Journée de l’Organisation pour la Sécurité Routière en Afrique de l’Ouest : Le message du ministre des Transports, Vincent Dabilgou

Journée de l’Organisation pour la Sécurité Routière en Afrique de l’Ouest : Le message du ministre des Transports, Vincent Dabilgou
Journée de l’Organisation pour la Sécurité Routière en Afrique de l’Ouest : Le message du ministre des Transports, Vincent Dabilgou

Africa-PressBurkina Faso. Message du ministre des Transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière à l’occasion de la commémoration de la journée de l’organisation pour la sécurité routière en Afrique de l’ouest (OSRAO), le 08 mai 2021

Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays membres, commémore chaque 08 mai la journée de l’Organisation pour la Sécurité Routière en Afrique de l’Ouest (OSRAO). Créée le 7 mai 2008 par les organismes chargés de la sécurité routière des Etats membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’OSRAO a pour mission, la promotion et le renforcement de la sécurité routière en Afrique de l’Ouest. Son objectif global est de réduire le nombre et la gravité des accidents de la circulation routière.

A cette occasion, chaque pays membre, conformément aux directives de l’OSRAO, organise des activités en lien avec le thème général de la journée. Cette année, la journée de l’OSRAO est commémorée sous le thème : « La conscience de sécurité routière face à la pandémie mondiale ». A travers ce thème, l’engagement est de pas baisser la garde dans la promotion de la sécurité routière, malgré l’avènement de la pandémie de la maladie à Corona Virus 2019 (COVID-19). Mieux, il s’agit de prendre en compte dans les actions de promotion de la sécurité routière, les mesures relatives à la lutte contre la COVID-19.

L’objectif de cette commémoration est aussi d’accentuer la sensibilisation de la population sur les effets néfastes des accidents de la route, les bonnes pratiques en matière de sécurité routière et les gestes barrières pour réduire la propagation de la pandémie.

Nul besoin de rappeler que l’insécurité routière est un problème de santé publique et un problème de développement dans le monde et particulièrement dans les pays à faible revenu.

Au Burkina Faso, malgré les multiples efforts consentis par l’Etat et les partenaires, le phénomène de l’insécurité routière persiste. Pour preuve, selon les statistiques de l’Office National de la Sécurité Routière (ONASER) de 2020, la moyenne annuelle des accidents sur la période 2014-2020 est de vingt mille cent vingt-quatre (20 124). Ces accidents ont occasionné en moyenne quatorze mille cinq cent quatorze (14 514) blessés et neuf cent quatre-vingt-deux (982) décès sur la même période.

En rappel, les accidents de circulation sont causés par plusieurs facteurs que l’on peut regrouper en trois principaux à savoir les facteurs liés au conducteur, au véhicule et à la route et son environnement. S’agissant des facteurs liés au conducteur, l’on enregistre notamment la méconnaissance et/ou la violation du code de la route, l’excès de vitesse, la conduite sous l’emprise de l’alcool, de drogues et autres stupéfiants, l’usage du téléphone portable en circulation, la somnolence, la fatigue et l’incivisme. Quant aux facteurs relevant du véhicule, il s’agit essentiellement du mauvais état technique et de la surcharge des véhicules ainsi que leur transformation en véhicules en hors gabarits. Concernant la route et son environnement, le mauvais état des infrastructures routières, l’absence ou la mauvaise signalisation, la divagation des animaux sont essentiellement mentionnés.

En termes de répartition des accidents par facteurs, il ressort de l’étude d’amélioration des conditions de déplacement dans l’agglomération de Ouagadougou réalisée en 2000 que les accidents liés aux comportements humains occupent la première (77,9 %). Ils sont suivis respectivement par les accidents en lien avec le véhicule (13, 8%) et ceux causés par l’état de la route et son environnement (8,3%).

Les accidents de la circulation engendrent des conséquences tant du point de vue économique que social. Sur le plan économique, les accidents de la circulation coûtent chers aux gouvernements (environ 3 % de leur PIB et jusqu’à 5 % du PIB dans les pays à revenu faible et à revenu intermédiaire) et entraînent des pertes économiques considérables voire un appauvrissement des victimes et leur famille car obligé d’assumer le coût des soins médicaux, de réadaptation et dans certain cas, les frais funéraires. A cela s’ajoute la perte des bras valides, soutiens des familles étant donné la jeunesse des victimes. Au plan social, les accidents occasionnent notamment des blessures, des invalidités ou des pertes en vie humaines.

Face à cette situation et afin d’inverser la tendance haussière et alarmante des accidents de la route, le Gouvernement Burkinabè, outre la création en 2008 de l’Office National de la Sécurité Routière chargé spécialement de la promotion de la sécurité routière, a organisé sa riposte contre ce fléau à travers l’adoption d’une politique nationale de sécurité routière et d’un plan d’action décennale 2011-2020.

Sur la base de ces documents, les actions telles que la normalisation des routes, l’interdiction du transport mixte, l’installation des limiteurs de vitesse sur les véhicules de transports de voyageurs, le respect de la réglementation relative aux heures de conduite et de repos des chauffeurs routiers, la règlementation sur les taux maxima d’alcoolémie dans la conduite automobile et rendant obligatoire l’installation d’éthylotest dans les gares routières de voyageurs, la règlementation de la circulation, la réglementation sur le port du casque et sur le stationnement des véhicules poids lourds à l’intérieur des communes du Burkina Faso ont été engagées. La mise en œuvre desdites actions ont permis d’engranger des résultats mais ils sont en deçà de nos attentes.

Certes, les mesures entreprises sont louables mais, au regard du fait que l’homme soit au centre de la plupart des accidents (77, 9 %), elles ont besoin d’un changement de comportements résultant d’une prise de conscience individuelle et collective pour produire les effets escomptés.

De ce fait, il me plait de rappeler que nous sommes tous des usagers de la route et ce, depuis l’enfance donc potentielle victime d’accidents de circulation. C’est pourquoi j’invite chaque acteur public et/ou privé, personne morale et/ou physique impliqué dans la sécurité routière à jouer pleinement et sincèrement sa partition pour la réussite de la lutte contre le fléau de l’insécurité routière car, c’est à ce prix, que nous vaincrons ledit fléau.

En outre, j’invite chacun de nous à donner le bon exemple sur la route à travers notamment le respect des panneaux de signalisation, des marquages au sol et des feux tricolores, la courtoisie et la prudence tout en respectant également les mesures barrières édictées dans le cadre de la lutte contre le COVID-19. Également, j’interpelle chacun de nous à s’engager singulièrement dans la sensibilisation de nos proches sur la sécurité routière afin de les éviter les situations dramatiques liées aux accidents. Je sais pouvoir compter sur la discipline et l’engagement de tout un chacun pour une réponse à la hauteur des défis que pose le phénomène des temps modernes au Burkina Faso et au reste du monde.

Par ailleurs, je voudrais saisir l’occasion de cette journée de l’OSRAO pour exprimer toute ma reconnaissance et mes encouragements à l’ensemble des acteurs pour les efforts consentis dans le cadre de cette lutte.

Aussi, voudrais-je, par la même occasion remercier les partenaires technique et financier pour leurs appuis constants dans la mise en œuvre de nos actions de promotion de sécurité routière.

Enfin, j’invite l’ensemble des acteurs et la population à participer massivement aux activités commémoratives que l’ONASER organise au cours du mois de mai 2021.
En somme, l’amélioration de la sécurité routière requiert une implication de tous et de chacun pour un changement de comportement et une responsabilité à la fois collective et individuelle. Nous devons agir ensemble et solidairement pour ne plus faire accidents de la route, une réalité.

 

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