Africa-Press – Burkina Faso. La ville de Toma dans la province du Nayala abritera la 4e édition du festival Konkoun (l’union, prendre soin l’un de l’autre en langue san) les 6, 7 et 8 juin 2025. L’activité se tiendra sous le thème: « Unir autour de la culture pour bâtir une nation de paix et de prospérité: rôle et place des acteurs pour redynamiser le secteur ». Blaise Ki, promoteur du festival, donne les détails de l’évènement dans cette interview.
: Quelles sont les différentes activités de cette 4e édition du festival Konkoun?
Blaise Ki: Les activités au programme de cette 4e édition du festival Konkoun du Nayala sont la lutte traditionnelle, la danse traditionnelle féminine, les troupes de danses masculines, une exposition de produits et de prestations d’artistes locaux.
Quelles sont les motivations de la création de ce festival?
Le festival Konkoun du Nayala est une émanation du peuple San. Par le passé, il y a eu un grand festival du nom de Lumassan qui faisait la promotion de la culture San. Depuis quelques années, ce festival n’existe plus. Nous, en tant que jeunes qui aimons notre culture, avons décidé de prendre le relais en mettant en place ce festival dont les activités principales sont la lutte traditionnelle, les masques et flûtistes, mais également la danse traditionnelle féminine. Pour en venir à votre question, nous avons initié ce festival pour faire la promotion de notre culture, afin que les jeunes puissent s’en approprier et en faire un passage de témoin aux générations futures. Nous avons également pour ambition de faire un musée provincial.
Comment se prépare l’évènement?
Sur le plan technique, nous pouvons affirmer que nous sommes prêts, et sur le plan de l’organisation pratique, nous sommes en train de mettre les petits plats dans les grands pour donner le meilleur aux festivaliers. En ce qui concerne l’aspect financier, le budget n’est toujours pas bouclé, mais nous ferons avec les moyens du bord.
Combien de lutteurs sont attendus?
Nous attendons au moins 200 lutteurs pour la compétition par catégorie et open.
Que peut-on noter comme innovation pour cette 4e édition?
L’innovation majeure de cette 4e édition réside dans l’introduction de la danse traditionnelle féminine, accompagnée de l’arc à bouche et des griots. Le programme prévoit également des prestations de troupes de danse acrobatique, de troupe de danse avec balafon, une exposition de produits locaux, ainsi que des performances de chansonniers du terroir San.
Qu’est-ce qui explique le choix de ce thème?
Nous avons voulu rappeler à tout le monde que la culture n’est pas une simple distraction, mais un socle de construction nationale. C’est dans nos danses, nos langues, nos chants, nos contes et nos symboles que nous trouvons notre humanité, notre dignité et notre force collective. Chez les Samo, par exemple, la solidarité, la parole donnée, la protection du territoire et l’accueil de l’étranger sont des piliers transmis de génération en génération. Ces valeurs culturelles, si elles sont mises en avant, peuvent contribuer à la paix et à la cohésion sociale dans tout le pays.
Ce thème invite aussi à reconsidérer le rôle des acteurs culturels, notamment les artistes, chefs coutumiers, enseignants, communicateurs, autorités locales comme des bâtisseurs de la paix, des éducateurs et des gardiens d’un patrimoine vivant. Il est temps que le secteur culturel soit redynamisé, non seulement par les politiques publiques, mais aussi par un engagement collectif et communautaire.
À travers le festival Konkoun, nous faisons donc le pari que se retrouver autour de nos racines, de nos identités multiples et complémentaires, peut redonner espoir à notre jeunesse, renforcer notre unité et ouvrir les portes d’un avenir de prospérité.
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