Santé publique : la salive, révélateur de notre santé

Santé publique : la salive, révélateur de notre santé
Santé publique : la salive, révélateur de notre santé

Africa-Press – Burkina Faso. Repérer des anomalies évocatrices d’une maladie dans notre salive, et non plus dans le sang ? Telle est la prouesse d’une entreprise spécialisée dans les dispositifs médicaux qui a mis au point un micro-capteur sur une dent capable d’enregistrer les possibles déséquilibres révélés par notre salive.

Sans reprendre l’histoire des humeurs que l’on faisait couler au Moyen Age pour se prononcer sur notre état de santé, il est des liquides qui parlent d’eux-mêmes. C’est le cas de la salive dont la composition en dit beaucoup sur l’équilibre de certains de nos paramètres physiologiques et biochimiques.

Dans cette optique, une entreprise américaine, Lura Health, vient de mettre au point un micro-capteur capable d’analyser la composition de notre salive. Un dispositif si minuscule qu’il peut être apposé discrètement sur l’une de nos dents.

1 000 problèmes de santé détectables ?

« La salive est un incroyable liquide de diagnostic, utilisé pour tester plus de 1 000 problèmes de santé », précisent les fabricants. Sont concernées des pathologies bucco-dentaires mais aussi des affections chroniques comme des cancers, des cas de diabète, d’insuffisance rénale, des maladies cardiovasculaires, ou encore le trouble du spectre autistique, des infections par le virus Zika, des atteintes neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer.

Tout comme les prises de sang prescrites en routine dans le dépistage de certaines maladies, ce capteur de salive sera donc capable de délivrer de nombreuses informations sur de possibles déséquilibres. Autant de données analysées en temps réel par le système Bluetooth Low Energy, relié à un smartphone. De quoi accéder en permanence aux résultats des analyses et donner l’occasion aux soignants connectés de prendre contact avec le patient si nécessaire.

Ce dispositif est une prouesse : jusqu’ici, aucun capteur de ce type n’existait. Les supports restaient uniquement applicables « dans les appareils orthodontiques traditionnels, notamment les appareils de rétention, les bagues et les brackets », relaient les industriels. Et dans la pratique, la seule analyse de la salive reposait sur un prélèvement en laboratoire.

Reste que cette invention doit encore passer entre les mains de la Food and drug administration, agence du médicament américaine, pour obtenir son autorisation de mise sur le marché.

« Un fluide biologique de grande valeur »

On l’aura compris, la salive possède un gros potentiel diagnostic. « Considérée il y a dix ans comme un déchet, elle est enfin perçue aujourd’hui comme un fluide biologique de grande valeur », résume le Pr Christophe Hirtz, biochimiste à l’université de Montpellier, et coordonnateur du programme Salivalz de détection précoce de la maladie d’Alzheimer.

Ce liquide reste « plein de secrets », comme le précisait Irwin Mandel, chercheur ayant mis à la lumière du jour les premiers tests détecteurs du virus du sida. Même s’il n’a pas le caractère aussi « dramatique » du sang, aussi « sincère » de la sueur, aussi « émotionnel » que les larmes, disait-il…

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