Africa-Press – Burkina Faso. La plante étrangère ». Othniophyton elongatum, c’est ce que veut dire son nom, est connue depuis les années 1970 avec la découverte d’un spécimen dans l’Utah, aux Etats-Unis. Originellement attribuée à la famille des Araliacées (ginseng), elle a récemment fait l’objet d’une réévaluation qui indique qu’elle appartient vraisemblablement à une nouvelle famille de plantes totalement inconnue jusqu’ici.
Des spécimens parfaitement préservés
Othniophyton elongatum a été découverte dans des sédiments vieux de 47 millions d’années, dans une région qui formait autrefois un vaste système de lacs intérieurs entourés de volcans. Elle offrait des conditions de fossilisation idéales pour une préservation de différents spécimens de plantes mais aussi de poissons, de reptiles ou d’invertébrés. En effet, les pièces retrouvées ont été piégées dans des eaux pauvres en oxygène et recouvertes de cendres volcaniques, deux éléments qui ont contribué à leur conservation.
C’est en fouillant la même zone qu’une équipe du Musée d’histoire naturelle de Floride a récemment retrouvé de nouveaux fossiles de cette plante. En plus des feuilles, cette fois les scientifiques ont découvert des tiges ligneuses portant des feuilles, des fleurs et des fruits: une aubaine pour des plantes fossiles dont les restes sont habituellement bien moins complets. Les chercheurs ont découvert que les feuilles de Othniophyton ne correspondaient pas aux critères morphologiques des Araliacées, notamment parce qu’elles n’étaient pas composées, contrairement à ce qui était envisagé.
Une famille inconnue
Les fleurs et fruits de cette plante présentaient également des traits inattendus dont le plus étonnant est la présence d’étamines attachées aux fruits mûrs. Il existe aujourd’hui plus de 400 familles différentes de plantes à fleurs, mais les auteurs n’ont pu faire correspondre cette caractéristique à aucune d’entre elles. « En général, les étamines tombent au fur et à mesure que le fruit se développe. Et cette plante semble inhabituelle dans la mesure où elle conserve les étamines alors que ces fruits sont mûrs avec des graines à l’intérieur. Nous n’avons jamais vu cela chez une plante moderne », a déclaré dans un communiqué Steven Manchester, co-auteur de l’étude parue dans la revue Annals of Botany.
Aussi, les chercheurs ont-ils fouillé les archives paléobotaniques à la recherche d’une famille de plantes éteinte possédant les mêmes particularités que Othniophyton elongatum. Mais là aussi ils ont fait chou blanc: aucune ressemblance n’a été remarquée. L’enquête continue mais les scientifiques soulignent que cette découverte indique que les plantes à fleurs devaient être bien plus diverses que ce qu’ils soupçonnaient durant l’éocène, la période qui s’étend de de – 56 à – 34 millions d’années.
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