Fuite vers la Côte d’Ivoire, le pays traverse la crise la plus négligée au monde, selon NRC

Fuite vers la Côte d'Ivoire, le pays traverse la crise la plus négligée au monde, selon NRC
Fuite vers la Côte d'Ivoire, le pays traverse la crise la plus négligée au monde, selon NRC

Africa-Press – Burkina Faso.

Le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) a dans un rapport publié ce jeudi relèvé que le Burkina Faso, qui subit des attaques terroristes depuis 2015, travers la crise la plus négligée au monde.

«Pour la première fois, le Burkina Faso est en tête de liste des crises de déplacement les plus négligées au monde », selon un nouveau rapport du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) qui explique ce fait par la réorientation de l’aide et de l’attention vers l’Ukraine qui a accru la négligence de certaines des personnes les plus vulnérables du monde.

La liste annuelle des crises de déplacement négligées est basée sur trois critères : le manque de financement humanitaire, le manque d’attention des médias et le manque d’initiatives politiques et diplomatiques internationales.

La crise en République démocratique du Congo occupe la deuxième place, apparaissant chaque année en première ou deuxième place sur la liste depuis sa création il y a sept ans. La Colombie, le Soudan et le Venezuela suivent dans ce sombre classement.

“La négligence est un choix – que des millions de personnes déplacées soient mises de côté année après année sans le soutien et les ressources dont elles ont si désespérément besoin n’est pas inévitable”, a déclaré Jan Egeland, secrétaire général du NRC.

« Les dirigeants doivent faire preuve (…) humanité envers les personnes touchées par les crises dans des endroits comme le Burkina Faso et la République démocratique du Congo», a-t-il plaidé.

L’aide totale à l’Afrique, où l’on retrouve sept des dix crises les plus négligées, était de 34 milliards de dollars en 2022, soit une baisse de 7,4 % par rapport à 2021.

« Le monde n’a pas réussi à soutenir les plus vulnérables, mais cela peut être inversé. La vie de millions de personnes qui souffrent en silence peut s’améliorer si le financement et les ressources sont alloués en fonction des besoins, et non des intérêts géopolitiques, et des gros titres des médias du jour », a déclaré Egeland.

« L’année dernière, l’écart entre ce qui était nécessaire et ce qui a été fourni en matière d’aide humanitaire était de 22 milliards de dollars. C’est une énorme somme d’argent, mais pas plus que ce que les Européens dépensent en crème glacée par an. Nous avons besoin que les donateurs augmentent leur soutien et que de nouveaux pays donateurs se mobilisent pour partager la responsabilité », a-t-il poursuivi.

Au Burkina Faso, depuis le début de la crise sécuritaire, plus de 2 millions de personnes ont été contraintes de fuir leur foyer et près d’un quart de la population a désormais besoin d’une aide humanitaire. La grande majorité a pris la route de la prospère et stable Côte d’Ivoire voisine.

Dans le pays, 800 000 personnes vivent dans des zones sous blocus par des groupes armés où elles n’ont même pas accès aux services de base. La situation est de plus en plus désastreuse, certaines personnes étant obligées de manger des feuilles pour survivre.

« Nous devons faire plus pour mettre fin aux souffrances au Burkina Faso avant que le désespoir ne s’enracine et ne s’ajoute à la liste croissante des crises prolongées. Le fait que cette crise soit déjà si profondément négligée montre un échec du système international à réagir aux nouvelles crises émergentes, comme il échoue également à celles qui sont restées dans l’ombre pendant des décennies. En fin de compte, un plus grand investissement dans les solutions diplomatiques est nécessaire si nous espérons retirer les crises de cette liste », a conclu M. Egeland.

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