Dédougou : Une conférence de presse de soutien à la transition vire à des invectives contre des journalistes

Dédougou : Une conférence de presse de soutien à la transition vire à des invectives contre des journalistes
Dédougou : Une conférence de presse de soutien à la transition vire à des invectives contre des journalistes

Africa-Press – Burkina Faso. La coordination nationale des associations de veille citoyenne/section Boucle du Mouhoun (CNAVC/BMH) a organisé un point de presse, le jeudi 11 avril 2024 à Dédougou, pour se présenter à l’opinion. A l’occasion, la nouvelle coalition régionale d’associations a affirmé son soutien entier à la transition et notamment à son chef, le capitaine Ibrahim Traoré. Elle a livré, face aux journalistes, sa lecture de la situation nationale relative, entre autres, aux questions d’élection, de la lutte contre l’hydre terroriste pour la reconquête du territoire national et l’actionnariat populaire. Toutefois, la CNAVC/BMH n’est pas allée du dos de la cuillère pour traiter certains confrères de « journalistes apatrides, pourris et corrompus » ou encore de « valets locaux de l’impérialisme » ; les accusant d’avoir osé poser des questions qu’ils « ne devraient pas poser ».

La coordination nationale des associations de veille citoyenne/section Boucle du Mouhoun (CNAVC/BMH) compte désormais parmi les gardiennes de la transition politique en cours au Burkina Faso et dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré. C’est une coalition portée sur les fonts baptismaux par cinq organisations locales de la société civile (OSC). Elle se fixe pour mission de mener des actions de sensibilisation afin de convaincre les populations de la région de la pertinence du chemin tracé par la transition, selon la coordinatrice de la section, Salimatou Compaoré.

La CNAVC/BMH se positionne donc comme le porteur, au niveau régional, « des idéaux du président capitaine Traoré, de la transition » et la défenseuse des « intérêts des Burkinabé épris de paix face à cette guerre qui nous a été imposée par l’impérialisme et ses valets locaux ». Pour assurer cette veille citoyenne, la coordination régionale dit être bien structurée jusqu’au niveau communal pour accomplir au mieux ses tâches. Elle a, au cours de cette conférence de presse, appelé la population de la Boucle du Mouhoun à adhérer à l’Actionnariat populaire par entreprenariat communautaire (APEC). Selon le principal animateur du point de presse, Bouapoba Tiaho, « l’APEC est une opportunité que le président nous offre d’être des actionnaires dans notre pays ».

« Pas d’élection tant que… »

Dans la déclaration qu’il a livrée, M. Tiaho a salué les acquisitions de matériels militaires au profit des forces combattantes. « Aujourd’hui, on est fier de l’équipement militaire moderne de taille acquis permettant à notre armée de prendre le dessus sur les forces du mal », a déclaré l’orateur. Le porte-parole de poursuivre que ces actions traduisent la vision du président Ibrahim Traoré dont la dynamique est de faire du Burkina Faso, « un pays souverain où c’est d’abord l’intérêt du Burkina qui compte ». Quant aux réformes politiques et économiques enclenchées par la transition, elles emportent l’adhésion de la CNAVC/BMH.

Pour les conférenciers, la vision de l’Alliance des États du Sahel (AES) soustrait le Burkina Faso de tout engagement vis-à-vis de la CEDEAO. Cette organisation internationale, selon eux, aurait montré ses limites et ne se préoccuperait pas de la situation sécuritaire, mais plutôt s’intéresserait à l’organisation des élections. « La lutte engagée ne saurait être interrompue par un quelconque calendrier. Pas question d’organiser les élections tant que le pays n’est pas libéré des forces du mal », ont-ils alerté. Ceux-ci encouragent le gouvernement de transition à poursuivre la lutte pour la reconquête du territoire, la refondation du système de gouvernance et pour bouter l’impérialisme hors des frontières du Burkina. Se réclamant fièrement « des Wayignans », Mme Compaoré et ses camarades ont mis à profit cette tribune pour dénoncer et mettre en garde « les organisations politiques et leurs complices qui tentent de perturber et de saboter les actions de la transition ».

Des questions interdites

Curieusement à cette rencontre avec les hommes de médias, il y avait des questions qui fâchent et qu’il ne fallait du tout pas poser. Des journalistes l’ont compris, mais plus tard et à leurs dépens. Ces confrères qui ont eu la curiosité journalistique de chercher à savoir, entre autres, les sources de financement de la CNAVC/BMH et le silence qui a caractérisé les organisations membres de cette coordination après l’arrestation du secrétaire général du Mouvement Sauvons la Kossi (MSK), Gérard Ismaël Sanou, le 19 mars 2024 à Ouagadougou, surtout que ce dernier est de leurs rangs. Il n’en fallait pas plus pour que les esprits se surchauffent dans la salle des fêtes de la mairie de Dédougou.

Les slogans du genre « les journalistes pourris, à bas », « les journalistes corrompus, à bas », « les journalistes apatrides, à bas », « les valets locaux de l’impérialisme, à bas » ont empoisonné l’atmosphère pendant une bonne partie de la conférence. Le présidium, loin de calmer le jeu, enfonce le clou en ces termes: « Ce sont des questions qui ne doivent pas être posées ».

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