Entrepreneuriat au Burkina : Bientôt, 18 562 personnes déplacées internes bénéficieront de formations professionnelles

Entrepreneuriat au Burkina : Bientôt, 18 562 personnes déplacées internes bénéficieront de formations professionnelles
Entrepreneuriat au Burkina : Bientôt, 18 562 personnes déplacées internes bénéficieront de formations professionnelles

Africa-PressBurkina Faso. Ce sont au total 18 562 personnes déplacées internes, dont 10 981 femmes et 7 581 hommes, qui vont bénéficier, à terme, des formations professionnelles. Ces sessions vont ainsi permettre aux bénéficiaires d’acquérir des connaissances pratiques pour mener des activités génératrices de revenus. C’est le ministre de la Jeunesse, de la Promotion de l’entrepreneuriat et de l’Emploi, Salifo Tiemtoré, qui a présidé, ce jeudi 29 avril 2021 dans la ville de Dédougou, la cérémonie de lancement de la phase pilote de ces formations au profit de ces personnes déplacées.

Ces personnes déplacées internes sont issues des régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Nord, de l’Est, du Nord et du Sahel. Pour cette phase pilote, le projet a prévu de former en urgence 500 personnes, dont en moyenne 100 par région sur des thématiques telles que l’aviculture et la saponification. Ce programme permettra à terme de renforcer la résilience et d’instaurer des opportunités économiques durables.

Pour le ministre Salifo Tiemtoré, cette cérémonie consacre ainsi le début d’un vaste programme de formation et d’insertion socioprofessionnelle au profit des personnes déplacées internes. « L’objectif est de bâtir un avenir meilleur pour l’ensemble des bénéficiaires, en leur offrant des opportunités de créer par eux-mêmes, de meilleures conditions de vie et de vivre dans un espace où hommes et femmes jouissent des mêmes droits et de la même dignité », a-t-il souligné.

Selon lui, cette action vise à accompagner le ministère en charge de l’Action humanitaire qui se bat au quotidien pour donner à ces personnes de quoi vivre. Il a ainsi affirmé que la mission de son département est de travailler à encadrer la jeunesse, mais aussi à promouvoir l’entrepreneuriat et l’emploi. C’est pourquoi dit-il : « Nous devons faire en sorte que l’action que nous menons puisse toucher le maximum de Burkinabè. Et nous allons essayer de voir comment renforcer la résilience des déplacés afin qu’ils puissent travailler eux-mêmes pour se nourrir et avoir des activités rémunératrices ».

Le ministre Salifo Tiemtoré a rassuré que ces formations vont toucher, à termes, toutes les 18 562 personnes. A la fin de ces formations, les bénéficiaires seront accompagnés avec des kits pour leur insertion socioprofessionnelle.

Affranchir les déplacés internes de l’assistanat en les mettant sur la voie de l’autonomisation

En effet, depuis quelques années, la situation sécuritaire et humanitaire au Burkina Faso s’est détériorée. Cette dégradation a entrainé un accroissement substantiel des déplacements internes et aggravé l’accès très limité aux services sociaux de base dans un contexte d’extrême pauvreté dans certaines localités. Selon les données statistiques relevant du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR), au 31 mars 2021, le nombre de personnes déplacées internes est estimé à 1 147 699. Les treize régions du pays en accueillent, mais les fortes concentrations se rencontrent dans les régions du Centre-Nord, du Sahel, du Nord, de l’Est et de la Boucle du Mouhoun.

Le ministre Salifo Tiemtoré estime que la situation des personnes déplacées internes doit interpeller tous les Burkinabè, sur la nécessité d’une mobilisation collective, pour bâtir un monde plus juste et plus stable. C’est ainsi que son département a décidé d’apporter son aide à ces déplacés internes. Ce, à travers le Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage par des actions de formations, en vue de leur réinsertion socioprofessionnelle. Les formations sont ainsi financées par le FAFPA pour un montant global de 60 000 000 de Fcfa.

A en croire le directeur général du FAFPA, Issiaka Kaboré, dans le cadre de ce programme, des missions de prospection ont été réalisées dans les différentes régions abritant les sites d’accueil des personnes déplacées internes. Il s’agit des régions de l’Est, du Centre-Nord, du Nord, du Sahel et de la Boucle du Mouhoun dans le but d’élaborer « un programme d’urgence de formation/insertion ». C’est donc cette opération qui a permis d’identifier sur l’ensemble des régions concernées, 18 562 personnes dont 10 981 femmes et 7 581 hommes qui vont bénéficier des formations.

Selon le directeur général du FAFPA, les thématiques qui ont été identifiées sont pertinentes et s’inscrivent durablement dans la dynamique des secteurs porteurs de l’économie burkinabè parmi lesquelles les métiers de l’agriculture, de l’élevage, du BTP (la menuiserie bois, la soudure et l’électricité bâtiment), de l’artisanat avec des besoins de formation en coupe couture, teinture, saponification et de l’énergie solaire.

« A travers ces formations, nous voulons ouvrir de nouveaux horizons aux victimes des déplacements forcés à travers des actions urgentes, en vue de les aider à retrouver une vie normale et digne. Nous allons identifier des cabinets qui sont compétents dans chaque domaine. Nous allons ensuite les charger de former ces personnes. Il s’agit de les former et de leur donner des kits pour les installer », a rappelé Issiaka Kaboré, directeur du FAFPA, qui estime que « former ces personnes déplacées internes, c’est les affranchir de l’assistanat ».

Les bénéficiaires saluent l’initiative de la formation

La cérémonie était placée sous le parrainage du ministre en charge de l’Action humanitaire, Laurence Ilboudo. Elle a été représentée par son chargé de mission, Jérôme Yaméogo. Ce dernier a salué cette initiative de formations combien importante pour le département en charge de l’Action humanitaire. « Ces formations viennent renforcer les actions déjà entreprises par notre département et permettra ainsi de mutualiser les ressources. C’est en ce sens que nous saluons le partenariat avec le ministère de la Jeunesse qui a bien voulu initier ces sessions. Nous disons alors que c’est une épine de moins du pied du ministère », a-t-il laissé entendre.

Pour Barthélémy Zoumbara, représentant des personnes déplacées internes dans la Boucle du Mouhoun, ces formations viennent à point nommé. Au nom des déplacés internes, il a exprimé sa gratitude et ses remerciements au président du Faso pour son intérêt pour leur cause. Aussi, il a réaffirmé leur engagement et détermination à participer à ces sessions de formation, en vue de fonder leur réussite sociale sur l’entrepreneuriat. « Notre participation à ces sessions témoigne de notre refus du chômage et du sous-emploi et surtout de notre détermination à lutter contre la pauvreté dans notre pays », a-t-il conclu.

Romuald Dofini

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