Crise humanitaire au Burkina Faso : Bientôt un plan d’action pour soulager les déplacés internes et les réfugiés

Crise humanitaire au Burkina Faso : Bientôt un plan d’action pour soulager les déplacés internes et les réfugiés
Crise humanitaire au Burkina Faso : Bientôt un plan d’action pour soulager les déplacés internes et les réfugiés

Africa-PressBurkina Faso. Le Haut-commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (UNHCR), en collaboration avec le Secrétariat permanent de la Commission nationale pour les réfugiés (SP/CONAREF), a organisé un atelier national d’information et de vulgarisation des conclusions du dialogue régional de protection et de solutions dans le cadre des déplacements forcés au Sahel et de l’élaboration de son plan d’action. La rencontre a eu lieu, le mardi 27 juillet 2021 à Dédougou, dans la région de la Boucle du Mouhoun.

Le Burkina Faso fait face, depuis quelques années, à une crise sécuritaire et humanitaire sans précédent, eu égard aux attaques menées par des groupes armés, ainsi qu’aux conflits intercommunautaires répétés. Cela a entrainé des déplacements massifs des populations à l’intérieur, ainsi qu’à l’extérieur du pays. Depuis janvier 2019, le déplacement interne de populations s’est considérablement accru sur l’ensemble du territoire national.

En effet, selon le Conseil national de secours d’urgence (CONASUR), à la date du 28 février 2021, le pays enregistrait 1 218 754 personnes déplacées internes avec 54% de femmes et 46% d’hommes, majoritairement constituées d’enfants de 0 à 17 ans (55%). Le Burkina Faso accueille également 20 900 réfugiés et demandeurs d’asiles et environ 84 711 personnes sont à risque d’apatridie. Les régions du Centre-Nord et du Sahel accueillent le plus grand nombre de personnes déplacées internes avec respectivement 268 959 et 190 081. En outre, le plan de réponse humanitaire révisé estime à 80% le nombre de personnes déplacées internes qui ne vivent pas dans des logements adéquats. Ainsi, 67 500 ménages auront besoin d’une assistance en abris et/ou en articles ménagers essentiels.

Développer des initiatives pour juguler la situation

Cette situation requiert l’intervention de tous les acteurs, le gouvernement en première ligne, afin que l’on puisse, non seulement améliorer la vie de ces personnes déplacées internes, mais aussi celle des personnes qui les accueillent. « Il faut une synergie de tous les acteurs, afin que ces personnes puissent accéder aux droits fondamentaux en vue de leur bien-être et au-delà, rechercher des solutions durables à leur situation », a laissé entendre l’administrateur principal chargé de la protection au UNHCR, Hector Malonga.

C’est dans l’optique de juguler la situation que plusieurs initiatives ont été développées, dont le dialogue régional de protection et de solutions dans le cadre des déplacements forcés au Sahel. Cette rencontre s’est tenue les 11 et 12 septembre 2019 au Mali, à l’initiative du gouvernement dudit pays, avec l’appui technique du UNHCR et la participation des gouvernements du Burkina Faso, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad.

Pour ainsi mieux cerner la problématique de la gestion des déplacements forcés et y apporter des solutions durables, le dialogue régional s’est déroulé autour des thèmes suivants : l’accès humanitaire et la coordination civilo-militaire ; la protection dans le cadre du plan d’action des Nations-Unies pour la prévention de l’extrémisme violent ; l’accès à l’asile dans le cadre des déplacements massifs de réfugiés et de mouvements mixtes ; les solutions aux problèmes des réfugiés, des déplacés internes et des autres populations civiles, ainsi que l’accès aux actes d’état civil, aux documents d’identité et à la nationalité.

Présenter aux participants les conclusions du dialogue de Bamako

Les conclusions du dialogue ont été entérinées par une déclaration ministérielle, signée à Genève le 9 octobre 2019. Et les pays signataires ont été invités à travailler à leur mise en œuvre à travers des plans d’action nationaux et un plan d’action régional. Pour le Burkina Faso, la CONAREF, l’UNHCR, avec l’assistance d’un consultant, ont entamé des consultations et des travaux pour produire le plan d’action national. D’où l’organisation de cet atelier national d’information et de vulgarisation des conclusions du dialogue de Bamako et d’élaboration de son plan d’action.

Cet atelier a été présidé par le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, Edgard Sié Sou. Dans son allocution, il a fait savoir que « cet atelier qui propose aux participants de prendre connaissance et de partager les conclusions du dialogue régional de protection et de solutions dans le cadre des déplacements forcés au Sahel, est avant tout une invite à traiter la question humanitaire dans la bande sahélienne de manière holistique ».

De façon spécifique, l’atelier a permis de présenter aux participants, les conclusions du dialogue de Bamako, d’obtenir l’adhésion des différents acteurs, de répartir les différents acteurs suivant les thèmes en groupe pour l’élaboration d’un plan d’action national. Par ailleurs, cette rencontre a permis également de proposer un plan d’action national. Ce, dans le souci de le mettre en œuvre pour soulager les souffrances des personnes déplacées internes et les réfugiés. Le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, Edgard Sié Sou, a réitéré sa reconnaissance au CONAREF et à l’UNHCR pour les multiples efforts consentis au profit du bien-être des populations déplacées des régions affectées par l’insécurité.

Promouvoir une cohabitation pacifique entre les populations

Maxime Bengaly est le secrétaire permanent de la Commission nationale pour les réfugiés. A l’en croire, les participants à cette rencontre sont constitués essentiellement des députés, des premiers responsables administratifs dont des gouverneurs de régions, des hauts-commissaires, des préfets, des représentants des collectivités et des forces de défense et de sécurité. « Nous allons partager avec tous ces participants, les informations sur le dialogue de Bamako qui tient compte de la situation sécuritaire préoccupante que la bande sahélo-sahélienne connait avec la crise liée au terrorisme. Cette crise a entrainé un défi humanitaire avec des déplacements de personnes. A côté de ces personnes, il y a d’autres personnes qui ont été obligées d’abandonner tout dans leur pays, pour venir chercher refuge dans notre pays, notamment les demandeurs d’asiles qui ont été acceptés comme réfugiés au Burkina Faso. Et nous allons réfléchir ensemble pour voir comment on peut les aider à ce qu’il y ait une articulation entre elles et les populations qui les accueillent. Nous allons travailler à trouver solutions pour qu’il y ait une cohabitation pacifique entre elles et ces populations qui les ont accueillis », a expliqué Maxime Bengaly.

 

 

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