées malgré la dégradation du contexte sécuritaire.
Des projets pour alléger la souffrance des personnes déplacées à Kaya
Saisissant l’occasion de la rencontre, le nouveau directeur du département Afrique a livré le bilan de son passage à Kaya, zone particulièrement sensible puisqu’il s’agit de la ville qui accueille le plus de populations déplacées en raison de la crise sécuritaire. Il confie avoir visité des projets financés par l’AFD couvrant plusieurs thématiques afin de répondre aux besoins des populations les plus vulnérables : le projet BASE qui vise à renforcer la scolarisation des enfants affectés par la crise sécuritaire ; le programme d’appui au développement stratégique de l’éducation de base, ainsi que le financement via l’ONEA et la SONABEL de branchements sociaux pour favoriser l’accès des populations aux services d’électricité et d’eau. Des efforts sont faits mais d’énormes défis restent à relever. M. Yoka en est conscient. C’est pourquoi, dit-t-il, « on ne peut pas se satisfaire de ce qu’on a vu sur le terrain. On comprend que nous devons aller plus loin. C’est tout le sens de la discussion que nous avons eu avec le gouverneur de la région, Casimir Segueda ».
Quelles seront les priorités du nouveau directeur du département Afrique pour le Sahel ? La question du capital humain, ce sera l’acte 1 de son mandat. Il promet également de travailler sur la jeunesse pour s’assurer que cette jeunesse a, en effet, les outils qui lui permettront demain d’être présente sur le marché de l’emploi et le développement du secteur privé. En raison de leur importance sur le développement, M. Yoka prévoit aussi de travailler sur les enjeux communs telles que la question climatique ; la question des crises et conflits et celle de la démographie.
Au cours de cette rencontre, il a abordé la question de l’aide. Selon lui, l’aide octroyée aux pays n’a pas la prétention à elle seule de résoudre tous les maux d’un pays, qu’il s’agisse du Burkina ou de tout autre pays. « L’aide, c’est une contribution. Nous parlons d’ailleurs de moins en moins d’aide. Nous parlons d’investissement solidaire. A travers nos interventions, nous faisons acte de solidarité et les financements que nous apportons ont une seule finalité qui est d’investir dans l’avenir », a, pour terminer, expliqué le nouveau directeur du département Afrique. Après le Burkina, la prochaine destination de M. Yoka, c’est le Niger. Aïssata Laure G. Sidibé
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