Africa-Press – Burkina Faso. Sans conteste, Raphaël Kiéma n’est plus à présenter dans le milieu des boulistes. Il a marqué et continue de marquer le milieu du jeu de boule au pays des hommes intègres. En tant que joueur, encadreur, promoteur, il a plus d’un tour dans son sac. En exclusivité, il a accordé cette interview à , dans laquelle il nous entretient sur la vie de la pétanque burkinabè, son parcours, les difficultés et bien d’autres choses.
: Présentez-vous
Raphaël Kiéma: Avant tout propos, je remercie votre média pour cette initiative de venir vers ma modeste personne pour échanger sur la pétanque. Je suis Raphaël Kiéma, ancienne gloire de l’équipe nationale de pétanque, et en dehors de la pétanque je suis un agent de la Direction des innovations pédagogiques de l’université Joseph Ki-Zerbo. Et toujours en lien avec la pétanque, je suis en même temps le responsable de la section pétanque de l’Université club de Ouagadougou (UCO).
Vous avez un long itinéraire dans le milieu de la pétanque, pouvez-vous nous en dire un peu plus?
Je fus d’abord un supporter lambda, puis un amateur du jeu de boules, ensuite un joueur à part entière. En tant que joueur, j’ai remporté plusieurs trophées et j’ai eu des titres sur le plan national et international. J’ai remporté trois fois le championnat national, le championnat national en tir de précision, la coupe de la Ligue régionale du Centre de pétanque, la coupe de l’Excellence, la coupe CEDEAO, la coupe Flag, plusieurs trophées de promoteurs privés du pays, des attestations de reconnaissance décernées par la Fédération burkinabè de pétanque (FBP). J’ai été par deux fois lauréat de l’Association des journalistes sportifs du Burkina (AJSB), puis meilleur tireur au championnat national. En 2023, j’ai été élu joueur fair-play.
Au titre des distinctions honorifiques, j’ai été décoré au titre de chevalier de l’ordre du Mérite du ministère des Sports et des Loisirs en 2009, agrafe joueur, puis d’officier de l’ordre du Mérite en 2024, agrafe promoteur.
En tant que joueur et capitaine de l’équipe nationale, quels ont été vos hauts faits d’armes sur le plan international?
J’ai remporté, avec mes coéquipiers, la 1re Coupe d’Afrique de pétanque au Bénin en 2007. Une médaille de bronze aux 1ers Jeux africains au Congo-Brazzaville. Trois médailles de bronze aux championnats d’Afrique, J’ai remporté une médaille d’or, lors d’un tournoi international, deux médailles d’argent et quatre autres médailles de bronze lors de tournois internationaux. Le ministère des Sports et des Loisirs m’a décerné une attestation de reconnaissance pour ces brillantes performances aux compétitions internationales.
Vous n’avez pas été seulement joueur, vous êtes aussi un promoteur, à ce qu’on sache?
Après avoir joué pendant plusieurs années, j’ai estimé que c’était bon de créer un club pour apporter ma contribution dans la promotion de la pétanque, notamment dans l’encadrement des jeunes. C’est ainsi que je suis le président-fondateur du club de pétanque Wend-Bénédo en 2014. Et pour donner de la notoriété au club, nous avons initié deux compétitions, la coupe de pétanque « Raphaël Kiéma », qui est à sa 13e édition, et la coupe du club « Wend-Bénédo », qui elle est à sa 7e, j’aide également à l’organisation de compétitions pour les promoteurs privés de la capitale.
Vous avez également apporté votre expertise dans le bureau exécutif de la ligue du Centre de pétanque?
Oui, j’ai en effet été pendant huit ans vice-président de la Ligue régionale du Centre de pétanque. Pendant mon mandat, en plus d’apporter ma contribution pour un meilleur fonctionnement de la structure, j’étais chargé de la programmation des différentes compétitions des promoteurs privés supervisées par la ligue régionale du Centre, puis de l’organisation de la coupe annuelle de la ligue régionale du Centre.
Que retenez-vous pendant votre passage comme entraîneur national des Étalons boulistes?
Pendant mon passage comme entraîneur des Étalons boulistes, je retiens que les Étalons ont remporté la médaille d’or de la coupe CEDEAO en 2023 à Ouagadougou, puis nous avons remporté deux médailles de bronze dont une en équipe triplette, soit premiers Africains du reste, les seuls Africains sur le podium, et l’autre en équipe mixte aux 50es championnats du monde en 2023 au Bénin, une médaille de bronze en tir de précision remportée par Edaboué Florence Kanzié et une Coupe des nations en triplette dames au championnat d’Afrique au Maroc en 2024.
Comment se porte aujourd’hui la pétanque au Burkina?
La pétanque est devenue un loisir qui embrasse tous les coins et recoins de notre pays, elle est la deuxième discipline la plus populaire après le football.
Comment voyez-vous la relève dans la pétanque burkinabè?
Jusque-là des dirigeants de certains clubs ont créé des petites catégories de joueurs mais on ne peut pas dire pour l’instant que la relève est assurée, quand bien même au plan national la FBP organise des championnats des petites catégories chaque année et cela dans la région du Centre. Il n’y a pas d’équipe nationale pour les catégories juniors pour l’instant. La FBP, dans son programme d’activités, a prévu de mettre des bouchées doubles pour le développement de la pétanque et l’émergence des catégories jeunes dans tout le pays.
Bien que populaire après le football, la pétanque ne semble pas bénéficier d’un soutien financier conséquent de la part du ministère en charge des Sports. Est-ce à cause de son statut de loisir? Votre commentaire?
Toutes les disciplines en général et la pétanque en particulier bénéficient toujours de l’accompagnement des autorités, mais les enveloppes affectées ne couvrent pas les besoins des athlètes. Le financement des loisirs a toujours été un casse-tête pour les dirigeants, vu que ces disciplines ne sont pas éligibles au niveau du système olympique.
On entend parler de clans au sein de la famille bouliste, de quels genres de clans s’agit-il?
Moi je ne parlerai pas de clans. L’opposition existe un peu partout, en politique, dans le sport et même en famille. La preuve qu’il n’y a pas de clans, c’est que nous avons une seule fédération affiliée à la Confédération africaine de sport pétanque.
La pétanque, à l’instar des autres disciplines, a renouvelé ses instances. La présidence de la fédération ainsi que la plus grande ligue du pays, celle du Centre, ont changé de main en l’absence de consensus. Il y a eu de part et d’autre deux candidatures. Quels commentaires en faites-vous
Pas de commentaires. C’est une preuve qu’il y a la démocratie dans le sport, la multiplicité des candidatures n’est pas du seul domaine de la pétanque. Dans presque toutes les associations, les renouvellements suscitent beaucoup de candidatures.
Au regard des premiers actes posés par le nouveau président de la FBP, quelles sont vos impressions?
Pour l’instant, comme il vient de prendre les rênes de la fédération, je n’ai rien à dire, mais nous l’attendons sur le terrain. Mais une chose que je voulais demander au nouveau bureau, c’est d’œuvrer à rectifier le tir, car ça fait deux années de suite (2024 et 2025) que la pétanque n’a pas de lauréats AJSB. La Nuit des champions AJSB est une vitrine solennelle qui met en relief les fédérations.
Vous êtes président-fondateur de club, à savoir Wend-Bénedo, est-ce facile de gérer un club de pétanque?
La gestion d’un club de pétanque reste un casse-tête. Certains joueurs s’attendent à des prises en charge à chaque compétition et d’autres signent des contrats pour gagner un peu d’argent à la fin du mois. À la pétanque pour l’instant c’est le loisir, il n’y a aucune récompense. Il faut avoir beaucoup de ressources et être sans cœur pour supporter les caprices des uns et des autres.
Quel est votre meilleur souvenir dans votre carrière de bouliste?
Mon souvenir qui reste indélébile dans ma carrière de bouliste est quand nous avons remporté la première Coupe d’Afrique des nations qui s’est jouée du 1er au 3 juin 2007 à Cotonou, et j’étais le capitaine de l’équipe nationale.
Et quel est votre mauvais souvenir?
Le mauvais souvenir est l’élimination précoce de l’équipe nationale au Maroc en 2013 en Coupe d’Afrique. J’ai été écarté de l’équipe nationale pour une question d’humeur, sinon comment comprendre qu’en coupe CEDEAO, mon équipe de club a battu la sélection nationale en partance au Maroc. Le résultat, tout le monde l’a connu.
Votre dernier mot pour clôturer cette interview?
Une fois encore, merci de m’avoir ouvert les colonnes de votre journal, je souhaite longue vie à votre média.
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