Que sont ces taches sur le Soleil, à l’origine des aurores boréales ?

Que sont ces taches sur le Soleil, à l'origine des aurores boréales ?
Que sont ces taches sur le Soleil, à l'origine des aurores boréales ?

Africa-Press – Burkina Faso. “Que sont ces fameuses taches sur le Soleil, à l’origine des aurores boréales ?”, nous demande Denis Veilleux sur notre page Facebook. C’est notre question de lecteur de la semaine, qui fait suite à l’apparition de magnifiques aurores boréales dans le ciel français début mai 2024 (lire l’encadré ci-dessous). Pour répondre à cette question, (re)découvrez ci-dessous notre article issu du hors-série de Sciences et Avenir “Le ciel de l’été en 50 questions”, paru en juillet/août 2016.

“Les taches solaires sont le siège de toute sorte d’événements et d’activités éruptives”

Le 1er septembre 1859, l’astronome anglais Richard Carrington observe, à l’œil nu, plusieurs taches noires à la surface du Soleil. Soudain, un éclair de lumière blanche très intense jaillit de l’une d’elles.

Quelques heures plus tard, une aurore boréale d’une ampleur inédite envahit le ciel de l’hémisphère nord, puis les réseaux télégraphiques nord-américains se mettent à fonctionner tout seuls. “Les taches solaires sont le siège de toute sorte d’événements et d’activités éruptives”, explique Christophe Galfard, docteur en physique théorique.

Des aurore boréales visibles en France

Début mai 2024, de gigantesques taches solaires – l’une d’elles mesurant 17 fois le diamètre de notre planète ! – ont engendré des éruptions qui ont éjecté des milliards de tonnes de matière filant vers nous à la vitesse de plusieurs centaines de kilomètres par seconde. Après quelques jours d’un rapide voyage, les particules solaires très énergétiques (protons, électrons, atomes ionisés) ont été déviées, fort heureusement, par le champ magnétique de la Terre. Une partie a interagi néanmoins avec les hautes couches de notre atmosphère en s’engouffrant par les “cornets polaires”. Et produit ainsi cet ensorcelant nuancier de couleurs, chacune associée à des éléments chimiques (l’oxygène pour le vert, l’azote pour le rose, etc.) particuliers.

De vastes zones plus froides que le reste du Soleil

Situées à la surface du Soleil, ces taches, de vastes zones équivalant à plusieurs fois la taille de la Terre pour les plus grandes, sont beaucoup plus froides (4.500 degrés K) que le reste de la photosphère, et donc moins lumineuses – d’où leur apparence noire. “Ce sont d’excellentes indicatrices du cycle solaire, un phénomène qui reste encore une énigme !”, ajoute le physicien. En effet, tous les onze ans environ, sans que l’on sache pourquoi, les pôles magnétiques du Soleil s’inversent. Le nord devient le sud, avant que le sud redevienne le nord.

Des taches solaires parfois invisibles au cours de l’Histoire

En 1843, l’astronome amateur Heinrich Schwabe remarque que l’apparition des taches solaires suit grosso modo cette périodicité. Durant une première période de onze ans, le nombre de taches devient maximal, avant de décroître lentement pendant les onze années suivantes. “En leur absence, nous constatons une légère baisse d’énergie rayonnée par le Soleil, à laquelle réagit le climat terrestre”, explique Thierry Dudok de Wit, professeur à l’université d’Orléans.

Exemple: entre 1645 et 1715, notre Soleil a connu des cycles au cours desquels le nombre et la taille des taches ont diminué si fortement qu’elles sont devenues invisibles. Pendant ce “petit âge glaciaire”, certaines parties de la Terre, dont l’Europe, ont subi un climat légèrement plus frais et humide, phénomène dans lequel on commence à discerner le rôle discret du Soleil. “Notre étoile a connu des cycles de léthargie, elle en connaîtra certainement d’autres”, conclut le chercheur. Mais de là à prévoir un nouvel âge de glace… La météo solaire n’est pas encore assez fiable.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Burkina Faso, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here