Neuralink : les électrodes de l’implant ont glissé en dehors du cerveau du patient

Neuralink : les électrodes de l’implant ont glissé en dehors du cerveau du patient
Neuralink : les électrodes de l’implant ont glissé en dehors du cerveau du patient

Africa-Press – Burkina Faso. L’un des plus grands avantages de l’implant Neuralink serait finalement son plus grand défaut. La puce conçue par l’entreprise d’Elon Musk promettait de décupler la puissance des implants cérébraux, grâce à la technologie utilisée pour insérer les électrodes dans le cerveau.

Les implants précédents se posent sur le cortex ou s’y insèrent avec des électrodes rigides. Alors que Neuralink proposait une approche avec 64 fibres flexibles, contenant 1024 électrodes, dix fois plus que ses concurrents, ce qui devrait augmenter la finesse de détection de l’activité cérébrale et donc la puissance du dispositif. Mais ces fibres ont fini par glisser en dehors du cerveau du premier patient à l’utiliser, diminuant sensiblement sa capacité.

Environ 85 % des électrodes ne transmettent plus

Noland Arbaugh, tétraplégique depuis un accident survenu en 2016, a reçu l’implant de Neuralink le 28 janvier 2024. Après un peu d’entrainement, il pouvait contrôler le curseur d’un ordinateur avec la pensée, et même jouer à des jeux vidéos simples (tels que Mario Kart). Mais peu de temps après, les fibres ont commencé à sortir du cerveau, à cause des mouvements naturels de celui-ci.

“J’ai vu tout de suite que quelque chose clochait, raconte-t-il à Wired. J’ai commencé à perdre le contrôle du curseur, je dirais que c’était à peu près trois semaines après. J’ai cru que c’était un problème de leur côté, qu’ils avaient changé quelque chose dans le logiciel qui le rendait moins performant.” Selon le New York Times, environ 85 % des fibres se sont détachées, et avec elles les électrodes qu’elles portaient. Au point qu’il ne parvenait plus à commander le curseur de son ordinateur.

Le patient a tout de suite demandé qu’on retire l’implant afin de le réimplanter. Mais les experts de Neuralink ont déconseillé une nouvelle chirurgie, se contentant d’adapter l’algorithme de l’implant pour que le patient parvienne à nouveau à avoir un peu de contrôle de son ordinateur avec le peu de signal cérébral que l’implant enregistrait. C’était dur émotionnellement parce que j’ai cru que je ne pourrais plus utiliser le dispositif”, poursuit-il.

Grâce à cette reprogrammation, qui a pris environ deux semaines, il peut à nouveau faire bouger le curseur, mais il ne peut plus cliquer comme il faisait auparavant, devant apprendre une nouvelle méthode (il doit balader plusieurs fois le curseur sur l’objet qu’il veut sélectionner).

Neuralink connaissait le risque de ce défaut, mais pas le patient !

Cette perte de capacité a été une surprise pour Noland Arbaugh, car personne à Neuralink ne l’avait prévenu de la possibilité que les fibres puissent glisser en dehors de son cerveau. Pourtant, une enquête de Reuters a mis en évidence que la compagnie connaissait ce risque, car cet évènement était déjà arrivé durant les essais chez les animaux (qui ont valu à Neuralink une plainte pour maltraitance animale).

L’Agence américaine des médicaments (FDA) savait aussi que le glissement des fibres était une possibilité, mais le risque avait été jugé faible. L’entreprise affirme que l’implant s’est stabilisé et que les fibres restantes devraient rester en place, ce qui ne rassure pas entièrement son utilisateur qui a peur que les autres suivent. “J’ai peur de ça, je leur en ai parlé, avoue-t-il à Wired. Ils ont été très clairs, me disant que rien n’indiquait que cela puisse arriver à nouveau. Il paraît que les fibres sont stabilisées, et même que certaines de celles qui sont sorties de mon cerveau ont réussi à y rentrer. Je ne m’en inquiète plus.”

L’implant cherche son prochain cobaye

Malgré les résultats mitigés de ce premier essai chez un humain, Neuralink cherche désormais un deuxième participant pour continuer de tester l’implant. Et les ingénieurs de l’entreprise américaine auraient réfléchi à une façon d’éviter ce risque de glissement des électrodes: les implanter plus profondément dans le cerveau du prochain patient.

Une solution qui ne convainc pas les experts du domaine: “Même si les fibres sont implantées plus profondément, elles pourraient quand même glisser et rester à la surface du cerveau, où elles pourraient peut-être augmenter le risque de scarification de cette zone et de perte de signal, explique au New York Times la neurophysiologiste Cristin Welle de l’Université du Colorado (Etats-Unis). C’est difficile de savoir si cela fonctionnerait. Il se peut que ces fibres complètement flexibles ne soient simplement pas une bonne solution sur le long terme.”

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