Africa-Press – Burkina Faso. Un petit fossile bouleverse la chronologie évolutive des lézards modernes. Décrit en 2022 comme appartenant au groupe des squamates, qui inclut notamment les lézards, les serpents et d’autres groupes disparus comme celui des mosasaures, son identification avait été remise en cause peu après. Il appartient bien à l’ordre des animaux à mue complète, comme le confirme une nouvelle étude publiée dans la revue Royal Society Open Science.
Des images des parties cachées
Ce fossile, découvert dans une carrière près de Bristol, en Angleterre, et daté de plus de 205 millions d’années, est nommé Cryptovaranoides microlanius (lézard caché, petit boucher) en raison de ses dents acérées. Sur la base des caractéristiques de son crâne et d’une partie de son squelette, il avait été considéré comme un squamate proche des anguimorphes, un groupe comprenant des lézards modernes tels que les anguilles et les varans.
« Nous savions que nos conclusions susciteraient des débats », explique dans un communiqué David Whiteside, auteur principal de l’étude. L’année suivante, des chercheurs ont d’ailleurs suggéré que ce fossile était en fait un archosauromorphe, c’est-à-dire un animal plus proche des crocodiles et des dinosaures que des squamates.
Pour résoudre cette controverse, l’équipe de Bristol a repris son analyse, utilisant des scanners 3D de haute précision et des comparaisons avec des centaines de caractéristiques anatomiques d’autres fossiles. Ses conclusions confirment finalement l’appartenance de Cryptovaranoides au groupe des squamates, ce qui repousse l’origine des lézards modernes de 35 millions d’années.
Une découverte qui chamboule l’histoire des squamates
Les squamates, qui regroupent aujourd’hui plus de 10.000 espèces de lézards et de serpents, sont l’un des groupes de reptiles les plus diversifiés. Jusqu’il y a peu, on estimait leur origine à environ 170 millions d’années. En 2018, des chercheurs canadiens ont cependant décrit, dans la revue Nature, Megachirella wachtleri, un squamate primitif vieux de 240 millions d’années, et estimé que les premiers représentants de ce groupe étaient apparus il y a plus de 252 millions d’années, soit avant l’extinction de la fin du Permien.
L’identification de Cryptovaranoides s’inscrit dans un contexte de réanalyse de dizaine de fossiles de reptiles où l’utilisation d’outils d’imagerie moderne joue un rôle essentiel. Comme ce fameux fossile de lézard découvert dans les Alpes dans les années 1930 et qui s’est avéré être…un faux ! Dans les prochaines années, de nouvelles analyses devraient aboutir à la révision d’autres spécimens historiques.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Burkina Faso, suivez Africa-Press