Effondrements d’immeubles en construction au Burkina : Le collectif des syndicats des BTP sort de son silence et condamne

Effondrements d’immeubles en construction au Burkina : Le collectif des syndicats des BTP sort de son silence et condamne
Effondrements d’immeubles en construction au Burkina : Le collectif des syndicats des BTP sort de son silence et condamne

Africa-PressBurkina Faso. Le collectif des syndicats des Bâtiments et travaux publics (BTP) a dénoncé et condamné, au cours d’une conférence de presse ce lundi 6 septembre 2021 à Ouagadougou, les pratiques dans leur domaine.

Le mardi 31 août 2021, une dalle d’un bâtiment en construction de l’Université Norbert Zongo de Koudougou s’est effondrée provoquant la mort de quatre personnes et un blessé. Un tel drame n’est pas une première au Burkina Faso. « Les effondrements d’immeubles en construction avec les pertes en vies humaines et autres effets dommageables sont devenus malheureusement courants dans les grandes villes du Burkina », regrette le collectif des syndicats des BTP.

Ce sont des pertes de vie humaine de trop, a estimé le collectif, au cours de la conférence de presse. Entre 2011 et 2021 il y a au moins un immeuble qui s’est écroulé chaque année au Burkina avec au moins un décès, ont fait remarquer les conférenciers. Ils ont cité cinq cas à Ouagadougou et à Ouahigouya qui ont occasionné cinq décès et plusieurs blessés. Ce bilan ne résume que les cas dont la presse en fait écho donc pas exhaustif, ont-ils insisté.

« Nous tenons pour premier responsable le gouvernement du Burkina Faso pour avoir attribué le marché à des entreprises qui ont failli dans la réalisation d’un ouvrage destiné à une grande fréquentation, qui de plus est logé dans un centre du savoir », a déclaré le porte-parole du collectif, Abdoul Karim Ouédraogo, par ailleurs coordinateur de l’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB).

En attendant les résultats de leur propre enquête, les syndicats des travailleurs du BTP appellent au sens de responsabilité du gouvernement, de l’ordre des architectes et des ingénieurs en génie civil, des acteurs de l’immobilier, des responsables des entreprises du BTP, des investisseurs et institutions de financement des infrastructures publiques et privées pour mettre de l’ordre et de la rigueur dans le secteur du BTP pour préserver la vie, la santé et la sécurité des travailleurs et des personnes autour des chantiers de construction.

Convention inadaptée aux réalités

Face à la presse, le collectif a pointé du doigt l’indifférence des autorités face à leur domaine. Comme preuve, les membres ont brandi la vétusté de leur convention collective interprofessionnelle. En effet, elle date de 1956, à en croire le porte-parole.

« Durant 65 ans, cette convention n’a jamais été révisée et ne répond plus ni aux lois et règlements en vigueur, ni aux exigences sécuritaires et sociales. Cette convention n’est plus adaptée aux réalités du moment, aux besoins et aux préoccupations réelles, non seulement des travailleurs mais aussi des employeurs », a indiqué Abdoul Karim Ouédraogo.

En attendant la signature d’une nouvelle convention collective qui va offrir des meilleures conditions de travail dans le secteur des BTP au Burkina, Abdoul Karim Ouédraogo et ses camarades invitent les travailleurs qui sont les premières victimes des chantiers défectueux à dénoncer les mauvaises conditions de santé et sécurité sur les chantiers et refuser tout travail qui pourrait les exposer à un danger ou à un accident. Il est convaincu que perdre un emploi est mieux que perdre la vie dans un chantier qui ne respecte pas les règles de l’art. Cryspin Laoundiki

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