Africa-Press – Burkina Faso. L’humanité guette depuis 2024 l’éruption de la nova récurrente T Coronae Borealis (TCrB) qui aurait dû se produire en avril dernier mais qui, semble-t-il, présente un certain retard… Ces explosions se déroulent dans un système constitué d’une paire d’étoiles dont l’un des membres est une géante rouge, une étoile similaire au Soleil et qui a entamé une des dernières étapes de sa vie, et l’autre une naine blanche entourée d’un disque d’accrétion qui siphonne la matière de la première étoile. Habituellement stable, ce système connaît périodiquement des perturbations lorsque la naine blanche s’approche de la géante rouge, ce qui entraine une augmentation significative de la matière drainée. Cela provoque alors des éruptions à la surface de la naine blanche et une brève augmentation de la luminosité de la paire.
Une nova bien connue
Fort heureusement pour les astronomes, certaines novas récurrentes se produisent avec plus de régularité que TCrB. C’est le cas de LMC68, la première nova récurrente extragalactique observée. Elle est située dans le Grand Nuage de Magellan, une galaxie satellite de la Voie lactée et possède une période d’environ quatre ans, lce qui est très court. Elle a été découverte en 1968 et ses éruptions sont observées assez régulièrement depuis 1990.
Comme prévu, LMC68 est à nouveau entré en éruption en août 2024 et l’évènement a été suivi par plusieurs observatoires, dont le télescope spatial Swift, ainsi que par des instruments au sol comme les télescopes Magellan Baade et Gemini South. Pour la première fois, la nova a aussi été étudiée dans l’infrarouge proche grâce à la spectroscopie, ce qui a permis d’analyser sa phase ultra-chaude.
Ces observations, dévoilées dans un article publié dans la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, indiquent que le phénomène s’est déroulé dans un environnement extrêmement énergétique. Ainsi, les données ont révélé un signal intense émis par des atomes de silicium ionisés ayant perdu neuf de leurs 14 électrons, ce qui est le signe d’une température extrême. Au moment de son pic, la lumière émise par cet élément était 95 fois plus intense que celle du Soleil sur l’ensemble de son spectre électromagnétique. Fait surprenant, d’autres éléments habituellement présents dans les novae de la Voie lactée, comme le soufre ou le calcium, étaient totalement absents.
Un environnement stellaire à l’origine d’une éruption violente
L’analyse de LMC68 a montré que la température des gaz expulsés atteignait les trois millions de degrés, plaçant cette nova parmi les plus chaudes jamais observées. Cette intensité pourrait être liée à la composition chimique du Grand Nuage de Magellan dont les étoiles sont plus pauvres en métaux que celles de la Voie lactée. En l’absence de ces éléments lourds, la chaleur s’accumule plus longtemps sur la surface de la naine blanche avant que l’éruption ne se produise, ce qui la rend plus puissante. En outre, la matière éjectée interagit avec l’atmosphère de l’étoile compagne et amplifie encore la température.
Si les novas récurrentes sont rares dans la Voie lactée, de nombreuses sont connues dans les galaxies qui environnent la nôtre. Leur observation permet de mieux comprendre leur déroulé et comment l’environnement métallique des étoiles peut affecter l’explosion.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Burkina Faso, suivez Africa-Press