Drame de Banlo : « Les ralentisseurs à eux seuls ne pourront pas vraiment résoudre le problème des accidents », député Fiacre Kambou

Drame de Banlo : « Les ralentisseurs à eux seuls ne pourront pas vraiment résoudre le problème des accidents », député Fiacre Kambou
Drame de Banlo : « Les ralentisseurs à eux seuls ne pourront pas vraiment résoudre le problème des accidents », député Fiacre Kambou

Africa-PressBurkina Faso. Ce samedi 4 septembre 2021, des organisations de la société civile de la région du Sud-Ouest ont manifesté pour dénoncer le lynchage de trois agents du Centre de contrôle des véhicules automobiles (CCVA) après un accident mortel à Banlo, commune de Bouroum-Bouroum, le 27 août dernier. Ce drame a défrayé la chronique. Dans un entretien accordé à deux jours avant cette manifestation, Fiacre Kambou, député de la province du Poni, évoque la nécessité de sensibiliser à la fois les usagers de la route et les populations. Il revient aussi sur quelques actions entreprises de concert avec le gouverneur et les maires de la région, pour éviter que ce type de tragédie ne se reproduise.

: Comment avez-vous accueilli l’information du drame qui s’est produit dans votre province ?

Fiacre Kambou : C’est vraiment avec tristesse et amertume que nous avons appris ce qui s’est passé dans le village de Banlo. Je veux parler de l’accident mortel qui a coûté la vie à un jeune garçon de 10 ans et qui a, par la suite, conduit au lynchage des trois occupants du véhicule par la population. C’est vraiment un sentiment de colère qui nous a animé lorsque nous avons appris cette information. La mort du jeune garçon à la suite de cet accident est très regrettable.

Mais rien ne saurait justifier que les populations se soient livrées à un tel acte ignoble que nous condamnons fermement. C’est ce qui explique que mes collègues de la région du Sud-Ouest et moi avons fait une déclaration, pour non seulement condamner l’acte qui a été commis par un certain nombre d’individus de Banlo, mais aussi voir comment est-ce que, avec les forces vives de la région, nous pouvons travailler pour qu’on n’assiste plus à ce genre de drames dans notre région.

Monsieur le député, après cette déclaration, quelles autres actions sont prévues ?

À la suite de notre déclaration, nous nous sommes montrés disponibles auprès des autorités administratives, en commençant par le gouverneur du Sud-Ouest et des différents maires de la région. Nous voulons les accompagner dans tout ce qui sera entrepris comme action allant dans le sens de la gestion de cette crise et voir quels genres d’actions il faut mener pour prévenir ce type de situation à l’avenir.

C’est ce qui explique d’ailleurs que le gouverneur de la région du Sud-Ouest ait entrepris une série de rencontres avec les force vives de la région et de la province. Rencontres auxquelles nous avons eu l’occasion de participer. Nous avons montré au gouverneur notre disponibilité à pouvoir les accompagner pour gérer cette crise et amenuiser ses effets. De ces échanges, il y a une série d’activités qui sont en train d’être organisées par l’administration.

Elles vont consister à prendre un certain nombre de mesures et un certain nombre d’actes pour éviter que le comportement des citoyens aux abords des grandes voies ne soit des causes d’accidents.

Les OSC (Organisations de la société civile, ndlr) et les forces vives également sont en train de s’organiser pour mener des actions de sensibilisation afin de pouvoir amener nos populations à un changement de comportement. Là également, nous allons accompagner les OSC, nous allons accompagner les maires dans tout ce qu’ils feront comme actions de sensibilisation pour mieux gérer ces situations à l’avenir.

Certains se plaignent de l’absence de ralentisseurs qui pourraient amenuiser les accidents. Selon vous, quelle est la meilleure solution ?

Je suis ressortissant de la région, je parcours le trajet depuis une quinzaine d’années, donc bien avant que le bitume ne soit posé. Nous parcourons également plusieurs axes bitumés au Burkina Faso où nous constatons la présence de ralentisseurs, surtout au niveau des grandes agglomérations, pour amener les gens à lever le pied sur l’accélérateur. Parce que nous sommes bien conscients que, au niveau des agglomérations, il y a des populations qui y vivent.

Et naturellement, il y a de l’animation. Ce qui fait qu’on assiste parfois à des accidents mortels. C’est ainsi que sur le trajet Pâ-Gaoua, vous allez constater qu’il y a un certain nombre de ralentisseurs qui contribuent effectivement à éviter beaucoup d’accidents. Mais on ne pourrait pas mettre des ralentisseurs dans tous les villages que traverse le goudron. Cela n’aurait aucun sens.

Au-delà des ralentisseurs, je pense qu’il n’y a pas mal d’actions qu’il faut mener à l’endroit de ceux qui empruntent la voie. Je veux parler des transporteurs, je veux parler des usagers particuliers qu’on doit sensibiliser au respect du code de la route. Au-delà des ralentisseurs, nous pensons que la sensibilisation des populations doit également permettre d’éviter l’implantation de lieux de commerce ou d’habitats très près des voies, parce que là aussi, ce sont des facteurs de risques d’accidents. Les ralentisseurs à eux seuls ne pourront pas vraiment résoudre le problème. Propos recueillis par Yidalawala Isaac Ki-Zerbo (stagiaire)

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